jeudi, mars 28, 2024
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Iran: Les responsables du régime craignent la récurrence des manifestations

Les responsables du régime iranien craignent la récurrence de soulèvement dans le pays depuis l’émergence spontanée d’un mouvement de protestation à l’échelle nationale dans les derniers jours de 2017. Leurs craintes ont été rapidement aggravées par la résilience du peuple face aux sévères mesures répressives du régime. Bien que des milliers d’arrestations et des dizaines de meurtres aient conduit à la répression du soulèvement, il a été suivi d’autres manifestations antigouvernementales locales.

Navid Afkari

Téhéran reste déterminé à imposer de graves conséquences à ceux qui ont participé aux manifestations et défié les 40 ans d’oppression des mollahs. C’est ce que prouve l’exécution de Navid Afkari le 12 septembre dernier. Le champion de lutte de 27 ans, une figure populaire en Iran, a été arrêté pour avoir participé à des manifestations dans la ville de Chiraz en août 2018. Son cas a fait la une des journaux internationaux après qu’il est devenu clair qu’il avait été torturé pour faire de faux aveux de meurtre malgré l’absence totale de preuves à l’appui de l’accusation. La justice des mollahs a rejeté tous les appels à un nouveau procès et a accéléré sa condamnation à mort dans l’espoir de surmonter la controverse.

L’application de cette peine était certainement importante pour les mollahs, car le statut d’Afkari lui permettait de servir d’avertissement à tous les citoyens ordinaires. Un appel pour sauver sa vie, signé par près de 50 athlètes iraniens, a noté que le régime a une longue histoire de ce type de conduite, car il «ne peut pas tolérer les personnalités populaires» qui dénoncent le système théocratique. Cette intolérance n’a fait que les troubles publics se sont transformés en un nouveau mouvement social pendant cette période.

La suite du premier soulèvement a eu lieu en novembre 2019, alors que les habitants de plus de 200 villes et villages sont descendu dans la rue après l’annonce d’une forte augmentation du prix de l’essence. Le deuxième soulèvement a immédiatement repris les slogans déterminants du premier, y compris « mort au dictateur» et d’autres appels explicites au changement de régime. En janvier 2018, le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a attribué ces slogans aux efforts de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI-MEK). Près de deux ans plus tard, le principal groupe d’opposition démocratique a prouvé que son influence n’avait pas diminué face à l’escalade de la répression gouvernementale.

Pour cette raison, les autorités iraniennes mettent toujours en garde contre le potentiel de soulèvements populaires. Certains de ces avertissements ont été repris par les médias d’État tels que le quotidien Arman. Il a publié dimanche un article expliquant comment les activités de l’opposition dirigées par l’OMPI sont influencé par le mécontentement économique. «La pression économique que subissent les classes sociales inférieures est insupportable», a estimé l’éditorial. «Nous devons veiller à ce qu’ils ne perdent pas leur tolérance car cela pourrait avoir des conséquences sociales et sécuritaires.»

Sans aucun doute, le régime clérical est conscient de la situation explosive créée par cette épreuve. Pourtant, leur réponse aux troubles récents reste entièrement axée sur la suppression des expressions publiques de dissidence et sur la tentative de perturber le mouvement de résistance organisé, plutôt que de prendre des mesures pour atténuer ces difficultés. Et bien que les responsables du régime aimeraient certainement détourner le blâme de leur inaction sur les effets des sanctions américaines, cela ne résiste tout simplement pas à un examen minutieux.

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a déployé des efforts concertés au fil des ans pour révéler la façon dont Téhéran pourrait améliorer le bien-être de la population si cela était une priorité. Il a souligné que le guide suprême et le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) contrôlent chacun des centaines de milliards de dollars d’actifs, mais refusent de les consacrer à remédier les problèmes sociaux tels que l’inflation galopante ou l’épidémie de coronavirus.

Dans un récent discours, la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, a fait valoir : « si vous n’avez pas l’intention de réprimer, d’inciter à la guerre et d’exporter le terrorisme, alors une armée vous suffit et vous ne devriez pas imposer les coûts astronomiques des pasdarans au peuple iranien. Dissolvez-les et dépensez leur budget pour les soins de santé et les salaires des infirmières, des travailleurs, des enseignants et des employés. Aujourd’hui, le secteur efficace et rentable des industries, des mines, des télécommunications, des banques et des entreprises de construction est la propriété exclusive de Khamenei et des pasdarans.

« Leur fortune est estimée à mille milliards de dollars. Et chaque année, des dizaines de milliards de dollars quittent le pays en raison de la corruption et du pillage des mollahs et des pasdarans. Les membres du Majlis, le parlement des mollahs, estiment le montant dépensé pour les opérations de guerre des pasdarans en Syrie à 30 milliards de dollars . Certes, le chiffre réel est plusieurs fois supérieur. De plus, les opérations du Hezbollah au Liban, des milices Kataeb en Irak, des Houthis au Yémen et des groupes paramilitaires coutent des sommes exorbitantes. »