jeudi, mars 28, 2024

Un rapport scandaleux

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Le procédé avec lequel Human Rights Watch a élaboré ce rapport sur l’OMPI, ses sources et son contenu, en révèlent la motivation politique : rendre service au régime de Téhéran. Contrairement aux normes en vigueur dans toutes les organisations de défense des droits de l’homme, HRW n’a mené aucune enquête auprès des Modjahedines du peuple avant de lancer ces allégations mensongères.

Hier, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport intitulé « Sortie interdite: violations des droits humains dans les camps de l’OMPI « . Dans ce rapport, l’organisation des Modjahedines du peuple d’Iran (OMPI), membre du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), est accusée de maltraiter ses membres. A ce propos, Joe Stork, le directeur de la Division Moyen-Orient de HRW prétend que  » les membres qui tentent de quitter l’OMPI le paient très cher.  » Ce rapport s’appuie sur les allégations de quelques agents du ministère des renseignements du régime des mollahs, le VEVAK, qui se font passer pour d’anciens membres de l’OMPI. Ces individus avancent que l’OMPI les a maltraités et emprisonnés, mais ne présentent aucune preuve pour étayer leurs allégations. De par la procédure utilisée, les sources mentionnées mais aussi son contenu, ce rapport constitue un scandale pour HRW. Contrairement aux normes en vigueur dans toutes les organisations de défense des droits de l’homme, HRW a établi ce rapport sans avoir posé la moindre question à ce sujet à l’OMPI. Cela montre que ce rapport poursuit des objectifs politiques.

1) L’organisation des Modjahedines du peuple d’Iran dément catégoriquement les allégations de HRW. Ces accusations équivalent un feu vert au régime des mollahs pour intensifier la répression et les exécutions des Modjahedines à l’intérieur de l’Iran.  

2) Il y a onze ans, en octobre 1994, dans un accord passé avec le régime des mollahs, HRW avait porté des accusations similaires contre de la Résistance iranienne. Dans une lettre datée du 28 octobre 1994, Monsieur Massoud Radjavi, président du Conseil national de la Résistance iranienne avait invité les représentants de HRW à se rendre dans les bases des Modjahedines en Irak pour y mener leur enquête. Mais HRW, qui ne se soucie pas du respect des droits de l’homme par l’OMPI, n’a jamais répondu à cette invitation. Les accusations portées en 1994 par HRW contre l’OMPI avaient provoqué à l’époque l’indignation des organisations et des personnalités de défense des droits de l’homme notamment au Parlement européen.

3) Contrairement aux normes internationales en vigueur pour l’élaboration des rapports de l’ONU, où l’on doit donner à chacune des parties la possibilité de s’exprimer et se défendre, HRW n’a jamais contacté les Modjahedines du peuple pour leur parler de ces accusations. Alors que pour HRW, il était très facile de contacter les Modjahedines au camp Achraf en Irak ou au moins de contacter le CNRI à Paris. La façon dont ce rapport a été élaboré montre clairement que les rédacteurs n’ont fait aucun effort pour contrôler l’authenticité et la véracité des accusations qu’ils colportent.

4) Ce rapport est totalement infondé et ne repose que sur les allégations verbales de douze agents du régime des mollahs qui se présentent comme d’anciens membres de l’OMPI. Ce rapport précise que ces individus ont tous été interrogés par téléphone et que ces interviews ont eu lieu pendant une brève période (de février à mai 2005). Néanmoins, ce rapport conclut que « Ces témoins ont fait des déclarations dignes de foi, disant avoir
fait l’objet d’un emprisonnement et de violences physiques et psychologiques car ils
avaient soit exprimé des critiques à propos de la politique de l’OMPI, soit demandé à
quitter les camps militaires de l’organisation. ». Le rapport ne précise pas comment ces allégations recueillies par téléphone ont été contrôlées, particulièrement les tortures physiques, il ne précise pas non plus comment ces individus ont été identifiés. Il est à noter que certaines de ces interviews ont été réalisées le 6 mai 2005, soit douze jours avant la publication de ce rapport en quatre langues, anglais, arabe, français et persan.

5) Le rapport de HRW est en réalité un pamphlet politique dans le cadre d’une campagne contre la résistance iranienne. Ce rapport ressemble à tout sauf au résultat d’une enquête sur les droits de l’homme. A sa lecture, il n’est pas très difficile d’identifier les objectifs politiques du directeur de la division du Moyen Orient de HRW. Le communiqué de presse de HRW fait allusion au large soutien dont bénéficie l’OMPI auprès des personnalités politiques et des membres du congrès américain qui ont notamment demandé le retrait du nom des Modjahedines de la liste des organisations terroristes. On lit dans ce rapport : « Le gouvernement iranien affiche un bilan effroyable en matière des droits humains … Mais promouvoir un groupe d’opposition responsable de graves atteintes aux droits de l’homme constituerait une énorme erreur ». Ces déclarations sont clairement une prise de position politique et une manière de justifier le maintien de l’OMPI dans la liste des organisations terroristes. Porter atteinte à la réputation du principal groupe d’opposition au régime des mollahs est une tactique bien connue, souvent utilisée par ceux qui veulent justifier la politique de complaisance avec la dictature religieuse en Iran. Le bilan du régime des mollahs en matière des droits de l’homme est tellement noir et taché de sang que les partisans de la politique de complaisance avec ce régime ne peuvent en aucun cas le défendre. Ils essayent donc de détruire la réputation et la crédibilité de la principale force d’opposition iranienne qui est une alternative aux régimes des mollahs. Cela permet aux partisans de la politique de complaisance avec ce régime de prétendre qu’il n’y a pas d’alternative au régime des mollahs et qu’il faut par conséquent traiter avec eux.   

6) En février 2005, évoquant les Modjahedines du peuple, le mollah Younessi, ministre des renseignements (VEVAK) déclarait :  » Il y a des individus qui ont été trompés par ces gens, ensuite ils ont été emprisonnés et torturés… aujourd’hui, j’ai ordonné à mon adjoint d’informer les instances internationales de ces crimes pour que le monde entier ait connaissance des crimes qu’ils ont commis en Irak ». Nous constatons maintenant que les démarches du VEVAK auprès de HRW ont été fructueuses.

7) Les allégations sur les mauvais traitements des  » membres dissidents » sont des allégations colportées depuis des années par le VEVAK qui cherche ainsi à ternir l’image des Modjahedines du peuple. L’OMPI est composé de volontaires qui luttent pour libérer leur patrie. Bien que 120.000 membres et sympathisants de l’OMPI aient été exécutés, au cours des quatre dernières décennies, les Modjahedines du peuple n’ont jamais emprisonné, torturé, ni exécuté personne. Même les pasdarans capturés par les Modjahedines ont tous été libérés sous la supervision du Comité International de la Croix-Rouge. Les agents secrets du régime iranien qui avaient essayé d’infiltrer l’OMPI et qui ont même assassiné des Modjahedines, n’ont pas été châtiés non plus. Ces agents qui avaient du sang sur les mains ont été libérés et renvoyés en Iran.

8) Ces deux dernières années tous les membres de l’OMPI résidant dans la base Achraf en Irak ont été interrogés à sept reprises par différents services américains. A la suite de ces investigations, les autorités américaines ont déclaré : « A l’issue de seize mois d’enquête, les autorités américaines n’ont trouvé aucun élément permettant d’accuser les membres de ce groupe d’opposition iranien d’une quelconque violation des lois américaines ». De hautes autorités américaines avaient également déclaré que « des interrogatoires poussés par des autorités du Département d’Etat et du FBI n’avait abouti à aucun élément pour accuser un seul membre du groupe ». (New York Times, 27 juillet 2004). Après ces vastes investigations effectuées par divers services américains à Achraf, sur le passé de chaque membre de l’OMPI, les accusations de HRW contre l’OMPI ne peuvent avoir qu’une seule motivation, celle de rendre service à la dictature religieuse au pouvoir en Iran.

9) Pour élaborer ce rapport, HRW n’a pas jugé utile de poser la moindre question aux Modjahedines du peuple, il n’a pas non plus jugé utile de poser des questions aux autorités américaines pour vérifier la véracité ou le caractère mensonger des allégations portées dans ce rapport. HRW ne parle pas d’éventuels échanges qu’il aurait eus avec les autorités américaines à ce sujet. Pour donner le nombre de personnes présentes à Achraf, le rapport évoque les « déclarations d’une source militaire américaine à HRW « . Cela montre que le HRW n’a pas de difficulté pour contacter les autorités américaines. Si HRW était de bonne foi, il aurait pu demander aux autorités américaines ce qu’il est advenu des prisons et des salles de torture dans lesquelles ces douze agents du VEVAK prétendent avoir été détenus et torturés.

10) Ce rapport prétend que les membres de l’OMPI n’ont pas le droit de quitter cette organisation. L’agence de presse Knight Ridder a rapporté le 19 mars 2005 (donc durant la rédaction de ce rapport) : « L’armée américaine a fait des enquêtes pour vérifier les allégations selon lesquelles les Modjahedines gardent leurs membres contre leur volonté mais elle n’a trouvé aucun élément sérieux pour étayer ces allégations ». Par ailleurs, selon cette agence de presse, un responsable militaire américain qui a voulu rester anonyme a déclaré : « Ces personnes ne sont pas des prisonniers de guerre. Ils sont physiquement libres de sortir du camp ».

11) Le rapport de HRW précise que quatre des personnes interviewées (Karim HAGHI, Tahereh ESKANDARI-KHORRAM, Mohammad-Reza ESKANDARI et Habib KHORRAM) ont quitté l’OMPI au début des années 1990. Ces quatre individus constituent en fait une équipe du VEVAK qui opère depuis les Pays-Bas. Ils ont établi leurs premiers contacts avec le VEVAK lors de voyages dans des pays d’Extrême-Orient et en Turquie où ils ont été briefés par des autorités du VEVAK dont Saïd EMAMI (un haut responsable du VEVAK à ce moment-là). Ensuite, ces personnes ont fait des allers-retours réguliers à Téhéran pour y recevoir des directives. Karim HAGHI a lui-même avoué qu’au cours de l’année 2000, la police néerlandaise l’a interrogé sur ses relations avec le VEVAK et l’argent qu’il en recevait. Habib KHORRAM avait été impliqué dans l’enlèvement au Canada d’un enfant de 11 ans à ses tuteurs légaux pour l’envoyer en Iran. Un tribunal néerlandais l’a ensuite jugé et reconnu coupable. Cet enlèvement s’est passé sur ordre du VEVAK et avec l’aide de l’ambassadeur du régime en Hollande.  

12) En 1997, HRW avait déjà interviewé en Allemagne (à Cologne) Karim HAGHI et d’autres agents du VEVAK en personne qui se présentaient comme d’anciens membres de l’OMPI. Mais à ce moment, apparemment les considérations politiques ne permettaient pas à HRW de rendre publiques ces interviews.  Par ailleurs, Karim HAGHI accompagné d’autres agents du VEVAK avait pour la première fois pris contact avec le professeur Copithorne qui était en 1996 le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran. A ce moment, Karim HAGHI avait sans succès essayé d’inciter le Pr. Copithorne à présenter un rapport contre les Modjahedines du peuple.

13) Le rapport de HRW prétend que huit des personnes interviewées ont quitté l’Irak entre 2002 et 2004, mais HRW reste silencieux sur le fait qu’ils sont tous venus en Europe depuis l’Iran. Cinq prétendent avoir été dans les prisons des Modjahedines en Irak, qu’ils ont ensuite été transférés dans les prisons irakiennes avant d’être remis par les autorités irakiennes au régime iranien qui les a emprisonnés à son tour. Ils prétendent aussi qu’ils ont tous réussi à s’échapper des prisons iraniennes et à quitter clandestinement le pays. En fait, durant ces 25 dernières années, combien de personnes ont réussi à s’échapper des prisons moyenâgeuses du régime iranien ? Qui pourra être assez naïf pour croire que toutes ces personnes ont pu l’une après l’autre s’échapper des prisons des mollahs?  Les trois restant prétendent qu’ils ont pu s’échapper des bases des Modjahedines en Irak et venir en Europe via l’Iran. En réalité, ces individus ont suivi en Iran des formations spécifiques du VEVAK avant d’être envoyés en Allemagne. Par exemple, Mohammad Hossein Sobhani, est un agent connu du VEVAK. Il avait été envoyé en Irak pour infiltrer les Modjahedines et organiser des attentats contre eux. Lorsqu’il a été démasqué, il est retourné en Iran. En 2002, le VEVAK a décidé de l’envoyer en Europe. La revue Modjahed (N° 590 et N° 592), révèle en détail le passé de cet agent. Modjahed N° 597 d’août 2002 a publié des documents sur les rapports de cet individu avec le VEVAK. Ce document montre que SOBHANI a résidé à l’hôtel Laleh à Téhéran où il était chargé de coordonner les actions de plusieurs agents du VEVAK contre l’OMPI.

14) La totalité des personnes interviewées par HRW résident en Allemagne ou aux Pays-Bas. Les services secrets allemands et néerlandais connaissent très bien ces agents du VEVAK. Dans un rapport annuel qui vient d’être publié en mai 2005, les autorités allemandes disent que « l’OMPI et le CNRI sont les principales cibles du VEVAK ». Ce rapport précise que « pour collecter des informations et mener des actions d’espionnage, le VEVAK utilise un réseau d’agents qui ont quitté l’OMPI. Ces éléments sont recrutés en Europe, puis envoyés en Iran pour y recevoir une formation ». Ce rapport des autorités allemandes ajoute : « en utilisant des éléments infiltrés dans ces organisations (l’OMPI ou le CNRI) ou dans leur entourage, le VEVAK recueille des informations sur les actions de ces organisations contre le régime mais aussi des informations sur la structure et sur les dirigeants de ces organisations ». Un autre rapport similaire daté de 2002 précise : « le VEVAK recrute d’anciens membres qui ont quitté ces organisations (l’OMPI ou le CNRI). Il les utilise pour recueillir des informations sur les actions de ces organisations contre le régime, mais aussi des informations sur la structure et sur la direction de ces organisations. En outre, le VEVAK cherche à affaiblir ces organisations par différents moyens et notamment en menant des campagnes de désinformation pour les discréditer ».

15) Dans son rapport annuel de 2001, les services de sécurité néerlandais (BVD) ont affirmé : « les sympathisants de l’OMPI, le principal groupe de l’opposition iranienne, sont les principales cibles des services de renseignement du régime iranien. Le VEVAK contacte tous les anciens membres de l’OMPI qui ont quitté cette organisation et essayent d’obtenir auprès d’eux des informations sur l’OMPI. Les agents du VEVAK ont reçu l’ordre de propager de fausses informations dans le but de discréditer les Modjahedines. Le VEVAK essayent de diaboliser l’OMPI dans les différents pays où cette organisation a une présence active ». Le rapport du BVD en 1999 précisait : « une des principales tâches des services de renseignement iranien est de poursuivre et contrôler les activités des membres de l’opposition iranienne en particulier les sympathisants actuels ou les anciens sympathisants de l’OMPI ».

16) Les allégations de HRW concernant les violations des droits de l’homme par l’OMPI ne sont pas nouvelles. Dans le passé, à maintes reprises, l’OMPI et le CNRI ont répondu à ces accusations dans leurs publications dans différentes langues (persan, anglais, français,…). A ce propos, il existe une multitude de publications en persan mais aussi plusieurs dizaines de livres et d’articles en d’autres langues, notamment les ouvrages suivants : « La démocratie trahie » (1995), « Conséquences d’une politique erronée » (1997), « Ennemis des ayatollahs » (2004), « Les Moudjahidines du peuple » (2004). Tous ces documents sont à la disposition de HRW. Les sujets mentionnés ci-dessus n’ont nullement été abordés dans le rapport de HRW. Cela montre que les décideurs de HRW ne sont pas vraiment à la recherche de la vérité. Les rédacteurs du rapport de HRW ne poursuivent qu’un objectif : sauvegarder le fascisme religieux au pouvoir en Iran.  

Commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 19 mai 2005