vendredi, mars 29, 2024
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Trafic d’êtres humains: Washington met à l’index l’Iran et la Syrie

Trafic d'êtres humains: Washington met à l'index l'Iran et la Syrie Par Charlotte RAAB

Agence France Presse – Les Etats-Unis ont rangé lundi l’Iran et la Syrie dans la liste noire des 12 pays où rien n’est fait pour lutter contre le trafic d’êtres humains, où ils rejoignent notamment l’Arabie Saoudite et le Soudan.

Au total le Département d’Etat, dans son rapport annuel sur le trafic d’êtres humains, a ajouté six pays à sa liste noire: le Belize, l’Iran, le Laos, la Syrie, l’Ouzbékistan et le Zimbabwe.

Ils rejoignent la Birmanie, Cuba, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite, le Soudan et le Venezuela. Tous ces pays risquent des sanctions, sous forme notamment de suppression de l’aide américaine.

"En demandant des comptes à tous les pays, amis ou ennemis, qui peuvent et devraient faire plus pour lutter contre le trafic d’êtres humains, nous poussons ces pays à l’action", a déclaré pour sa part la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

L’Iran, engagé dans un bras de fer avec la communauté internationale qui entend l’empêcher d’acquérir l’arme nucléaire, a été placé en liste noire "à la suite d’informations récurrentes et crédibles selon lesquelles les autorités iraniennes punissent les victimes avec des coups, la prison ou des exécutions".

Le rapport précise que "selon des observateurs étrangers", l’Iran est un vivier de femmes et de fillettes envoyées au Pakistan, en Turquie, dans les pays du Golfe et en Europe pour exploitation sexuelle. Des garçons du Bangladesh, du Pakistan et d’Afghanistan transitent par l’Iran en route pour les pays du Golfe, où ils servent notamment de jockeys de courses de chameaux.
 
Enfin, des Afghanes, femmes et filles, arrivent en Iran pour des mariages forcés et l’exploitation sexuelle, tandis qu’à l’intérieur même du pays, filles et enfants sont réduits en servitude forcée.

Concernant la Syrie, le Département d’Etat a établi que ce pays accueille des femmes venues d’Asie du sud, d’Asie du sud-est et d’Afrique pour la servitude domestique, tandis que des Russes, Bélarusses et Ukrainiennes viennent travailler comme danseuses de cabaret, mais dans des conditions qui confinent également à l’esclavage, avec passeports confisqués.

Il souligne également que des femmes et enfants irakiens résidant en Syrie sont forcés à la prostitution.

John Miller, chargé du dossier auprès de Mme Rice, a souligné en présentant le rapport, les efforts accomplis par les Emirats arabes unis, sortis de la liste noire où ils figuraient en 2005.

"Les Emirats ont été promus (..) parce que (les autorités) ont libéré près de 1.000 victimes de l’esclavage de jockeys de chameau", et en raison de leur collaboration avec l’Unicef, a-t-il souligné.
 
Le rapport annuel du Département d’Etat, qui couvre 158 Etats en 290 pages, évoque globalement "le début d’un progrès" dans la lutte contre le trafic d’être humains – qui concernerait 800.000 personnes dans le monde.

"Alors qu’il y a quelques années seulement une centaine de condamnations étaient prononcées (à travers le monde) contre des trafiquants, l’an dernier il y a eu 3.000 condamnations", s’est félicité M. Miller, prenant note également que 41 pays avaient adopté des lois pour lutter contre le trafic d’êtres humains.
 
Cependant M. Miller a pointé du doigt quatre grands pays qui pour la deuxième année consécutive sont "sous surveillance", menacés d’être placés dans la liste noire s’ils ne prennent pas plus de mesures: l’Inde, le Mexique, la Chine et la Russie.

"Sans efforts significatifs dans l’année qui vient, ils tomberont" dans la liste noire, a-t-il averti, remarquant également que l’Indonésie, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Malaisie ont cette année également été placés sous surveillance.