La campagne des mardis « Non aux exécutions en Iran » entre dans sa 56e semaine avec des grèves de la faim dans 36 prisons

La campagne des mardis « Non aux exécutions en Iran » entre dans sa 56e semaine, avec des grèves de la faim qui s’étendent à 36 prisons, dont la prison de Dieselabad à Kermanshah. Les détenus et les militants continuent de protester contre les exécutions, qui ont augmenté, avec au moins 62 exécutions effectuées rien qu’en février.

Le mouvement condamne également la mort suspecte d’Amir Mohammad Khaleghi, étudiant à l’université de Téhéran, et la répression violente des manifestations par le gouvernement, notamment à Dehdasht. En outre, les militants soulignent la négligence au sujet des enfants atteints de cancer et de handicaps, dont les familles ne peuvent pas les faire soigner en raison de la dégradation des conditions économiques.

Avec un soutien public croissant, notamment de la part de l’Association des écrivains iraniens et des familles de condamnés à mort, les organisateurs appellent à davantage de manifestations devant les prisons.

Le texte de la dernière déclaration de la campagne est le suivant :

La prison de Dieselabad à Kermanshah rejoint la campagne des mardis « Non aux exécutions en Iran »; les détenus de la prison de Lakan participent également à la 56e semaine
Défendre le « droit à la vie » : des détenus dans le couloir de la mort, aux enfants atteints de cancer, nous considérons qu’il est de notre devoir

Alors que la campagne des mardis « Non aux exécutions en Iran » entre dans sa 56e semaine, un groupe de détenus de la prison de Dieselabad à Kermanshah, 36e prison à la rejoindre, a annoncé dans une lettre qu’ils participeraient à la campagne à partir du 19 février et qu’ils entameraient une grève de la faim pour protester contre la pratique médiévale des exécutions.

Les membres de la campagne « Non aux mardis d’exécutions » présentent leurs condoléances à la famille, aux étudiants et au peuple iraniens pour la mort tragique et suspecte d’Amir Mohammad Khaleghi, un étudiant de l’Université de Téhéran, assassiné de manière brutale et mystérieuse. La campagne tient le gouvernement pour responsable de cet incident et, tout en soutenant les protestations légitimes des étudiants de cette université, appelle les étudiants des autres universités à se montrer solidaires de ceux de Téhéran.

L’État qui a recours aux exécutions continue sa machine implacable de répression et de meurtres. Depuis le 20 janvier, au moins 62 personnes ont été exécutées, dont deux femmes. La semaine dernière, la condamnation à mort de la prisonnière politique Sharifeh Mohammadi, qui avait été annulée par la Cour suprême, a été rétablie par le tribunal révolutionnaire de Rasht.

En signe de protestation contre cette décision et d’autres condamnations à mort, des détenus condamnés pour des crimes non politiques à la prison de Lakan ont déclaré qu’ils se joindraient à la grève de la faim aux côtés des prisonniers politiques hommes et femmes en solidarité avec la campagne « Non aux mardis d’exécution » cette semaine.

Entre-temps, nous avons assisté à la répression violente des manifestations publiques dans la ville de Dehdasht. Le régime, en plus des arrestations massives de jeunes manifestants, a utilisé des balles réelles pour tuer des civils dans le but d’instiller la peur. Cependant, la société reste au bord d’un autre soulèvement contre la tyrannie.

Un examen des dernières nouvelles montre que les crimes du régime clérical au pouvoir ne se limitent pas à la répression, à l’emprisonnement, à l’exécution et au meurtre de manifestants sans défense dans les rues. Ce « déni de vie » systématique s’étend même aux enfants souffrant de cancer et d’autres maladies graves. En raison de la pauvreté et de l’incapacité financière, de nombreuses familles sont obligées d’abandonner le traitement de leurs enfants, assistant impuissantes à leur lente mort. (Journal Ettelaat, 14 février)

L’État refuse même de fournir le minimum d’aide nécessaire aux enfants handicapés. Du point de vue de la campagne, attaquer les moyens de subsistance et la santé des gens, en particulier celle des enfants, est un crime flagrant.

La campagne condamne fermement ces crimes et actes inhumains et considère la défense du droit à la vie, des condamnés à mort aux enfants atteints de maladies et de handicaps graves, comme son devoir fondamental.

La semaine dernière, nous avons assisté à des rassemblements de familles de condamnés à mort devant les prisons d’Evin et de Saqqez, avec un soutien public important. De plus, l’Association des écrivains iraniens, poursuivant le soutien des organisations civiles et professionnelles, a publié une déclaration soutenant la campagne et appelant à la fin de ces exécutions brutales.

Nous saluons et apprécions ces expressions de solidarité et appelons à l’expansion des manifestations devant les prisons.

Le mardi 18 février 2025, la campagne des mardis « Non aux exécutions en Iran » organisera, pour la 56e semaine consécutive, des grèves de la faim dans les 36 prisons suivantes :

Prison d’Evin (quartier des femmes, quartiers 4 et 8)
Prison de Qezel Hesar (unités 3 et 4)
Prison centrale de Karaj
Prison du Grand Téhéran
Prison de Khorin, Varamin
Prison d’Arak
Prison de Khorramabad
Prison d’Asadabad, Ispahan
Prison de Dastgerd, Ispahan
Prison de Sheiban, Ahvaz
Prison de Sepidar, Ahvaz
Prison militaire de Shiraz
Prison d’Adelabad, Shiraz (pour hommes et femmes)
Quartiers)
Prison de Borazjan
Prison de Ramhormoz
Prison de Bam
Prison de Kahnooj
Prison de Tabas
Prison de Jovein
Prison de Machhad
Prison de Qaemshahr
Prison de Rasht (quartier des hommes et des femmes)
Prison de Roodsar
Prison de Haviq, Talesh
Prison d’Ardabil
Prison de Tabriz
Prison d’Ourmia
Prison de Salmas
Prison de Khoy
Prison de Naqadeh
Prison de Saqqez
Prison de Baneh
Prison de Marivan
Prison de Kamiyaran
Prison de Gonbad-e-Kavus
Prison de Dieselabad, Kermanshah

Semaine 56 – mardi 18 février 2025