
La soixante-septième semaine de la campagne des « Mardis contre les exécutions » a retenti dans 41 prisons iraniennes ce mardi, soulignant la défiance croissante des prisonniers politiques et des détenus ordinaires face à la machine mortifère du régime clérical. Lancée en janvier 2024, cette campagne comprend des grèves de la faim coordonnées et d’autres formes de manifestations chaque mardi, transformant les prisons du pays en plateformes de dénonciation des exécutions par l’État.
Dans une déclaration obtenue clandestinement par les participants, les prisonniers ont rapporté que « le régime d’exécution et de répression a pendu 29 prisonniers la semaine dernière ». Quinze personnes ont été exécutées le 29 avril 2025, puis neuf autres le 3 mai 2025, portant le bilan des victimes depuis le début de l’année persane, le 20 mars 2025, à au moins 154. Le communiqué ajoute que les forces de sécurité de Dezful ont abattu Azim Farrokhvand, un manifestant de 26 ans, qu’on honore comme « le premier martyr du mouvement « Non aux exécutions » ».
🔴 67th week of #NoToExecutionTuesdays:
154 executed since March.
29 hanged in past week.
Azim Farokhvand, killed by regime fire during protest in Dezful, becomes campaign's first martyr.The regime uses executions to crush dissent.#StopExecutionsInIran #Iran #en_simayazadi pic.twitter.com/BKy9BCTyhS
— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 6 mai 2025
Le communiqué avertit que les dirigeants de Téhéran recourent aux pendaisons de masse comme principal instrument de survie. « Dans la situation actuelle, où le régime iranien est confronté à des impasses nationales et internationales, il utilise les exécutions comme principal outil de répression pour empêcher la formation de mouvements de protestation et de soulèvements par une population excédée », affirme-t-il.
Appelant à une action mondiale concertée, les prisonniers exhortent les gouvernements à imposer des sanctions concrètes : « Il est essentiel que les institutions et organisations internationales de défense des droits humains obligent leurs gouvernements à conditionner leurs relations avec le gouvernement iranien à l’abolition de la peine de mort, car l’arme de l’exécution aux mains de cette tyrannie est plus dangereuse que toute autre arme.»
La déclaration rend hommage à la solidarité publique et insiste sur la nécessité de s’étendre au-delà des murs des prisons. « Nous continuons d’appeler tous les segments de la société à s’unir et à s’exprimer d’une seule voix contre les exécutions, par tous les moyens possibles », écrivent les signataires.
Reprenant l’urgence de la situation, le document souligne que les pendaisons menacent toutes les couches sociales, et pas seulement les dissidents politiques. « Tant que ce gouvernement sera au pouvoir, il ne cessera les exécutions à aucun prix », avertissent les prisonniers, présentant la potence comme le pivot de la stratégie d’intimidation du régime.
🔴 67th week of #NoToExecutionTuesdays:
154 executed since March.
29 hanged in past week.
Azim Farokhvand, killed by regime fire during protest in Dezful, becomes campaign's first martyr.The regime uses executions to crush dissent.#StopExecutionsInIran #Iran #en_simayazadi pic.twitter.com/BKy9BCTyhS
— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 6 mai 2025
L’ampleur de la campagne est sans précédent : aux détenus de prisons notoires comme Evin, Ghezel-Hesar et Zahedan s’ajoutent ceux de prisons plus petites, de Tabas à Talesh et de Bam à Borazjan, soit 41 sites au total. En synchronisant les manifestations chaque mardi, ils garantissent que chaque nouvelle pendaison suscite une résistance collective immédiate, privant le régime de toute possibilité de normaliser le meurtre.
En parallèle de la campagne menée dans les prisons, les familles de prisonniers politiques condamnés à mort ont organisé un rassemblement de protestation devant la tristement célèbre prison d’Evin.
Alors que les exécutions s’accélèrent et que le courage s’accroît dans les pénitenciers iraniens, la campagne des mardis « Non aux exécutions » constitue une condamnation sans appel de la théocratie et un cri de ralliement pour une action internationale décisive.