Le site libanais An-Nahar a rapporté que des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth à la suite de rapports de renseignement suggérant qu’un avion iranien transportait des fonds destinés au Hezbollah. L’incident a mis en lumière le déclin de l’influence du régime iranien au Liban et dans la région.
L’avion iranien, exploité par Mahan Air, a fait l’objet d’un examen approfondi après que les autorités ont soupçonné qu’il pourrait transporter de l’argent pour le Hezbollah. Les représentants diplomatiques iraniens à bord du vol ont tenté de bloquer une recherche, citant leur statut et invoquant la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Les tensions sécuritaires se sont intensifiées, poussant les responsables de l’aéroport libanais à faire appel à du personnel supplémentaire pour s’assurer que l’avion et sa cargaison soient minutieusement inspectés.
Malgré l’impasse initiale, aucun article illicite n’a été trouvé à bord de l’avion. Cependant, deux petites valises diplomatiques contenant de l’argent et des documents destinés à l’ambassade d’Iran ont finalement été autorisées à entrer dans le pays en vertu des protocoles diplomatiques. Le ministre libanais de l’Intérieur, Bassam Mawlawi, a confirmé la fouille, déclarant : « Chaque sac à bord de l’avion iranien est méticuleusement inspecté pour garantir la transparence. »
Cet incident survient à un moment où le Liban semble prendre ses distances avec Téhéran. Après la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie et une série de revers régionaux pour le régime iranien, les responsables libanais seraient en train de réévaluer leurs liens avec le régime iranien et son mandataire, le Hezbollah.
Le Liban a notamment récemment remis 70 anciens officiers du régime syrien aux nouveaux dirigeants syriens, ce qui signale un changement dans son orientation. Cette décision met en évidence une dépendance décroissante à l’égard de l’influence politique et militaire de Téhéran.
L’incident de l’aéroport coïncide également avec les récentes visites d’Ali Larijani, conseiller principal du guide suprême iranien Ali Khamenei, en Syrie et au Liban. Présenté comme un geste de soutien, le voyage de Larijani a été largement interprété comme une tentative de limiter les dégâts suite à la diminution de l’influence de l’Iran dans la région. Les observateurs notent que Téhéran est aux prises avec des défis, notamment le désarmement potentiel du Hezbollah en vertu de la résolution 1701 de l’ONU et le pivot de la Syrie vers les États arabes.
Les médias contrôlés par l’État iranien ont cherché à minimiser ces développements, projetant une image de force et de réconfort à ses alliés. Cependant, les analystes affirment que la diminution de l’influence de Téhéran devient de plus en plus évidente.
L’évolution du paysage politique au Moyen-Orient laisse le régime clérical iranien lutter pour maintenir son emprise. Les actions du Liban, notamment son éloignement de Téhéran et sa coopération avec la nouvelle direction syrienne, reflètent un déclin plus large de l’influence du régime clérical et de ses mandataires.