lundi, juin 23, 2025
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Le Liban démantèle plus de 500 sites du Hezbollah pro-iranien au sud du Litani

Le Liban démantèle plus de 500 sites du Hezbollah pro-iranien au sud du Litani
Des combattants du Hezbollah posent avec des armes et du matériel militaire fournis par le régime iranien

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a confirmé jeudi 6 juin 2025 que l’armée libanaise avait démantelé plus de 500 sites militaires et dépôts d’armes du Hezbollah dans le sud du Liban depuis la fin de la guerre de l’année dernière avec Israël. Cette opération marque un changement majeur dans le paysage sécuritaire intérieur du Liban et témoigne de la pression croissante, tant nationale qu’internationale, en faveur du démantèlement de l’influence iranienne dans le pays.

S’adressant à la presse, Salam a déclaré que l’armée « continue d’étendre son déploiement » et a déjà démantelé des centaines de positions fortifiées du Hezbollah au sud du fleuve Litani, une région longtemps considérée comme un bastion stratégique pour le groupe soutenu par le régime en Iran. Ces propos ont été rapportés par Al Arabiya et d’autres médias le 5 juin 2025.

Tout en saluant ces progrès, Salam a souligné que « la sécurité et la stabilité ne pourront être pleinement assurées » tant qu’Israël poursuivra ses raids aériens et conservera le contrôle de cinq avant-postes stratégiques dans le sud. Il a réitéré l’exigence du Liban d’un retrait israélien total et de la libération des détenus libanais, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.

L’offensive libanaise contre les infrastructures du Hezbollah fait suite à la rupture du monopole du groupe sur la sécurité au sud du Liban, officialisée par un accord de cessez-le-feu conclu en novembre 2024. Cet accord exige le désarmement du Hezbollah et le retour de l’autorité totale à l’État libanais.

Cette évolution intervient quelques jours seulement après la visite controversée du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Beyrouth le 3 juin, dans le cadre de ce que Téhéran a présenté comme une réinitialisation diplomatique dans la région. Cependant, les dirigeants libanais ont réagi par un front uni rejetant l’ingérence iranienne. Comme le rapporte Al-Hadath, des responsables libanais, dont le ministre des Affaires étrangères Youssef Rajji, ont fermement affirmé à M. Araghchi que tout soutien au Liban devait passer par les institutions étatiques et qu’aucune arme ne serait tolérée hors du contrôle du gouvernement.

Le Premier ministre Salam a déclaré en mai que « l’ère de l’exportation de la révolution iranienne était révolue », marquant ainsi un rejet ouvert de la pratique de Téhéran consistant à soutenir le Hezbollah comme une puissance parallèle depuis des décennies.

Alors que le régime clérical iranien tente de redéfinir son rôle régional par la diplomatie douce, les actions libanaises sur le terrain envoient un message plus fort : l’État revendique sa souveraineté, démantèle ses mandataires armés et trace une ligne claire contre la domination étrangère.

Le démantèlement en cours des infrastructures du Hezbollah, même dans des zones autrefois considérées comme des bastions, témoigne d’un rejet croissant de la présence de Téhéran au Liban. Si le Premier ministre Salam a présenté ce changement comme s’inscrivant dans une démarche plus large de souveraineté, la véritable signification réside dans l’érosion de l’emprise du régime, vieille de plusieurs décennies, due à la domination militarisée du Hezbollah.