jeudi, mars 28, 2024
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Tous les élus français signataires continueront dans cet engagement tous leurs efforts pour que les droits de chacun des résidents d’Achraf où qu’il se trouve soient respectés

Le samedi 11 février, coïncidant avec le 33ème anniversaire de la Révolution antimonarchique en Iran, lors d’un grand rassemblement à Paris, des milliers d’Iraniens, soutenus par de nombreux dignitaires européens et américains, ont rappelé qu’un développement majeur est en route en Iran et qu’un changement démocratique, comme solution pour éviter une crise régionale et internationale sans précédent, est à portée de main.

Jean-François Legaret, Maire du 1er arrondissement de Paris, a pris la parole lors de cette conférence.

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Voici le texte de son discours :

Madame la Présidente, Messieurs les Ministres, en tant qu’élu Parisien je suis très heureux de souhaiter à votre conférence la bienvenue à Paris. Paris est une ville symbole de liberté dans le monde entier, soyez les bienvenus à Paris parce que vous êtes un symbole de liberté.
Et je souhaite que cette conférence – à laquelle vous venez très nombreux, dans la solidarité et la fidélité ; que je connais, pour avoir participé à beaucoup des réunions précédentes. Et avec l’espoir que cette conférence contribue à l’avènement de la démocratie et des droits de l’homme en Iran et permette la protection des résidents d’Achraf ; qui représente un grand espoir du peuple iranien pour la liberté.

Je voulais aussi – en tant qu’élu français – célébrer avec vous cette journée de l’anniversaire du renversement de la dictature monarchique en Iran. Et à vrai dire, nous Français, nous éprouvons encore une certaine gêne vis-à-vis de ces événements. Nous connaissons le rôle que vous et votre organisation avez joué dans cette révolution, nous connaissons les sacrifices que vous avez consentis. Nous avons été plus ou moins informés – et souvent trop tard – des crimes de l’ancien régime. Mais nous sommes effectivement gênés historiquement de savoir que Khomeini a dérobé la direction de votre révolution lorsqu’il est parti à Téhéran depuis Paris. Et nous n’avons pas analysé, nous n’avons pas assumé les fautes qui ont été commises par la France et par d’autres pays sur l’échiquier international à l’égard de la résistance démocratique du peuple iranien, l’organisation des  moudjahidin, le Conseil National de la Résistance et vous-même, Madame la Présidente, Maryam Radjavi.
Et vous êtes aujourd’hui dépourvus des droits les plus élémentaires parce que ces équivoques n’ont jamais été convenablement tranchées. Nous sommes là aussi pour en parler, parce que nous – élus français, et nous sommes nombreux – nous portons – quels que soient nos engagements politiques – collectivement les valeurs de la république. La liberté, l’égalité, la fraternité, la défense des droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle le supplice qu’est imposé aux résidents d’Achraf, c’est un outrage aux valeurs de la république. Et nous sommes là pour le dire et pour le clamer haut et fort.

Et puis il faut toujours avoir confiance dans le jugement du peuple français. C’est un honneur de savoir que plus de 5000 maires de France ont exprimé leur solidarité – à travers le comité des maires de France – pour la défense d’Achraf. Ils ont choisi Achraf comme leur ville sœur et ils œuvrent ensemble pour la protection de leurs droits. Tous les élus français signataires continueront dans cet engagement tous leurs efforts pour que les droits de chacun des résidents d’Achraf où qu’il se trouve soient respectés. Le gouvernement irakien – sans aucune raison valable et en réalité seulement parce qu’il reçoit ces consignes de Téhéran – cherche à expulser les résistants, les résidents d’Achraf – dans cette ville où ils ont vécu pendant 26 ans – pour les transférer dans un camp qui s’apparente en réalité à une prison. Un camp, une prison nommée avec une terrible ironie : le camp liberté.
L’Irak prétend avoir préparé les infrastructures et les services pour accueillir les résidents d’Achraf dans ce camp. Mais il y a bien des raisons de douter de leur bonne volonté. En réalité seul le 7ème des installations du camp est prêt, il n’y a pas d’eau potable. Le nouveau camp n’a pas les moyens de recevoir et de soigner les malades, les handicapés et les personnes âgées. Toutes les installations doivent être préparées par les résidents eux-mêmes alors qu’ils sont privés de la liberté de mouvement et sous la menace permanente de la police irakienne armée présente à l’intérieur du camp.

Vous avez demandé – Madame la Présidente – au gouvernement irakien de fournir le minimum nécessaire pour permettre dans des conditions dignes le transfert au camp et de garantir qu’aucune violence ne serait exercée. Le gouvernement irakien n’a toujours pas accordé une réponse à cette demande légitime et les Nations Unies – et son représentant spécial en Irak – n’ont jusqu’à ce jour pas adopté de position sur ce point. Dans ces conditions, nous devons continuer à manifester notre solidarité à l’égard des résidents d’Achraf. Il n’est pas possible qu’ils acceptent un transfert dans les conditions qui sont proposées, il faut donc refuser ce transfert tant que les garanties ne sont pas données que ce transfert respectera le minimum de la dignité et des droits de l’homme. Si ce transfert revient à un déplacement forcé : c’est inacceptable. Cela contrevient aux principes fondamentaux du droit humanitaire international. Nous appelons donc collectivement les Nations Unies ainsi que tous les gouvernements à agir pour empêcher cette violation du droit. Nous sommes solidaires des résidents d’Achraf. Les résidents d’Achraf connaissent notre solidarité, ils savent que nous menons le même combat pour leur liberté, pour la liberté dans le monde – les valeurs que nous incarnons – et la dignité des droits de l’homme.