vendredi, mars 29, 2024
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Désaccord entre Hervé Morin et le directeur de l’AIEA sur le nucléaire iranien

Lemonde.fr – Le ministre français de la défense, Hervé Morin, a manifesté, lundi 29 octobre, son désaccord avec les déclarations, la veille, du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammed El Baradei, sur le nucléaire iranien.

Dans une interview, donnée dimanche à la chaîne de télévision américaine CNN, Mohammed El Baradei avait affirmé n’avoir "reçu aucune information sur un programme nucléaire militaire concret et en activité à ce jour" en Iran. "Il y a toujours beaucoup de points d’interrogation. Mais avons-nous vu en Iran les éléments nucléaires qui peuvent être rapidement transformés en arme ? Non. Avons-nous vu un programme actif de militarisation du nucléaire ? Non", a-t-il ajouté.

"Nos renseignements, corroborés par ceux d’autres pays, nous donnent le sentiment contraire", a déclaré Hervé Morin, lundi matin lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi, au terme d’une brève visite dans les Emirats arabes unis. "Si Baradei a raison, il n’y a aucune raison que l’Iran n’autorise pas l’AIEA à effectuer des contrôles" de ses installations nucléaires, a poursuivi M. Morin.

Si le programme nucléaire iranien a des fins uniquement civiles, "quelle raison empêcherait ces contrôles", a encore demandé le ministre français."Ce que nous souhaitons, c’est que l’Iran ouvre ses portes" aux inspecteurs de l’Agence, a-t-il ajouté.

NOUVELLES DISCUSSIONS SUR LES CENTRIFUGEUSES D’URANIUM

Avant le ministre français, les propos de M. El Baradei avait vivement fait réagir le ministre des affaires stratégiques israélien. "Mohammed El Baradei, au lieu de combattre le programme nucléaire de l’Iran, cherche toutes les raisons de le blanchir et de le justifier", a déclaré Avigdor Lieberman.

Alors qu’enfle la polémique, le directeur adjoint de l’AIEA, Olli Heinonen est arrivé, lundi matin, à Téhéran pour trois jours de  discussions sur le nucléaire. Il avait déjà mené deux premières séries de discussions avec les responsables iraniens, fin septembre et début octobre, pour faire la lumière sur les centrifugeuses d’uranium de type P1 et P2.