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Attaque à Karbala: un coup de main audacieux signé des groupes spéciaux

Agence France Presse – Le 20 janvier 2007, une dizaine de militaires, en treillis américains, accompagnés de leurs interprètes irakiens, se présentent devant l’entrée d’un centre de coordination (PJCC) de la province de Kerbala, à 110 km au sud de Bagdad.

A l’intérieur du bâtiment sont réunis des officiels, dont le gouverneur de la province, des policiers irakiens, et un petit détachement de GI’s.

Selon les rapports américains qui retraceront, par la suite, le déroulement de cette opération, les nouveaux venus sont arrivés dans des gros 4X4 noirs identiques à ceux utilisés par l’armée américaine et les sociétés de sécurité privées.

Ils sont munis de pièces d’identité militaires en règle, et s’expriment dans un anglais parfait.

A peine rentré dans le centre de coordination, qu’ils semblent connaître, ils ouvrent le feu. Un soldat américain est tué. Quatre autres sont enlevés par les assaillants, leurs cadavres seront retrouvés peu après au terme d’une vaste chasse à l’homme lancée par l’armée américaine.

Le commandement américain décrira cette attaque comme "l’une des plus sophistiquées" jamais menées depuis quatre ans en Irak. Elle est l’oeuvre de ce que les Américains appellent les "groupes spéciaux", des cellules secrètes affiliées aux milices chiites et soutenues par les Gardiens de la révolution iraniens, selon Washington.

Le 20 mars, les troupes américaines capturent à Bassorah (sud) trois responsables présumés de ces "groupes spéciaux".

L’un des suspects, Ali Moussa Daqdouq, libanais et cadre du Hezbollah, est accusé d’être un personnage clé en contact avec le Hezbollah et la brigade al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution.

Qais Khazzali, arrêté avec son frère Layth Khazzali, serait quant à lui le chef opérationnel des groupes spéciaux pour tout le pays.

Un document de 22 pages, saisi lors de leur arrestation, révèle tous les détails de l’opération, selon l’armée américaine.

"Daqdouq et Qais Khazaali ont reconnu lors de leur interrogatoire que Qais Khazaali avait ordonné l’opération" de Kerbala, a déclaré le 2 juillet le porte-parole de la coalition, le général Kevin Bergner.

Selon eux, le raid a été menée par Azhar al-Doulaïmi, tué le 19 mai lors d’une opération américaine à Sadr City, bastion chiite dans le nord-est de Bagdad.