Un homme a été interpellé par la DST avant dêtre mis hors de cause. Les opposants iraniens en France dénoncent une manipulation de Téhéran.
Reuters – L alerte est levée mais la polémique nest pas close. Vérifications didentité, fouilles de bagages, multiplication du nombre de patrouilles: mercredi 8 août, les contrôles ont été renforcés sur la ligne ferroviaire Luxembourg-Bâle qui transite par la France. La nuit précédente, un renseignement alarmiste avait en effet été communiqué en urgence par les services luxembourgeois à leurs homologues français de lUnité de coordination de lutte antiterroriste (Uclat). Il faisait état dun risque dattentat imminent.
4 suspects iraniens
Les noms de 5 suspects, dont 4 ressortissants iraniens censés planifier un attentat à la bombe, étaient cités. Le parquet antiterroriste a immédiatement ouvert une enquête préliminaire et la Direction de la surveillance du territoire (DST) a été chargée de vérifier ces informations. Ce type dévénement nest pas rare dans le contexte international tendu.
Lalerte a été levée jeudi à la mi-journée. Selon une source proche du dossier, lun des suspects, le seul résidant en France, a été interpellé. Il a été brièvement entendu avant dêtre mis hors de cause.
La forte médiatisation de lalerte a suscité une certaine émotion parmi les passagers et dans les milieux de lopposition iranienne.
Les Moudjahidine du peuple (OMPI), principale organisation dopposition armée au régime de Téhéran, dénoncent aujourdhui une tentative de déstabilisation de leur mouvement. Sa vitrine politique, le Conseil national de la résistance iranienne, se montre en effet particulièrement active en France, notamment pour collecter des fonds. Elle évoque une tentative dintoxication orchestrée, selon elle, par "le régime des mollahs et son ministère des renseignements".
Les tensions sont vives depuis plusieurs mois dans les milieux iraniens à Paris: en juin, une rixe avait éclaté lors dune réunion publique. Un opposant avait alors été blessé, assez sérieusement, à coups de couteau. "Aucun risque particulier nest identifié", a résumé le ministère de lIntérieur français dans un communiqué après la fin de lalerte dans le Luxembourg-Bâle. Le plan Vigipirate reste au niveau "rouge".