CNRI – Un membre de l’orchestre symphonique de Téhéran a déclaré ne plus jouer de concerts et que les salaires, très faibles, connaissaient de terribles retards.
Armine Gheitasi, joueur d’instruments à vent, estime «catastrophique» la situation de l’orchestre symphonique de Téhéran et de l’orchestre national iranien et que le régime aurait dû les fermer.
Il a confié à l’agence ISNA : « J’ai joué dans l’orchestre symphonique de Téhéran pendant des années et je travaille aussi sur la nouvelle structure de l’orchestre.
« Il n’y a pas du tout de concert et l’orchestre s’est limité à une unique représentation par mois et à des programmes d’organisations.
« Les autorités versent les salaires des artistes avec de longs retards et les payent à crédit. Ce que vous voyez ici n’est pas un orchestre symphonique, c’est une catastrophe.
« Le salaire des membres de l’orchestre symphonique de Téhéran est égal aux travailleurs de la mairie, pourtant nous avons étudié la musique pendant des années.
« Si on ne veut pas de la musique et des orchestres, alors il faut les fermer. On ne sait pas ce qu’ils veulent faire. Ils devraient peut-être s’en tenir à la musique pop parce que c’est plus rentable pour eux. »
«De nombreux musiciens d’orchestre de l’Iran ont émigré et jouent maintenant dans des orchestres à l’étranger.
«L’office de la musique devrait envisager des concessions pour les artistes instruits et ne pas annuler de concert.
« Nous avons obtenu une autorisation pour un concert en mars, mais après deux mois de préparation, il a finalement été annulé. Personne n’a demandé ce qui est arrivé aux trois millions de tomans que nous avons passés sur les répétitions. »
Toutes les musiques datant d’avant la révolution ont été interdites après l’arrivée des mollahs au pouvoir en 1979, parce que, disent-ils, « la musique s’interpose entre les fidèles et Dieu, et rend l’esprit impur ».
Depuis, des concerts ont été organisés au compte-gouttes en 30 ans de régime des mollahs.