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La lettre des experts de l’ONU sur le massacre de 1988 en Iran : victoire du mouvement pour la justice

La lettre de sept rapporteurs spéciaux des Nations Unies, rendue publique mercredi, sur le massacre de 1988 des prisonniers politiques iraniens est un développement significatif dans le mouvement pour la justice pour les victimes de ce crime contre l’humanité.

À l’été 1988, le régime iranien a massacré plus de 30 000 prisonniers politiques, principalement des membres et partisans de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI / MEK).

Les Rapporteurs spéciaux de l’ONU qui ont cosigné la lettre sont Luciano Hazan, président-rapporteur du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires; Agnes Callamard, Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; Clement Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion et d’association pacifiques; Javaid Rehman, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran; Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme; Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants; et Fabian Salvioli, Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition.

VIDEO: The untold story of the 1988 Massacre in Iran

Les rapporteurs spéciaux de l’ONU ont souligné que si le régime iranien continuait d’ignorer ses obligations en vertu du droit international des droits de l’homme, ils exhorteront la communauté internationale à ouvrir une enquête internationale sur le massacre.

Ils ont également souligné que le massacre de 1988 «peut constituer des crimes contre l’humanité» et que «la dissimulation systématique du sort et de l’endroit où se trouvent les victimes constitue un crime permanent contre l’humanité de disparition forcée».

Robert A. Destro, secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail du Département d’État des États-Unis, a souligné la nécessité d’une enquête indépendante sur le massacre de 1988, soulignant que le régime des mollahs continuerait de refuser d’enquêter sur son crime.

«Les États-Unis se font l’écho de l’appel de l’ONU pour une enquête indépendante sur les disparitions massives et les exécutions sommaires en Iran en 1988, bien que l’implication présumée de hauts fonctionnaires actuels rend très improbable que le régime enquêtera lui-même. Le régime n’a pas réussi à rendre compte aux familles du sort de leurs proches. Au lieu de cela, ils menacent les familles et profanent les tombes. Les Iraniens méritent justice. Nous exhortons la communauté internationale à tenir le régime responsable des demandes de l’ONU », a-t-il écrit sur Twitter.

Amnesty International a qualifié cette lettre d’ « un tournant » dans trois décennies de lutte pour la justice.

Le mouvement de recherche de justice

Le mouvement de recherche de justice pour les victimes du massacre de 1988 a commencé en 1988, lorsque les 17 et 25 août, le chef de la résistance iranienne Massoud Radjavi a écrit plusieurs lettres au Secrétaire général de l’ONU, exhortant à une action internationale pour arrêter le massacre.

Ce mouvement a atteint un nouveau sommet en 2016, lorsque la présidente de l’opposition, Maryam Radjavi, a demandé à la communauté internationale de tenir le régime des mollahs responsable du massacre de 1988.

La Résistance iranienne a demandé un tribunal international pour enquêter sur ce «pire crime contre l’humanité depuis les camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale», comme l’a décrit Geoffrey Robertson, un ancien juge d’appel au Tribunal spécial des Nations Unies pour la Sierra Leone.

À présent, la nouvelle lettre des experts de l’ONU est une étape importante pour demander des comptes au régime et pour les perspectives de création de tribunaux internationaux pour les crimes commis par le régime au cours des quatre dernières décennies, principalement le massacre de 1988.

Cette lettre est significative pour plusieurs raisons:
L’objectif des activités des militants iraniens des droits de l’homme était que la communauté internationale et les organisations officielles s’impliquent dans l’enquête sur le massacre de 1988, et maintenant elles le font.

Dans leur lettre, ces rapporteurs spéciaux de l’ONU ont souligné que les hauts fonctionnaires actuels du régime étaient impliqués dans ce crime. Cela signifie que le régime doit être tenu responsable dans son intégralité.

Pour la première fois, ces experts de l’ONU ont exhorté le régime à «fournir des informations sur le refus de fournir aux familles des certificats de décès exacts et complets» et à «fournir des informations sur les mesures prises pour identifier les tombes».

Ils ont également demandé au régime de répondre de son crime, qui est la revendication de la résistance iranienne depuis des années.

Ils ont souligné que si le régime ne répond pas, la communauté internationale devait agir avec force.

Bien entendu, la vraie raison de cette victoire est la fermeté des martyrs du massacre de 1988, qui ont refusé de céder aux exigeances du régime pour désavouer leurs convictions. La flamme de cette lutte reste vive depuis lors dans les efforts inlassables de la Résistance iranienne pour demander justice pour ces martyrs de la liberté.

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