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Iran: 109 années de lutte incessante pour la liberté

CNRI – Il y a exactement 109 ans aujourd’hui, l’Iran a été témoin d’une « révolution constitutionnelle », qui augura une nouvelle ère de luttes pour la liberté et des révolutions à venir. Depuis 1906, le peuple iranien s’est soulevé trois fois contre ses oppresseurs, des dictatures classiques comme celle le Chah ou des tyrannies théocratiques comme celui de Khomeiny et Khamenei.

Le Mouvement constitutionnel de 1906 a abouti à la formation d’une « Assemblée nationale » qui a réduit l’influence politique du souverain. Un deuxième tournant majeur est intervenu en 1952 avec le soulèvement qui a restauré le gouvernement démocratiquement élu du premier ministre Mohammad Mossadegh. Celui-ci a mis fin à la domination coloniale des britanniques sur l’industrie pétrolière en l’Iran.

 

Puis vint la révolution de 1979, dans lequel les intellectuels et les démocrates iraniens, incarnés principalement par l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), ont joué un rôle de premier plan. Toutefois, la direction de cette révolution populaire authentique a été usurpée par les intégristes dirigés par Rouhollah Khomeiny, qui l’ont transformée en une dictature fascisante sous couvert de religion.

Le siècle dernier a été marqué par d’innombrables soulèvements et luttes d’un peuple épris de liberté et de progrès. Sur les 109 dernières années de lutte, les cinquante dernières ont été marquées par la résistance remarquable de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), seul mouvement ayant surmonté l’implacable adversité et la répression pour persister dans une résistance indéfectible durant une période aussi longue.

 

Une alternative idéologique et une formidable force de changement

L’OMPI a été fondée le 6 septembre 1965 par trois étudiants d’université, Mohammad Hanifnejad, Saïd Mohsen et Ali-Asghar Badizadégan pour lutter contre la dictature du Chah. Les membres originaux appartenaient pour la plupart à la classe moyenne. À une époque de répression sévère par la SAVAK, la police secrète du Chah, les membres se réunissaient pour discuter de religion, d’histoire, de philosophie et de théories révolutionnaires.

Bien que les fondateurs fussent ensuite exécutés par la monarchie, le seul survivant du comité central, Massoud Radjavi, a pu reconstituer l’organisation, qui deviendra plus tard une force déterminante dans la révolution antimonarchique de 1979.

Les mollahs intégristes en Iran prétendent détenir le droit exclusif à l’interprétation de l’Islam. Or, l’OMPI rejette l’approche réactionnaire du clergé et propose l’Islam des lumières. Cette vision tolérante et démocratique de l’Islam, s’inspirant des avancés sociales contemporains, a été plus convaincant et mobilisateur que toute autre tentative par le passé pour réformer la religion déformée des intégristes. Pour les Moudjahidine du peuple, la liberté, l’égalité, les droits humains et la paix ne sont pas de simples engagements politiques, mais des principes idéologiques fondés sur une vision authentique du Coran et des enseignements du Prophète Mohammad et des autres dirigeants éclairés.

Alors que les mollahs fondamentalistes croient dans le concept de Velayat faghih, qui consacre le pouvoir absolu d’un chef suprême religieux, l’OMPI estime que le seul critère de légitimité politique est l’urne. Selon elle, seul l’électorat pouvant s’exprimer dans des élections libres et équitables, est habilité à donner à un parti le mandat de gouverner dans le respect de la souveraineté populaire.

Durant les deux premières années et demie après la révolution de 1979, l’OMPI a utilisé le peu d’ouverture politique existant pour faire connaitre son message à la population, qui a vite été séduite par l’engagement de ses militants et la pertinence de son programme. Un Islam tolérant, soucieux de justice et de pluralité, en faveur de l’égalité des genres et contre l’emprise du clergé sur la politique. C’est cette alternative idéologique et culturelle qui a fait de ce mouvement une formidable force de changement en Iran.

Le 20 Juin 1981, une manifestation pacifique d’un demi-million de partisans de l’OMPI à Téhéran a été noyée dans le sang sur ordres de Khomeiny, contraignant l’OMPI à la clandestinité. Depuis lors, elle mène une résistance courageuse et de longue haleine pour réaliser le changement de régime et préparer l’avènement d’une démocratie.

Le 29 Juillet 1981, Massoud Radjavi a annoncé la création du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), l’alternative démocratique à la dictature religieuse. La coalition, qui comprend des représentants de différents groupes d’opposition, aux sensibilités politiques et idéologiques diverses, a été la coalition la plus pérenne de l’opposition dans l’histoire contemporaine de l’Iran.