vendredi, mars 29, 2024
AccueilActualitésActualités: Iran RésistanceDes sanctions fortes et la coopération avec la Résistance pourront apporter des...

Des sanctions fortes et la coopération avec la Résistance pourront apporter des changements en Iran

Une interview de Maryam Radjavi publiée le 27 octobre par le quotidien belge De Standaard

De Standaard, Belgique – Ni la guerre, ni la politique de complaisance ne sont des solutions pour le programme nucléaire de l’Iran. Seules des sanctions fortes et la coopération avec la résistance pourront apporter des changements.

C’est avec beaucoup d’énergie et des yeux grands ouverts expressifs que Maryam Radjavi tonne contre la dictature religieuse des mollahs. Elle rejette vigoureusement les critiques à l’encontre de son organisation. «La politique de complaisance et de marchandage que mène actuellement l’Union européenne conduira à une guerre comme on a vu au Liban. La stratégie des mollahs repose sur l’intégrisme et l’exportation du terrorisme au Moyen-Orient et dans le monde entier. Le régime des mollahs continue de travailler sur la bombe atomique pour menacer les autres. ».

De Standaard : Il y a pourtant quelques changements démocratiques en Iran qui ne correspondent pas à ce que vous dites. Un article du journal De Standaard à Téhéran dit que les Iraniens n’aiment pas votre organisation.

Maryam Radjavi : Dans une dictature religieuse qui réprime à 100%, la population ne peut pas montrer son soutien. Si quelqu’un le fait, il risque l’exécution. C’est tout à fait naturel que les Iraniens ne fasse aucune confiance à des journalistes étrangers. Nous sommes un mouvement qui a donné 120.000 martyrs en deux décennies, qui est doté d’un vaste réseau financier capable de collecter en Iran des informations et pouvant organiser des manifestations de plusieurs milliers de personnes.

De Standaard : L’opposition iranienne est très divisée.

Maryam Radjavi : Nous avons annoncé la formation d’un « front de solidarité nationale » qui est plus ouvert que le Conseil national de la Résistance iranienne. Les groupes iraniens qui veulent participer à la lutte contre ce régime y sont les bienvenus, sur ces bases bien définies : Le renversement de la dictature religieuse dans sa totalité, un régime républicain, la liberté et l’égalité entre les femmes et les hommes, la séparation de la religion et de l’Etat.

De Standaard : Etes-vous d’accord avec cette analyse disant qu’à cause de l’Irak, l’Iran est aujourd’hui plus fort que jamais?

Maryam Radjavi : Pas du tout. C’est une analyse que les mollahs propagent dans la communauté internationale. Ce régime est plus faible que jamais. En Iran, il existe un mécontentement populaire général et profond. Le régime ne se maintient qu’avec des pendaisons publiques. Il cherche à terroriser la population.

De Standaard : Quelle politique doit adopter l’Union européenne vis-à-vis du régime iranien?

Maryam Radjavi : L’Europe a donné unilatéralement beaucoup d’avantages au régime des mollahs et y a consacré beaucoup de temps. Cela a permis aux mollahs de se rapprocher plus que jamais de la bombe atomique.

Nous pensons que l’Union Européenne doit adopter un embargo politique et technologique. Aucun équipement militaire ne doit être vendu et il faut cesser d’acheter du pétrole à l’Iran.

Les Moudjahidine du peuple [la branche militaire du CNRI] qui ont été mis sur la liste du terrorisme à la demande des mollahs doivent être retirés au plus tôt de cette liste.

Cette étiquette injuste constitue le plus grand obstacle pour la résistance et la population iranienne car elle les empêche d’agir.

Si la communauté internationale met fin à la politique de complaisance, la résistance pourra alors changer la situation.

De Standaard : Ne pas acheter de pétrole à l’Iran, c’est quelque chose que je ne vois pas se faire de si tôt.

Maryam Radjavi : Si l’option de l’embargo n’est pas choisie, la situation va empirer. L’Occident a besoin de pétrole, mais est-ce qu’une troisième guerre mondiale ne sera pas plus dure ? Si le régime se dote de la bombe atomique, combien il y aura-t-il de morts dans le monde ?

De Standaard : est-ce que votre idéologie est toujours ce mélange étrange d’islam et de marxisme?

Maryam Radjavi : Nous croyons dans un islam démocratique qui est exactement à l’opposé de l’islam que prônent les mollahs. L’islam n’a aucun rapport avec le marxisme. C’est une étiquette que le chah a été le premier à nous coller et que les mollahs ont reprise. Les mollahs ont peur de notre islam, car s’ils acceptent que les Moudjahidine sont de vrais musulmans cela voudra dire que l’islam des mollahs est un islam médiéval. Nous sommes des musulmans démocrates.