Ebrahim Raïssi, communément appelé le « Boucher de Téhéran », s’apprête à s’adresser à l’Assemblée générale des Nations Unies, une décision qui a suscité d’importantes controverses et condamnations dans le monde entier. Le sombre passé de Raïssi, marqué par son implication dans des crimes odieux et des violations des droits humains inombrables, ne devrait pas être autorisé à être évoqué sur les forums internationaux. Au lieu d’être autorisé à comparaître devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Raïssi devrait être tenu responsable de ses crimes, notamment de son rôle dans le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en Iran en 1988.
L’un des chapitres les plus horribles de l’histoire de Raïssi est son implication dans le massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988. Cet été-là, à la suite d’une fatwa émise par l’ayatollah Ruhollah Khomeini, plus de 30 000 prisonniers politiques, principalement des membres et partisans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), ont été exécutés dans diverses prisons iraniennes. Raïssi, qui était alors procureur adjoint de Téhéran, a joué un rôle crucial dans cet horrible épisode.
Raïssi était membre de la « Commission de la mort » de Téhéran qui a supervisé le massacre de 1988. Ces commissions ont été autorisées par Khomeiny à exécuter des prisonniers politiques restés fidèles à leurs positions. Il s’agissait d’une violation flagrante des droits de l’homme, et même le successeur de Khomeiny, le Grand Ayatollah Hossein-Ali Montazeri, a publiquement condamné les actions de Raïssi et du Comité de la mort, déclarant : « Le plus grand crime commis sous la République islamique, pour lequel l’histoire nous condamnera. , a été commis par vous. Vos (noms) seront à l’avenir gravés dans les annales de l’histoire en tant que criminels.
A mass murderer at the U.N. General Assembly. Ebrahim Raisi, one of the perpetrators of the 1988 massacre of 30,000 political prisoners in #Iran, will address the UNGA on September 19. Raisi should not be allowed to address the U.N. General Assembly #ProsecuteRaisiNOW #UNGA pic.twitter.com/E6jl5HsRWg
— NCRI-FAC (@iran_policy) 18 septembre 2023
Après le massacre de 1988, la nature impitoyable de Raïssi a gagné la confiance de Khomeini et l’a propulsé à des postes élevés au sein du régime iranien. Il a occupé diverses fonctions judiciaires, notamment celles d’enquêteur au sein du bureau du procureur de Masjed Soleiman, de procureur au bureau du procureur de Karaj, de procureur de Karaj, de procureur de Hamadan, de procureur général adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran et de procureur révolutionnaire de Téhéran. Son ascension au pouvoir était profondément liée à son implication dans les crimes contre l’humanité du régime.
La brutalité de Raïssi s’est étendue au-delà de ses actions lors du massacre de 1988. Dans un discours prononcé devant la 23e Assemblée nationale des commandants et responsables des Gardiens de la révolution (CGRI) en 2019, il a ouvertement reconnu sa nature cruelle, déclarant : « Nous ne couperons pas les doigts à ceux qui sont corrompus ; nous leur couperons toute la main. Une telle rhétorique souligne sa volonté de recourir à une violence extrême pour réprimer la dissidence et maintenir l’emprise du régime sur le pouvoir.
Le 6 juin 2018, Ali Khamenei a nommé Ebrahim Raïssi à la tête du système judiciaire iranien. Le rôle de Raïssi dans le massacre des prisonniers politiques en 1988 a joué un rôle central dans son élévation à ce poste, en particulier à la suite d’un soulèvement national au début de 2018.
Le soulèvement de janvier 2018, qui a abouti à la mort de nombreux militants et à l’incarcération de milliers de personnes, a ouvert la voie à l’accession de Raïssi au pouvoir au sein du système judiciaire. Cette vague de manifestations s’est heurtée à une violence extrême en novembre 2019, lorsque le Corps des Gardiens de la révolution islamique et d’autres autorités répressives ont répondu par une force meurtrière presque immédiatement après le début des manifestations. Tragiquement, en quelques jours, plus de 1 500 manifestants ont été massacrés dans les rues et dans les prisons, et des milliers d’autres ont été à nouveau arrêtés et soumis au contrôle judiciaire de Raïssi.
Par la suite, la trajectoire de Raïssi l’a amené à devenir président du régime iranien, en grande partie grâce à ses mesures sévères contre les opposants au régime. En 2022, lors d’une nouvelle vague de soulèvements, les forces répressives du régime ont été responsables de la mort de plus de 700 manifestants, et plus de 30 000 personnes ont été arrêtées et soumises à la torture.
L’impératif d’une enquête internationale devient évident à la lumière de ces violations flagrantes des droits humains. Une telle enquête pourrait ouvrir la voie à des poursuites contre Ebrahim Raïssi devant la Cour pénale internationale, rendant ainsi justice tant attendue aux victimes. L’absence d’une telle enquête et de poursuites ultérieures enhardirait Raïssi et l’ensemble du régime iranien, leur permettant d’opérer avec un dangereux sentiment d’impunité. Cela constitue une grave menace pour le peuple iranien et diminue considérablement les chances de traduire en justice les responsables de l’un des pires crimes contre l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale.
Il est impératif que les décideurs politiques occidentaux n’accordent pas de légitimité aux crimes brutaux du régime iranien sur la scène internationale en fournissant une tribune à un meurtrier de masse comme Ebrahim Raïssi. Au lieu de cela, ils doivent agir rapidement pour enquêter sur le massacre de 1988 et tenir Raïssi pour responsable de son rôle dans ces atrocités. Ne pas le faire représenterait nous ressentons une trahison des principes fondamentaux et une grave injustice envers les victimes et les survivants du massacre de 1988. La communauté internationale a l’obligation morale de répondre aux appels à la justice et de veiller à ce que les responsables de ces crimes odieux subissent les conséquences de leurs actes.