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Effrayée par la poussée du mouvement en faveur de la justice, la théocratie iranienne tente en vain de changer la place du bourreau et de la victime

Effrayée par la poussée du mouvement en faveur de la justice, la théocratie iranienne tente en vain de changer la place du bourreau et de la victime

Visiblement effrayé par la poussée du mouvement en faveur de la justice dans le dossier des massacres des prisonniers politiques en 1988, le 9 septembre dernier, le Guide suprême de la théocratie iranienne, Ali Khamenei, a dépêché son conseiller, Kamal Kharazi, et un de ses proches, à la rencontre de M. Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères actuellement en visite à Téhéran, pour lui répéter les vieux scénarios de la campagne de dénigrement contre les Moudjahidine du peuple, pour changer la place du bourreau et de la victime.

« L’accueil par la France d’un groupuscule terroriste qui a tué 13.000 Iraniens n’est pas justifiable », a notamment affirmé Kharazi à son interlocuteur français, à Téhéran.

Dans son dernier rapport qui a été relayé à l’Assemblée générale par le Secrétaire général de l’ONU, Asma Jahangir, la Rapporteuse spéciale onusienne, a déploré la continuité des violations des droits de l’Homme en Iran, notamment les exécutions capitales, les interpellations et les mises en examen des opposants, la persécution des défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que la dépendance du pouvoir Juridique.

Mme Jahangir a abordé dans ce rapport les massacres des prisonniers. « Entre juillet et août 1988, des milliers de prisonniers, hommes, femmes et adolescents, ont été exécutés après une fatwa de Khomeiny », dit le rapport qui précise que « l’actuel ministre de la Justice et un grand magistrat qui préside l’un des plus importants organes religieux du pays et qui a été candidat aux élections présidentielles en mai dernier » ont été parmi les protagonistes de ces tueries.

« Ces massacres ont récemment été reconnus par certains des plus haut officiels du gouvernement », ajoute encore la Rapporteuse spéciale de l’Onu sur la situation des Droits de l’Homme en Iran qui lance un appel pour « des investigations complètes et indépendantes » sur ces exécutions.

Les médias du pouvoir en place se sont fait le relai des propos de Kamal Kharazi dans cette rencontre avec M. Hubert Védrine : « Malgré les relations en voie de développements entre la France et l’Iran, des points d’interrogations subsistent toujours, dont l’accueil du meeting des Moudjahidine sur le sol français ». Les mêmes médias ne disent pas quelle a été la réponse de l’ancien ministre français des Affaires étrangères à ces propos qui frôlent le ridicule, ainsi que les plaintes de l’officiel iranien contre les États-Unis, ainsi que la liste des obligations de l’Europe dressée par ce dernier.

« Nous avons mis au courant les responsables français que cette question constituait un point d’interrogation dans les relations bilatérales » avait déjà dit Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangère, de retour de Paris, à la veille du grand Rassemblement du 1er juillet de l’opposition iranienne dans la capitale française.

Trois semaines après ce rassemblement, Khamenei a envoyé Kamal Kharazi à Paris. La principale mission de celui-ci était de prouver à ses interlocuteurs que les Moudjahidine du peuple étaient « un groupe terroriste qui a assassiné des milliers de gens ».

Par ailleurs, le 25 juillet, les Moudjahidine du peuple révélaient dans un communiqué une nouvelle conspiration du Haut Conseil de sécurité du pouvoir en place qui est de constituer des nouveaux dossiers judiciaires contre les membres des Moudjahidine du peuple, pour les transmettre à la Justice française. Selon ces révélations, les services secrets iraniens sont chargés de faire venir des officiels français à Téhéran et de les influencer avec des mises en scène contre l’OMPI.

Deux jours plus tard, le 27 juillet, un nouveau communiqué de l’OMPI indiquait que le 30 mai dernier, le Procureur de Téhéran a chargé le chef de la sinistre prison d’Évine, un certain Hassan Amin’é Nasseri, à constituer des dossiers contre les Moudjahidine pour qu’ils soient présentés aux officiels français. C’est dans le cadre de cette mission qu’un certain Eftekhar Jahromi a été envoyé à Paris. Celui-ci, ancien membre du Conseil des Gardiens, est un proche d’Ali Khamenei.

Ces machinations semblent oublier le non-lieu général prononcé par la Justice française dans le dossier du 17 juin 2003 (de la rafle des opposants iraniens dans le Val d’Oise). L’objectif de ce mouvement de résistance est « le renversement du pouvoir en place en Iran », dit l’ordonnance qui ajoute que les méthodes de résistance repris par ce mouvement étaient « politiques » ou s’inscrivaient « dans le cadre de l’Armée de la libération nationale de l’Iran mais aussi leurs opérations à l’intérieur de l’Iran, relèvent d’une résistance légitime et non du terrorisme ». Le non-lieu précise encore que la Justice française n’est pas en possession de preuve pouvant prouver que des innocents auraient été visés par ces opérations. Dans le droit français une attaque militaire qui conduirait à un accrochage entre militaires, « ne peut être qualifiée de terrorisme », indique encore le non-lieu.

Le 8 mai dernier, lors d’une intervention électorale à Oroumieh (nord-ouest), Hassan Rohani a reconnu que « pendant 38 ans » le pouvoir en place « n’a fait que séquestrer et tuer ». Un rappel de l’Histoire nous ramène au 14 juillet 1980, où le même Hassan Rohani, intervenant à la tribune du Majlis (Parlement), appelait à « pendre les opposants à la prière du Vendredi pour avoir plus d’impact » !

L’Ayatollah Hussein-Ali Montazeri, le dauphin de Khomeiny qui s’était insurgé contre le régime pendant le massacre de 1988 avait dit : « Le peuple est écœuré du Guide suprême ».

Secrétariat du Conseil national de la résistance iranienne,
14 septembre 2017