Le Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran a mis en garde contre la menace sérieuse concernant la vie du prisonnier politique Ali Moezi, à la suite de rapports indiquant que le ministère iranien des Renseignements et de la Sécurité l’a transporté vers un lieu inconnu en dehors de la prison.
Selon les rapports, M. Moezi n’est pas retourné dans sa section à la prison après la dernière visite de membres de sa famille le 4 janvier 2017. Les gardiens de la prison ont affirmé aux autres prisonniers politiques de la section qu’il avait été transféré de la prison, mais ils ne savent pas dans quelles conditions.
S’inquiétant de sa disparition, ses deux filles ont écrit une lettre urgente aux membres de l’ONU réaffirmant que leur père, dont le seul crime est lié aux membres de l’opposition iranienne (l’OMPI), a purgé sa peine et devrait être libéré, mais il a désormais disparu et aucune information n’est disponible quant à son sort.
Le cas de M. Moezi est un autre exemple de la répression des autorités iraniennes sur les prisonniers politiques, les activistes, les dissidents et les citoyens à double nationalité en Iran.
Rien que cette semaine, les autorités ont été obligées de relâcher, bien que temporairement, l’activiste et écrivain iranienne, Golrokh Ebrahimi Iraee, à la suite de pressions dans le pays comme à l’international en soutien à cette femme et son mari, Arash Sadeghi, un autre prisonnier de conscience qui a fait une grève de la faim de 71 jours pour protester contre sa peine injuste.
De la même façon, la mère de famille britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, qui avait été arrêtée injustement par les gardiens de la révolution à l’aéroport international de Téhéran l’année dernière, est actuellement en train de purger une peine de cinq ans d’emprisonnement sur des charges non spécifiées. Elle est maintenant détenue dans la tristement célèbre prison d’Évine à Téhéran et attend le verdict en appel.
Tous ces cas montrent le mépris des autorités iraniennes pour le droit à la vie et révèlent les failles sérieuses du pouvoir judiciaire en Iran qui est devenu un outil de répression.
La disparition de M. Moezi rappelle fortement la situation désespérée de dizaines de milliers de prisonniers politiques en Iran en 1988 qui avaient disparu et qui ont été exécutés par les autorités malgré le fait qu’ils avaient purgé leur peine.
Le Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran, tout en mettant en garde contre les menaces à l’encontre de la vie de M. Moezi et l’emprisonnement de Mme Zaghari-Ratcliffe, demande leur libération immédiate et inconditionnelle.
Nous demandons au gouvernement britannique, aux organes pertinents de l’ONU, au Rapporteur spécial sur les droits de l’Homme en Iran Mme Asma Jahangir, et aux ONG internationales de prendre des mesures urgentes en soutien à cet appel et afin de mettre la pression sur le régime de Téhéran pour qu’il tienne compte des préoccupations internationales et de ses obligations.
Le gouvernement britannique doit montrer clairement aux autorités iraniennes que leur traitement inacceptable des prisonniers politiques et des citoyens à la double nationalité emprisonnés injustement ne fera qu’isoler encore plus Téhéran sur la scène internationale en tant qu’État paria et rendra l’amélioration des relations impossible.
Le Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran
Le 6 janvier 2017