Au cours de ces 6 derniers mois, la valeur du rial a été réduite de moitié et un dirigeant iranien a prévenu que le régime était à la veille d’atteindre le point critique en terme de situation sociale : « Dans la seconde moitié de l’année, nous atteindrons une nouvelle vague d’inflation, ce qui entrainera une nouvelle baisse du pouvoir d’achat et par conséquent, un bien-être bien moins important pour nos citoyens. La pauvreté dans notre pays ne fera qu’accroître dramatiquement. »
Selon Entekhab news (le 14 août 2018), le président du Conseil de Téhéran a mentionné lors d’une réunion les « super défis » et leurs « dommages à la gestion urbaine et à la société », ce qui englobe notamment le chômage et la pauvreté.
« La société sera largement impactée par la pauvreté. Selon nos estimations, un tiers de nos citoyens vivent actuellement sous le seuil de pauvreté, avec environ un dixième qui vit dans une pauvreté absolue. »
Hashemi a également souligné la difficulté du gouvernement à fournir le budget nécessaire pour « gérer la vague d’inflation mentionnée ». Il a réitéré que les approches actuelles pour une amélioration sont très limitées et inefficaces.
Un tsunami de pauvreté
Selon Hashemi : « la pauvreté s’abat sur la société iranienne comme un tsunami » et une des préoccupations majeures est de savoir comment les dirigeants vont faire face à ces « super défis ».
Hashemi décrit comment « l’effet boule de neige des dommages sociaux » a commencé il y a déjà longtemps et étant donné son état actuel critique, les autorités doivent arrêter d’attendre et commencer à prendre les mesures nécessaires pour « faire en sorte que les super défis ne soient plus hors de contrôle. »
Le pouvoir d’achat des ouvriers iraniens a chuté de près de 48 % début juin (comparé au mois de mars).
Le président du syndicat des ouvriers de l’entreprise minière et industrielle Chadormalu, Akbar Alipur, a déclaré: « même si nous ne tenons pas compte de nos estimations, nous pouvons tout de même voir clairement que les salaires et donc le bien-être des gens ont baissé. » (ILNA, le 1er août 2018)
Il pense qu’en prenant en compte les revenus de ce mois-ci, on peut voir à quel point ils sont insuffisants pour juste une semaine de dépenses pour une famille de trois.
Le risque de voir les familles s’effondrer
Dans ses critiques concernant les conditions de vie inadaptées des Iraniens, Alipour explique : « Les prédictions affirment que si le gouvernement ne reconsidère pas correctement le niveau des salaires de cette année, de nombreuses familles s’effondreront, surtout en tenant compte de l’exaspération actuelle des ouvriers. »
Il a réitéré que si cela n’était pas pris sérieusement en compte, cela mènera à des « conséquences terribles pour 60 millions de personnes. » Il a également souligné que : « jamais dans l’histoire, les ouvriers n’ont été au bord d’une telle famine. »
Depuis mars dernier jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses manifestations ont éclaté dans plusieurs villes en Iran. Elles visaient principalement l’inflation et le chômage, qui selon les propres aveux d’Ali Khamenei le 13 août dernier, ont des origines plutôt internes.