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Iran : Pressions accrues sur les prisonniers politiques, leurs familles et les sympathisants de l’Ompi

CNRI – Avec la montée des crises en Iran et sur la scène internationale, le régime des mollahs accroit la pression sur les prisonniers politiques, leurs familles et les sympathisants des Moudjahidine du peuple (Ompi).

La prisonnière politique Elmira (Farah) Vazehan est en grève de la faim depuis le 5 octobre pour protester contre le refus du régime de la faire opérer de toute urgence. Souffrant d’un cancer et d’une grave maladie cardiaque, elle avait obtenu d’être soignée hors de la prison avec le dépôt d’une caution financière astronomique. Mais le 19 septembre, à la veille du sommet des Pays Non-alignés, elle a été de nouveau arrêtée. Ses bourreaux l’ont empêchée de poursuivre ses traitements et surtout de subir son intervention chirurgicale urgente le 2 octobre. En janvier 2010, Farah Vazehan avait été arrêtée pour le délit de liens familiaux avec des Achrafiens et condamnée à mort pour « Moharebeh (guerre contre Dieu) par le biais de collaboration avec l’Ompi ». Puis cette peine a été commuée en 15 ans de prison ferme. Elle est incarcérée avec d’autres femmes dans la section dite Méthadone d’Evine, réservée aux prisonnières dangereuses de droit commun.

Le 10 octobre, Ali Moezi, prisonnier et sympathisant de l’Ompi, a été cité à comparaitre dans un simulacre de procès. Pour la troisième fois il a refusé d’y aller. En aout dernier Ali Moezi avait écrit à ce tribunal de l’injustice : « en raison du fait que dans les années passées nombre de mes compatriotes ont été exécutés sur l’ordre injuste du tribunal de la révolution, je considère ces simulacres de procès et leurs verdicts décidés à l’avance dépourvus de toute légitimité, parce que le juge et ceux qui ont monté ces dossiers sont eux-mêmes à condamner. »

Agé de 63 ans, Ali Moezi a été arrêté le 15 juin 2011, quelques jours à peine après une opération chirurgicale. Il est accusé d’avoir participé à l’enterrement du Moudjahidine du peuple Mohsen Dogmetchi, prisonnier politique cancéreux mort dans de terribles de souffrances parce que privé de soins. Ali Moezi avait déjà été arrêté dans les années 1980, puis en novembre 2008 pour être allé voir son enfant à Achraf.  Il souffre de diverses maladies, notamment d’un cancer, de coliques néphrétiques et d’arthrose aigüe des vertèbres cervicales, mais ses bourreaux le privent du moindre soin.

Le prisonnier politique Ayoub Porkar, âgé de 49 ans, a été exilé à la prison de Behbahan où il est incarcéré avec les prisonniers de droit commun. Il est condamné à 20 ans de réclusion pour avoir été en relation avec l’Ompi. Il est privé du minimum de moyens médicaux et d’hygiène, et survit dans des conditions très difficiles.

Les bourreaux d’Evine privent toujours de soins le détenu politique Assadollah Hadi qui souffre d’une maladie cardiaque. Il avait été prisonnier politique dans les années 80 et condamné à cinq ans de réclusion pour « infraction contre la sécurité de l’Etat et trouble de l’ordre public ».

Pour se venger du retrait de l’Ompi de la liste noire américaine, le régime a convoqué des familles de prisonniers politiques et d’Achrafiens, notamment la famille Haeri. Après un rude passage à tabac, on leur a dit que c’était en guise de gâteaux pour fêter cette victoire. Machallah Haeri, âgé de 61 ans, a été arrêté en décembre 2009 sur son lit d’hôpital, parce qu’il avait rendu visite à son enfant à Achraf.  Il a été condamné à 15 ans de réclusion. Il avait déjà été arrêté dans les années 1980. Il souffre de saignements internes et d’une maladie cardiaque, et a déjà été victime de deux infarctus.

Quatre mois après le transfert d’Arjang Davoudi de la centrale de Gohardacht à la section 209 d’Evine, aucune nouvelle n’a filtré à son sujet. Il a été soumis à la torture dès son arrivée à Evine. Cet écrivain et enseignant de 60 ans, a été arrêté en novembre 2003, mais le régime lui a fabriqué un nouveau dossier et compte le juger à nouveau pour « Moharebeh » ou guerre contre Dieu. Il est lui aussi privé de soins malgré ses nombreuses maladies.

Le régime a rendu plus sévères les conditions des détenus politiques dans la prison de Zahedan, notamment pour Mohammad Amine Agouchi, Iradj Mohammadi, Ahmad Poulad-Khani, Manouchehr Mohammadi (exilé depuis Oroumieh). Ils sont incarcérés avec des détenus drogués et dangereux dans des cellules tellement surpeuplées qu’il faut attendre son tour pour se reposer. La ration alimentaire quotidienne consiste en une pomme de terre, un œuf et un demi ou un quart de pain. Les détenus ont faim et sont sous-alimentés. Le 7 octobre, Iradj Mohammadi, a été la cible d’une attaque de bandes maffieuses de la prison qui l’ont sauvagement tabassé. Outre la répression et la torture des détenus, le chef du renseignement de la prison de Zahedan se livre, par l’intermédiaire de ses bandes mafieuses, à un vaste trafic de drogue.

Le 10 octobre, des agents du renseignement des mollahs ont lancé des raids violents contre des domiciles à Karadj et Chahriar, pour y arrêter des jeunes, comme Babak Hechmat-Saran, 26 ans, fils du martyr Amir-Hossein Hechmat-Saran. Son père, prisonnier politique, a été tué en mars 2009 avec des médicaments empoisonnés.

Trois membres de la famille du martyr Behnoud Ramezani ont été condamnés à 20 mois de prison avec sursis pour avoir tenu une cérémonie funéraire à la mémoire de leur proche. Etudiant de 19 ans à l’université des sciences de l’industrie de Babol (nord de l’Iran), Behnoud avait été assassiné par la milice du Bassidj en mars 2011 durant la fête du feu qui clôt l’année iranienne.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 13 octobre 2012