Le cabinet du président du régime iranien Ebrahim RaIssi est rempli d’anciens membres de l’appareil de sécurité du régime, plus que tout autre cabinet au cours des 40 dernières années. Le pivot sans ambiguïté du régime vers une plus grande répression et le terrorisme est fonction de la panique manifeste nourrie par le guide suprême des mollahs Ali Khamenei et son régime face aux troubles sociaux imminents. Alors que le déclin historique de la théocratie s’accélère, de tels bouleversements peuvent sonner le glas d’une dictature faible et moribond.
La caractéristique la plus flagrante de l’équipe de Raïssi est la montée en puissance des anciens commandants les plus hauts gradés du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), la Garde prétorienne du régime. En termes psychologiques, cette tendance peut être présentée comme la pièce A en ce qui concerne les réflexes de représailles des mollahs contre cinq séries de soulèvements nationaux majeurs au cours des quatre dernières années.
En effet, rien ne dit que le régime panique plus que le fait que la majorité des 19 ministres installés, près des deux tiers, sont des vétérans du CGRI. Tous les portefeuilles clés ont été attribués à ces personnes, révélant l’état d’esprit des mollahs soucieux de la sécurité.
Parmi eux figurent : le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, ancien collaborateur de longue date du commandant terroriste éliminé de la Force Qods, Qassem Soleimani ; le ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi, ancien commandant de la Force Qods ; le ministre des Routes et du Logement, Rostam Ghassemi, un autre ancien commandant de la Force Qods et chef du conglomérat économique du CGRI ; le ministre du Renseignement Esmail Khatib, un ancien responsable du renseignement du CGRI ; Ministre de la Culture, le général Ezatollah Zarghami, un ancien commandant supérieur des pasdarans ; et le ministre de la Défense, le brigadier général Mohammad Reza Ashtiani, un autre vétéran du CGRI. D’autres éléments de l’IRGC contrôlent les ministères des Sciences, de la Santé, des Communications et de la Justice.
La liste des personnes les plus recherchées par Interpol
Mais ce n’est pas tout. En dehors des ministères, certains postes clés du cabinet sont également dominés par d’anciens membres des pasdaran. Par exemple, le brigadier général Mohsen Rezaï, ancien commandant en chef des gardes, a été nommé adjoint de Raïssi aux affaires économiques. Un autre commandant des pasdaran, Massoud Mir Kazemi, est à la tête du bureau de gestion du budget. L’envoyé spécial du régime pour l’Afghanistan est un ancien membre de la Force terroriste Qods.
La présence apparemment omniprésente de l’IRGC va au-delà du cabinet. Un certain nombre de gouverneurs nommés, en particulier dans les provinces agitées, sont également d’anciens responsables du CGRI, notamment les gouverneurs de Boushehr, Hormozgan, de l’Azerbaïdjan oriental et de Khorasan Razavi.
Vidéo : Astan Quds Razavi, une puissance économique du régime iranien
Tout cela explique pourquoi un nombre sans précédent de membres du cabinet de Raïssi, dont Raïssi lui-même et au moins 12 autres, sont sanctionnés par les États-Unis, l’UE ou l’ONU, ou dans certains cas une combinaison des trois. Huit d’entre eux figurent sur les listes de sanctions américaines en raison du terrorisme, des violations des droits de l’homme ou de leur implication dans le programme nucléaire de Téhéran. Deux des vétérans du CGRI, le ministre de l’Intérieur Vahidi et l’adjoint aux affaires économiques Rezaï, figurent également sur la liste des personnes les plus recherchées par Interpol pour terrorisme.
Iran: Raisi’s Cabinet, A Group Of Assassins, Terrorists, And Thieves
Handpicked from Khamenei’s office, IRGC, Quds Force, Judiciary, and Astan-e Quds conglomerate#Iran #ProsecuteRaisiNOW
https://t.co/DYVxfEDI5l— NCRI-FAC (@iran_policy) 13 août 2021
Le CGRI lui-même a été désigné par les États-Unis comme une organisation terroriste étrangère. Ainsi, par cette seule mesure, le cabinet du régime est complètement comblé par des terroristes bien connus et des indésirables internationaux.
L’infiltration d’un nombre croissant d’initiés et d’apparatchiks de sécurité des CGRI est à la fois un symptôme indubitable, une réaction effrayée et un puissant baromètre.
C’est un symptôme indéniable de l’incapacité inhérente de la dictature à faire face à une myriade croissante de crises socio-économiques ; C’est une réaction effrayé au rejet social enraciné, faisant surface avec de plus en plus de soulèvements rares et puissants ; Et c’est un baromètre aussi du déclin rapide du régime.
À la posture récalcitrante du régime doit correspondre une politique ferme et résolue de la part de l’Europe et des États-Unis. Sinon, la théocratie sentira enhardie pour mettre en œuvre ses funestes projets.
Ali Safavi (@amsafavi), un responsable de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) basé à Paris.