La campagne des mardis « Non aux exécutions » est entrée dans sa 93e semaine consécutive, unissant les prisonniers de 54 prisons à travers l’Iran dans un acte de résistance coordonné contre la vague incessante d’exécutions menée par le régime.
La nouvelle déclaration des prisonniers dénonce ce qu’ils décrivent comme « la machine à exécuter incontrôlable du fascisme clérical », avertissant que le régime poursuit ses exécutions à un rythme alarmant. Suite à une grève de la faim d’une semaine menée par les détenus du quartier 2 de la prison de Ghezel Hesar, les exécutions à travers le pays se seraient accélérées. « Au cours des 12 premiers jours d’Aban [du 23 octobre au 3 novembre], au moins 76 prisonniers ont été exécutés », indique la déclaration.
En signe de solidarité, des voix d’opposition aux exécutions se sont également fait entendre en dehors des murs de la prison. La déclaration souligne que « des retraités à Kermanshah ont scandé des slogans tels que « Exécuter, c’est trahir le Coran », « Un Iran sans exécutions » et « Les décrets d’exécution doivent être abolis ! » lors de leurs récentes manifestations.
La déclaration de la campagne fait également référence aux récentes condamnations internationales. Elle note que la successeure du Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’Iran, Javaid Rehman, Mai Sato, et Sara Hossain, cheffe de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations Unies sur l’Iran, ont toutes deux exprimé de vives inquiétudes devant la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies. Elles ont condamné la violation généralisée du droit à la vie et les « exécutions secrètes », dont seulement 8 % sont officiellement signalées par les sources du régime.
Malgré la répression croissante, le mouvement contre les exécutions continue de s’étendre. Le communiqué souligne que les prisonniers de 54 prisons, dont Evin, Ghezel Hesar, le Grand Téhéran, Qarchak, Ahvaz, Ispahan, Shiraz, Mashhad, Rasht, Tabriz, Urmia, Sanandaj et bien d’autres, se joindront à la 93e semaine de la campagne le mardi 4 novembre 2025 en entamant une grève de la faim.
Les prisonniers ont appelé tous les Iraniens à refuser le silence et à agir :
« Nous exhortons tous les prisonniers, en particulier ceux condamnés à mort, à ne pas rester silencieux face à cette punition injuste. Nous appelons les familles et le peuple iranien à ne pas laisser ces exécutions se poursuivre dans le silence. Publiez les noms des personnes condamnées à mort et faites entendre votre voix avec le slogan « Non à l’exécution » dans chaque rue et chaque ruelle. »
Alors que le régime iranien intensifie sa campagne d’exécutions, cette protestation coordonnée depuis l’intérieur des prisons constitue un puissant symbole de défi et d’unité contre la machine de mort.