La répression systématique de la liberté sur Internet par l’Iran est une fois de plus sous le feu des projecteurs, le dernier rapport de Freedom House classant la dictature des mollahs au troisième rang des régimes les plus oppressifs au monde en matière de contrôle de l’accès à Internet. Selon le rapport, le régime a de plus en plus recours à la censure d’Internet et à la suppression des espaces numériques pour maintenir son emprise sur le pouvoir, en particulier pendant les élections et les périodes de troubles civils.
À l’approche de l’élection présidentielle de juin et juillet 2024, les autorités iraniennes ont criminalisé tout contenu en ligne critiquant les candidats approuvés par le régime, encourageant les boycotts électoraux ou soutenant les manifestations. Ces restrictions ont été considérées comme faisant partie d’un effort plus large visant à accroître la participation électorale et à conférer une légitimité à une élection déjà marquée par la disqualification arbitraire des candidats de l’opposition. Le système judiciaire du régime est allé jusqu’à avertir les candidats et leurs partisans de ne pas utiliser les plateformes de médias sociaux étrangères, dont la grande majorité sont interdites depuis longtemps dans le pays.
#Iran News in Brief
The state-run outlet Fararu reported on July 12 that the implications of #internet censorship in Iran are costing internet users billions of tomans and the regime is cashing in the money people spend on VPNs. 1/https://t.co/oBk9QB0Z2L pic.twitter.com/al3zvAtSe5— NCRI-FAC (@iran_policy) 13 juillet 2023
Cette répression de la liberté numérique n’est qu’un élément de la stratégie plus large de l’Iran visant à réprimer la dissidence et à contrôler le flux d’informations. Dans son rapport, Freedom House a souligné comment le régime iranien a intensifié ses efforts pour manipuler le discours en ligne par le biais de campagnes de désinformation. Ces efforts incluent le recours à l’intelligence artificielle (IA) pour déformer les récits politiques et sociaux, même si l’impact de telles opérations reste limité pour l’instant. Selon OpenAI, un organisme de recherche de premier plan sur l’IA, les tentatives des acteurs iraniens d’utiliser des outils comme ChatGPT pour influencer les résultats électoraux se sont révélées largement inefficaces, avec un engagement public minime.
Malgré ces échecs, l’utilisation croissante de l’IA dans les campagnes de désinformation de Téhéran est un signe inquiétant de l’évolution des méthodes de répression numérique du régime. Comme le souligne Freedom House, l’utilisation de l’IA dans les opérations d’influence électorale en est encore à ses balbutiements, mais elle met en lumière la manière dont les gouvernements autoritaires, dont l’Iran, explorent de nouvelles technologies pour renforcer leur contrôle sur Internet. L’utilisation de l’IA par le régime iranien pour diffuser de faux récits, combinée à ses lois de censure agressives, représente une menace directe à la liberté d’expression dans l’un des environnements Internet les plus étroitement contrôlés au monde.
Le rapport de Freedom House souligne également les violations plus larges des droits humains commises par l’Iran en 2023, qualifiant le régime du pays d’« autoritaire » et soulignant sa violente répression continue des manifestations antigouvernementales. Cela survient alors que Téhéran continue d’approfondir ses alliances avec d’autres régimes autoritaires, comme la Russie, les deux pays s’efforçant d’échapper aux sanctions internationales et de stimuler l’opposition intérieure. Avec 77 % des pays du Moyen-Orient classés comme « non libres » en termes d’accès à Internet, la censure brutale de l’Iran et l’utilisation de la technologie pour contrôler sa population sont emblématiques d’une tendance régionale plus large.
Alors que le régime iranien est confronté à un mécontentement interne croissant et à une condamnation internationale, sa répression continue des libertés sur Internet est un outil essentiel pour maintenir le pouvoir. Cependant, à mesure que la technologie évolue et que la communauté internationale devient de plus en plus consciente des tactiques du régime, l’efficacité de ces mesures répressives pourrait être de plus en plus mise à rude épreuve. Pour l’instant, l’Iran reste une prison numérique pour ses citoyens, qui continuent de s’exposer à de lourdes sanctions s’ils osent s’exprimer en ligne.