mercredi, décembre 11, 2024
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Les États-Unis font écho à l’appel lancé par l’ONU pour une enquête indépendante sur le massacre de 1988 en Iran

Robert A. Destro, secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail du Département d’État des États-Unis, a souligné le soutien de son gouvernement à l’appel à la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran, lancé par les rapporteurs spéciaux des Nations Unis.

« Les États-Unis se font l’écho de l’appel de l’ONU pour une enquête indépendante sur les disparitions massives et les exécutions sommaires en Iran en 1988, bien que l’implication présumée de hauts responsables actuels rend très improbable une enquêter par le régime lui-même», a-t-il écrit sur Twitter, soulignant certains propos des autorités du régime refusant d’enquêter sur son propre crime.

« Le régime n’a pas fourni aux familles un compte rendu du sort de leurs proches. Au lieu de cela, ils menacent les familles et profanent les tombes. Les Iraniens méritent justice. Nous exhortons la communauté internationale à tenir le régime responsable des demandes de l’ONU », a ajouté le secrétaire adjoint Destro.

À l’été 1988, le régime iranien a exécuté sommairement et extrajudiciairement plus de 30 000 prisonniers politiques détenus dans des prisons à travers l’Iran. Le massacre a été perpétré sur la base d’une fatwa du guide suprême du régime, Ruhollah Khomeiny. La plupart des victimes étaient des membres et des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI ou MEK).

Dans une lettre récente adressée au régime iranien, sept rapporteurs spéciaux de l’ONU ont déclaré que le massacre de 1988 pouvait constituer des «crimes contre l’humanité».

«Nous craignons que la situation puisse constituer des crimes contre l’humanité. Si le Gouvernement continue de refuser de respecter ses obligations en vertu du droit international des droits de l’homme, nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures pour enquêter sur ces cas, notamment en ouvrant une enquête internationale », lit-on dans la lettre.

«À ce jour, aucun responsable en Iran n’a été traduit en justice et de nombreux responsables impliqués continuent à occuper des postes de pouvoir, y compris dans les principaux organes judiciaires, de poursuite et gouvernementaux chargés de garantir que les victimes reçoivent justice», ont-ils ajouté, confirmant l’inaction du régime et l’impunité dont jouissent les auteurs.

« La communication des experts de l’ONU est une avancée décisive. Elle marque un tournant dans les luttes de longue date des familles des victimes et des survivants, soutenues par les organisations iraniennes de défense des droits humains et Amnesty International, pour mettre fin à ces crimes et obtenir vérité, justice et réparation », a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe d’Amnesty International pour au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Au sujet de cette lettre, Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a déclaré: «Le rapport témoigne de la résistance de ces martyrs pour défendre leurs idéaux. Trente-deux ans après le massacre, ce rapport est une étape majeure et qualitative dans l’avancement du mouvement pour la justice pour les victimes de ce massacre.

Mme Radjavi a souligné que le rapport, qui souligne le non-respect par le régime de ses «obligations en vertu du droit international des droits de l’homme», y compris la non-divulgation du sort et du lieu de sépulture des exécutés, renforce la nécessité de renvoyer ce dossier sur la crime contre l’humanité en cours devant le Conseil de sécurité des Nations Unies et de traduire en justice les responsables et les auteurs de ce grand crime du siècle.

«Les mollahs au pouvoir en Iran, en particulier Ali Khamenei, Hassan Rohani, Ebrahim Raïssi, et de nombreux ministres et responsables du pouvoir judiciaire, du ministère des Renseignements et du CGRI du régime ont été impliqués dans le massacre de prisonniers politiques en 1988 et tout au long des années 1980. Ils doivent faire face à la justice pour avoir commis des crimes contre l’humanité », a-t-elle ajouté.