samedi, juillet 27, 2024
AccueilActualitésActualités: Terrorisme & intégrismeRaid du centre islamique de Hambourg : juste une égratignure superficielle sur...

Raid du centre islamique de Hambourg : juste une égratignure superficielle sur le vaste réseau de Téhéran en Europe

Raid du centre islamique de Hambourg : juste une égratignure superficielle sur le vaste réseau de Téhéran en Europe
Allemagne Hambourg raid dans la mosquée du centre islamique

Dans le cadre de l’enquête sur le Centre islamique de Hambourg, vendredi 16 octobre à 6 heures du matin, la police allemande a perquisitionné 54 bâtiments. Nancy Faeser, la ministre allemande de l’Intérieur, a révélé que cet endroit était sur le radar de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz), le service de renseignement du pays, depuis un certain temps, et qu’il l’a qualifié d’organisation islamiste. Plus de 500 policiers ont participé à l’action.

La police allemande ne surveillait pas seulement le Centre islamique de Hambourg ; ils surveillaient également cinq autres groupes soupçonnés d’être liés au réseau d’espionnage du régime iranien. Ce balayage a eu lieu à Hambourg, en Basse-Saxe, en Hesse, dans le Bade-Wurtemberg, en Bavière, à Berlin et en Rhénanie du Nord-Westphalie.

Le ministère allemand de l’Intérieur a déclaré dans un communiqué : « Le Centre islamique de Hambourg est soupçonné d’agir à l’encontre de l’ordre constitutionnel et de promouvoir l’échange d’idées entre différents groupes de population et cultures. Elle est donc interdite en vertu de l’article 2 de la Loi fondamentale et de l’article 3 de la loi sur les associations.

Le Centre islamique de Hambourg est également soupçonné de soutenir le Hezbollah, et des enquêtes à ce sujet sont en cours par les services de sécurité. L’Allemagne avait précédemment déclaré illégales les activités du Hezbollah sur son territoire. Berlin estime que d’autres associations dont les bâtiments ont été perquisitionnés lors de l’opération de jeudi seraient des filiales du Centre islamique de Hambourg.

Ce centre, ainsi que d’autres entités de renseignement et d’espionnage du régime iranien, est sous la surveillance des services de renseignement allemands depuis plusieurs décennies. Cependant, pour des raisons diplomatiques, aucune mesure sérieuse n’a été prise à son encontre jusqu’à présent, et ces perquisitions ne sont pas sans précédent.

L’Office pour la protection de la Constitution allemande publie chaque année des rapports aux niveaux fédéral et étatique sur les activités terroristes du régime iranien à l’intérieur de ses frontières. Beaucoup de ces rapports mentionnent que le Conseil national de la Résistance iranienne et l’Organisation des Moudjahidine du peuple (MEK / OMPI) sont les principales cibles du réseau d’espionnage de ce régime.

En 2018, dans le cadre d’une collaboration européenne, le troisième secretaire de l’ambassade du régime iranien à Vienne a été appréhendé sur le sol allemand. Selon des informations divulguées, deux cahiers ont été découverts dans la voiture d’Assadollah Assadi ; l’un était un « cahier noir » contenant un texte codé contenant des instructions pour fabriquer des bombes.

Le second, un carnet vert, contenait des reçus indiquant qu’Assadi avait payé en espèces à des dizaines de personnes à travers l’Europe. Ces documents ont révélé aux autorités de sécurité allemandes qu’Assadollah Assadi avait beaucoup voyagé à travers l’Europe et soutenu financièrement de nombreux agents au service du régime iranien.

Le Livre vert, avec 289 notes en écriture latine et en farsi, documentait les adresses de lieux tels que des magasins, des hôtels et des restaurants, ainsi que les dates et heures spécifiées. Les candidatures couvraient divers pays européens, dont la France, l’Autriche, la République tchèque, la Hongrie, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie. La plupart de ces adresses (environ 144) étaient situées en Allemagne.

L’une des notes d’Assadi faisait référence au Centre islamique de Hambourg. Un rapport de l’Office allemand pour la protection de la Constitution déclare que le Centre islamique «cherche à exporter la Révolution islamique [en Allemagne] ». D’autres notes dirigeaient les inspecteurs vers des villes comme Cologne, Bonn, Heidelberg, Ratisbonne, Kochum, Bergisch Gladbach et Munich.

Au cours des dernières décennies, bien que les services de sécurité occidentaux aient accès aux renseignements sur les réseaux d’espionnage du régime dans leur propre pays, aucune mesure efficace pour contrecarrer ces réseaux n’a été prise. On ne sait toujours pas si cette inaction est due à des considérations politiques ou à une erreur de calcul quant au niveau de danger que représentent les membres de ces réseaux pour la sécurité nationale de leurs pays respectifs. Cependant, l’arrestation d’Assadollah Assadi et de ses trois complices, condamnés à de longues peines de prison par la justice belge, a démontré à quel point les cellules dormantes de Téhéran peuvent constituer une menace mortelle pour leurs citoyens, voire leurs dirigeants.

À plusieurs reprises, le groupe dissident iranien « Ghiyam-ta-Sarnegouni » a dévoilé une mine d’informations sur le réseau d’espionnage du régime et le recrutement de terroristes en dehors de l’Iran. De nombreuses données confirment que Téhéran recrute et entraîne continuellement des éléments pour poursuivre ses objectifs terroristes au-delà des frontières, mettant en danger la sécurité nationale d’autres pays pour compenser son instabilité interne tout en bénéficiant de l’impunité politique.

Alors que les récents développements à Gaza servent d’alerte stratégique aux pays du Moyen-Orient quant aux conséquences d’une négligence de l’implication du régime iranien dans le terrorisme, le réseau iranien omniprésent dans les pays occidentaux souligne que l’exploitation par Téhéran des capacités terroristes potentielles n’est pas une question de «si », mais « quand. » Bien que les efforts de renseignement majeurs comme l’opération «Ahmad Chalabi » se soient déjà révélés aussi efficaces et plus étendus que de simples opérations terroristes ou militaires.