dimanche, avril 20, 2025
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L’angoisse des dirigeants iraniens d’un effondrement

L’angoisse des dirigeants iraniens d’un effondrement
Ali Khamenei et de hauts responsables prient sur les corps des fonctionnaires du consulat du régime tués en Syrie le 4 avril 2024

Les déclarations des responsables iraniens au cours de la semaine dernière révèlent un régime de plus en plus pris au piège de la paranoïa et de l’hystérie. Tout en abordant différentes questions – négociations nucléaires, divisions internes, contrôle des médias et sécurité nationale – ils révèlent une élite dirigeante vulnérable et assiégée.

Le 18 février, Ahmad Khatami, haut dignitaire religieux de l’Assemblée des experts, a rejeté toute possibilité de négociations avec les États-Unis, affirmant que « négocier signifie donner et recevoir. Négocier avec les États-Unis ne fera pas baisser le dollar. Cela ne fera qu’aggraver les problèmes du pays. »

Le 14 février, Ahmad Alamolhoda, représentant du Guide suprême des mollahs à Mashhad, avait tenu un discours similaire : « L’Amérique est le diable » et tout dialogue avec Washington n’est qu’un « piège ».
Un régime qui croit qu’il va s’effondrer sous la pression d’une simple conversation n’est pas un gouvernement qui a confiance en ses propres fondements.

La paranoïa du régime s’étend au-delà des menaces extérieures. Le 20 février, le chef du pouvoir judiciaire Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i a mis en garde contre les « infiltrés » au sein du gouvernement, déplorant que certaines factions utilisent « la rhétorique révolutionnaire pour attaquer les autres » tandis que d’autres s’opposent à toute forme de modernisation. Lorsque le chef du pouvoir judiciaire admet ouvertement que les extrémistes et les soi-disant réformistes se minent mutuellement, il est clair que le factionnalisme déchire le régime de l’intérieur.

Comme si la paranoïa n’était pas déjà à son comble, le 14 février, Alireza Nadali, chef du « Comité religieux » du conseil municipal de Téhéran, a admis l’existence d’un programme de surveillance secret impliquant « 3 000 étudiants de séminaires surveillant 700 mosquées, 2 150 écoles et des quartiers entiers pour identifier les étudiants et les familles ». Ce programme était resté caché au public jusqu’à ce qu’il soit révélé lors d’un conflit budgétaire. Le fait que la municipalité de Téhéran elle-même ressente la nécessité d’espionner les familles ordinaires montre à quel point les craintes du régime sont profondes.

Les dirigeants religieux ont également tourné leur inquiétude vers le cyberespace. Le 20 février, Mohammad Karbasi, chef du quartier général de la moralité à Qom, a qualifié les réseaux sociaux de « menace douce la plus dangereuse » à laquelle l’Iran soit confronté, avertissant que « lever la censure sur les plateformes étrangères revient à armer pleinement l’ennemi ».

La même panique s’est manifestée dans les déclarations de Mohammad Eslami, chef de l’Organisation de l’énergie atomique du régime, qui a fustigé la Résistance iranienne pour avoir révélé le programme nucléaire du régime. « Depuis 20 ans, ils nous accusent de construire des bombes nucléaires. Ils ont tout inspecté, mais ils ne veulent pas abandonner cette accusation ! »

Le 19 février, Amir Ali Hajizadeh, le commandant de la force aérospatiale du CGRI, a répondu aux inquiétudes concernant la faiblesse croissante du régime par une déclaration tonitruante : « Ils disent que l’Iran s’est affaibli – où s’est-il affaibli ? Cela fait partie de la guerre psychologique qu’ils mènent contre nous. » Il a ensuite balayé les craintes d’une attaque militaire en déclarant : « Certains disent que si nous ne négocions pas, ils attaqueront. Personne ne devrait s’inquiéter. Tout comme les opérations seront certainement menée à bien. »

Dans le même discours, Hajizadeh est allé plus loin, se vantant : « Si nous dévoilons une nouvelle ville de missiles chaque semaine, nous n’en manquerons pas avant deux ans – il y en a autant. » Il a décrit la production de missiles de l’Iran comme une « opération en trois équipes qui n’a jamais cessé depuis 1983. » La déclaration est révélatrice non seulement par son ton agressif, mais aussi par le fait que le régime iranien continue de privilégier l’expansion militaire au détriment de la stabilité économique. Alors que les Iraniens ordinaires luttent contre l’effondrement économique, l’inflation galopante et les pénuries alimentaires, le régime est fier de fabriquer davantage de missiles.

Plus les responsables iraniens crient haut et fort à propos de conspirations étrangères, d’infiltrations internes et de la prétendue force de leur gouvernement, plus il devient clair qu’ils perdent le contrôle. Lorsqu’un gouvernement considère de simples négociations comme une menace mortelle, l’accès à Internet comme un acte de guerre et ses propres dirigeants comme des traîtres potentiels, il ne gouverne plus – il essaie simplement de survivre. La dictature cléricale de Téhéran entre dans une phase où la peur dicte chacun de ses mouvements, et l’histoire a montré que les régimes gouvernés par la peur ne durent pas longtemps.