samedi, décembre 7, 2024
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COVID-19 en Iran : Une bénédiction ou une catastrophe nationale ?

Aux prises avec l’une des pandémies virales les plus meurtrières de l’histoire moderne, chaque pays s’efforce de contrôler l’ennemi invisible. Cependant, le régime iranien montre de fréquents symptômes ; il profite littéralement l’occasion, en essayant d’exploiter la tragédie mondiale à son propre profit.

Au cours du quatrième trimestre 2020, l’Iran a été signalé comme l’un des pays les plus touchés par le Coronavirus, dépassant le Brésil, la Russie, l’Inde et les États-Unis en termes de taux de mortalité. Malgré la pseudo-notoriété de Téhéran en matière de « transparence envers les médias internationaux », les nouvelles quotidiennes sur les chiffres stupéfiants choquent les analystes politiques sur l’approche du régime.

Mais étonnamment, presque tous les articles publiés dans les tribunes occidentales qui couvrent la dernière tragédie en Iran parviennent à peine à séparer la pandémie des sanctions américaines. C’est comme un cri synchronisé pour que Washington relâche sa pression maximale et laisse le régime « aider » son peuple à surmonter la crise. Il faut une profonde appréciation de la nature complexe du régime pour comprendre comment les différents appareils de propagande à Téhéran agissent.

Les médias internationaux ont également rapporté que l’Iran connaît une sérieuse bataille contre le virus COVID-19, qu’ils appellent « la troisième vague ». Si la lecture du nombre de vagues indique un cycle continu des hauts et des bas dans la lutte contre la pandémie dans presque tous les pays, le terme est en fait un concept conçu pour le régime qui dissimule son incapacité (ou sa réticence) à répondre à la crise.

« Il ne s’agit pas tant d’une deuxième ou d’une troisième vague – nous sommes confrontés à une pandémie et nous avons un dur combat devant nous », a déclaré le directeur de l’Université des sciences médicales d’Iran, Abbas Ali Karimi, aux étudiants.

Depuis le début de la pandémie, le Guide Suprême du régime iranien, Ali Khamenei, l’a qualifiée de bénédiction. En évoquant la guerre Iran-Irak, il a déclaré : « La guerre est naturellement un phénomène terrible et violent. Mais ce phénomène violent et terrible qui a duré huit ans a été une bénédiction pour nous comme je l’ai souligné plus tôt, et il y a encore beaucoup à dire à ce sujet. En d’autres termes, nous en avons tiré du bien et du répit. »

Alors que cette guerre a fait plus de 2 millions de morts et de blessés en Iran, et entraîné la destruction de 500 villes et villages et plus d’un trillion de dollars de dommages, Khomeiny, le Guide Suprême de l’époque, n’a jamais cessé d’appeler cela une « bénédiction ». Après tout, sous prétexte de guerre, il a réussi à faire passer chaque souffle d’opposition intérieure pour un acte de trahison et une cinquième colonne de l’ennemi étranger.

C’est pourquoi l’une des pièces maîtresses de la politique étrangère iranienne a été d’imputer l’échec économique actuel aux sanctions américaines. Et il prend la population en otage pour tenter d’alléger la pression en raison de la propagation du terrorisme, des violations des droits de l’homme et d’un programme nucléaire ambitieux qui dure depuis des années.

Selon Deutsche Welle, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (AEOI) a annoncé en avril qu’elle mettait au point des centrifugeuses plus perfectionnées pour désinfecter les masques, les gants et d’autres équipements médicaux. Cependant, l’ancien conseiller de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et physicien iranien Behrooz Bayat, a déclaré que la désinfection des appareils médicaux n’est pas une raison valable pour que l’Iran poursuive son programme nucléaire. Même à l’époque, l’uranium enrichi était déjà bien au-delà du niveau autorisé par l’accord nucléaire de 2015, le soi disant « Plan global d’action conjoint » (JCPOA).

C’est le même régime qui a refusé d’accepter l’aide médicale américaine lorsque la pandémie a commencé à faire des ravages en Iran en mars, en prétendant que les sanctions américaines « vicieuses » privent le pays de médicaments. En mars, le régime a également écarté MSF et a effectivement empêché le groupe international d’aider le peuple iranien à survivre au virus mortel.

Alors que de nombreux pays du monde entier dépensent des sommes importantes pour aider leur économie à survivre à la pandémie, le régime des mollahs est de loin l’une des forces les plus négligentes. Ici aussi, le régime est loin derrière tous les autres pays et le ministre de la Santé a révélé le 23 septembre qu’il n’a toujours pas reçu plus de 70 % des fonds alloués, ce qui équivaut seulement à un milliard de dollars pour combattre le virus dans tout le pays.

Organiser des examens universitaires, organiser des cérémonies de deuil à Muharram, pousser la population à voter dans l’espoir d’une forte participation aux élections législatives de février, forcer la population à reprendre le travail au cœur même de l’épidémie de COVID-19 et dissimuler systématiquement cette crise, tel est le plan du régime ides mollahs pour utiliser la pandémie de Coronavirus afin de contrecarrer un soulèvement et ainsi empêcher sa chute. Cette dernière a été de la plus haute importance pour la fragile sécurité du régime et donc une autre « bénédiction ».

La façon dont le régime a géré l’épidémie de Coronavirus a confirmé cette réalité, à savoir que les mollahs ont l’intention d’utiliser les pertes massives comme barrière à une nouvelle série de possibles grandes manifestations. Le Quotidien Mostaghel a écrit dans un article du 13 juillet : « Un sauveur était nécessaire pour détourner l’attention des gens des incidents [du soulèvement] de novembre et janvier. C’est ainsi qu’est apparu le nouveau Coronavirus. Le gouvernement a utilisé la peur des gens face à cet ennemi invisible pour libérer le dragon parmi eux. »

Selon l’OMPI, le nombre réel de morts en Iran a déjà dépassé les 128.000, et la moindre indication d’une action efficace du régime est loin d’être visible. Compte tenu des raisons et des faits susmentionnés, on comprend bien pourquoi le Guide Suprême du régime iranien qualifie de « bénédiction » l’un des virus les plus meurtriers de l’histoire.