Le régime iranien a officiellement suspendu toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), aggravant ainsi le conflit nucléaire avec l’Occident et suscitant de nouvelles craintes quant à l’avenir des activités nucléaires de Téhéran. Cette décision fait suite aux frappes aériennes israéliennes et américaines qui ont ciblé des installations nucléaires iraniennes en juin, incitant la dictature cléricale à intensifier sa stratégie de secret et de défiance.
La loi imposant la suspension, approuvée par le Parlement le 24 juin et confirmée par le Conseil des gardiens, a été officiellement communiquée par le président du régime, Massoud Pezeshkian, à l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), au Conseil suprême de sécurité nationale et au ministère des Affaires étrangères pour application immédiate. Selon le texte de loi, toute coopération au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et de ses garanties doit être interrompue jusqu’à ce que « la sécurité des installations nucléaires et des scientifiques soit garantie ».
En conséquence, l’AIEA a perdu tout accès aux données nucléaires iraniennes, et l’emplacement des 409 kilogrammes d’uranium de qualité quasi militaire détenus par le régime est désormais inconnu. Cet uranium, suffisant pour au moins un engin nucléaire, peut être stocké dans un nombre relativement restreint de cylindres transportables, ce qui alimente les craintes qu’il ait été déplacé vers des sites non déclarés.
L’agence basée à Vienne, qui effectuait en moyenne plus d’une inspection par jour avant les frappes du 13 juin, serait incapable de joindre les autorités nucléaires iraniennes depuis plus d’une semaine. « L’ambiguïté stratégique » semble désormais être la principale tactique du régime clérical, faisant écho à la politique de la corde raide en matière nucléaire de l’époque de la Guerre froide.
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a récemment averti que, malgré les dommages subis par les sites d’enrichissement de Natanz et de Fordow, l’Iran pourrait reprendre pleinement son enrichissement « d’ici quelques mois ».