vendredi, mars 29, 2024
AccueilPublicationsPublications: Rapports spéciauxLord Maginnis: nécessité de changements fondamentaux dans la politique au Moyen-Orient et...

Lord Maginnis: nécessité de changements fondamentaux dans la politique au Moyen-Orient et Iran

Lord Maginnis: nécessité de changements fondamentaux dans la politique au Moyen-Orient et Iran

Cet été promet d’être très mouvementé ; rempli d’événements politiques importants qui contribueront à façonner l’avenir de la sécurité mondiale et des relations internationales, écrit lord Maginnis de Drumglass.

En juillet aux Etats-Unis, les conventions nationales démocrate et républicaine aboutiront à l’apogée d’une saison de campagne présidentielle chaudement disputée. Plus tôt ce même mois, un autre événement aura lieu à travers l’Atlantique, et qui devrait avoir un impact considérable sur la façon dont le prochain président américain et ses collaborateurs, à la fois sur le plan national et international, formulent et exercent leur politique du Moyen- Orient, a écrit Lord Maginnis dans le Huffington Post vendredi.

« Le 9 Juillet, 100.000 personnes sont attendus se réunir à Paris pour un congrès et événement d’une importance mondiale. La majorité des participants sera des iraniens expatriés qui seront rejoints par les plus grands dignitaires et politiciens de leurs différents foyers d’adoption, y compris les États-Unis et l’Union Européenne. Ils représenteront un large spectre d’appartenances politiques, mais entérineront tous le point de vue selon lequel le régime iranien, à travers son ingérence régionale et son soutien au terrorisme islamique, est la cause fondamentale de bon nombre des questions urgentes auxquelles font actuellement face l’Europe et le monde entier, » a-t-il écrit.

« Le rassemblement dans son ensemble servira à répudier l’actuel faux discours qui constitue la base des erreurs dans la politique Occidentale actuelle envers la République islamique d’Iran. A travers l’Europe et les États-Unis, l’on fait croire à l’opinion publique que le président iranien, Hassan Rohani, est le chef d’une faction « modérée » de la politique iranienne, qui dirige le pays sur une voie de progrès et d’acceptabilité internationale. Ce « changement » est censé nous sauver des dangers d’un Iran doté de puissance nucléaire, apaiser des conflits régionaux alimentés par l’extrémisme, améliorer les droits des iraniens à l’intérieur de leur propre pays et, bien sûr, aider les entreprises occidentales à profiter des marchés iraniens nouvellement rouverts. »

« Nous avons eu le temps d’analyser ce discours, de jauger sa validité et de répondre en conséquence, mais la réalité informe clairement que les actions du gouvernement iranien ont montré que tous ces espoirs et promesses sont à la fois des idées chimériques tristes et tragiques sous-tendues par la perfidie. »

« Sur le plan national, Rohani a présidé plus de 2400 exécutions, faisant de l’Iran le plus gros bourreau du monde, ces exécutés étant disproportionnellement des minorités ethniques et religieuses, ainsi que des dissidents politiques et des défenseurs des droits de l’Homme. Pendant que Rohani se sert des médias sociaux occidentaux pour soutenir « le discours de la modération », les iraniens eux-mêmes se voient refuser l’utilisation de ces mêmes plateformes de communication.

Pendant ce temps, toute déviation de l’idéologie réactionnaire du régime et de sa ligne traditionnelle est sévèrement punie, comme lorsque 35 étudiants qui ont participé à une fête mixte de remise de diplôme en mai reçoivent chacun 99 coups de fouet comme châtiment. Alors que souvent, les dirigeants iraniens « parlent pour parler » en ce qui concerne la réforme et la modération, leurs actions à l’intérieur du pays dépeignent une histoire totalement différente. »

« A l’international également, les actions iraniennes ont fait sonner creux les déclarations de modération. Plus de 10.000 membres de la Force al-Qods des Gardiens de la Révolution iranienne sont, soit directement ou indirectement, impliqués dans la propagation de la violence et de la terreur à travers la région, supportant le Hezbollah en Liban, le régime Assad en Syrie, et des milices chiites indénombrables en Irak ainsi que les rebelles Houthi au Yémen. Il y a eu peu de changements dans les intrusions étrangères de l’Iran ; si ce n’est que les campagnes de terreur régionale et les interventions déstabilisantes dans les affaires internes des pays de la région ont augmenté sous Rohani. »

« Des caches d’armes et des opérateurs ont même été découverts au Bahreïn et au Koweït, deux pays où peu d’influence iranienne était reconnue avant l’accès de Rohani à la présidence. »

« Et qu’en a-t-il été du programme d’armes nucléaires de l’Iran ? L’on ne sais pas vraiment. Etant donné que le Plan global d’action conjoint n’a pas établi un régime des inspections vraiment rigoureux, nous devons, en grande partie, compter sur la coopération du régime. Et avec une longue histoire de tromperie nucléaire, c’est vraiment inquiétant. »

Lord Maginnis a ajouté que le président des mollahs, Hassan Rohani lui-même, était une fois chargé de négocier avec l’Occident sur la question nucléaire, et il s’est « ouvertement vanté » sur la télévision nationale d’avoir trompé les inspecteurs internationaux. De plus, le développement de missiles balistiques de l’Iran a continué sans relâche, a écrit Lord Maginnis.

«Nous sommes déjà confrontés aux conséquences de tout cela, et c’est ce qui rend la politique iranienne d’une importance cruciale dans les mois à venir. La plupart des réfugiés viennent en Europe, aussi bien que les pires attaques terroristes de l’Europe ont été une conséquence indirecte des actions régionales de l’Iran. C’était les politiques iraniennes de sectarisme et de brutalité en Syrie et en Irak qui ont créé un vide pour ISIS et qui continuent d’alimenter cette organisation très barbare.»

« Cela a donné à la fois naissance à une augmentation des attaques en Europe ainsi qu’à une crise inégalée des réfugiés qui s’étend sur tout le continent. Ici, les bureaucrates stratégiquement ineptes et les politiciens tout frais avec peu ou pas d’expérience du monde, adoptent une politique d’indifférence face à un mal qui porte atteinte à ce que sont (ou devrais-je dire « étaient ») les valeurs occidentales et la conscience morale, et courent encore à l’encontre de la leçon d’histoire brièvement apprise de la débâcle du siècle dernier de Neville Chamberlain. »

« Ces menaces et conséquences sont ce qui rassemblera 100.000 personnes à Paris ce mois de juillet. Le Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI) et ses alliés prônent une politique plus sensible et un « Iran libre ». La coalition des forces de l’opposition iranienne est dirigée par une femme musulmane, Maryam Rajavi, qui, pendant des années, a fortement plaidé et insisté pour une interprétation tolérante de l’Islam comme antidote à l’extrémisme islamique. Leur message est clair, l’Iran ne s’est pas modéré, et nous ne pouvons pas, de façon réaliste, espérer changer les politiques de Téhéran en faisant des accords et en ignorant la réalité. »

« Bien que le changement ne puisse advenir du jour au lendemain, cette conférence à Paris est à la fois opportun et important – un pointeur potentiellement crucial dans la bonne direction en vue de résoudre l’une des questions de politique étrangère les plus difficiles et dangereuses de notre temps, à savoir l’Iran. »

« Cela mérite certainement une plus grande compréhension stratégique et de l’attention de la part de nos gouvernements, » a ajouté Lord Maginnis.

Kenneth Maginnis est un membre indépendant de la Chambre des Lords du Royaume-Uni et un membre du Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran (BPCIF), www.iran-freedom.org