Un document « top secret » révélé lors de la récente prise de contrôle des serveurs et des sites Web présidentiels du régime iranien confirme comment la théocratie a gaspillé des milliards de dollars pour soutenir le dictateur syrien Basharb Assad.
Le 29 mai, le groupe-web « Ghiyam ta Sarnegouni » ou « Soulèvement jusqu’au renversement » a revendiqué la désactivation de divers sites Web et serveurs liés à la présidence du régime iranien et a commencé à publier une série de documents classifiés.
L’un de ces documents est une lettre rédigée par Mohammad Mokhber, vice-président d’Ebrahim Raïssi, au Guide suprême des mollahs sur les relations Téhéran-Damas.
Dans sa lettre à Khamenei, Mokhber reconnaît que les dettes de la Syrie envers l’Iran dans les seuls secteurs civil et non sécuritaire s’élevaient à environ 11,6 milliards de dollars jusqu’à 2020.
Il affirme également que le montant que Téhéran entend accorder à Damas en 2021 « est calculé », suggérant que le régime des mollahs continue à dilapider la richesse nationale pour maintenir au pouvoir un dictateur honni.
Selon cette lettre, « les dettes sécuritaires et militaires que la Syrie devrait restituer à l’Iran seront calculées par la Force Qods des Gardiens de la Révolution et seront ajoutées à cette liste une fois que le ministère syrien de la Défense l’aura ratifiée ». En d’autres termes, Mokhber reconnaît l’ingérence néfastes du régime en Syrie depuis le début des manifestations dans ce pays.
Dans une partie de cette lettre, Mokhber mentionne que la situation actuelle du régime Assad en Syrie nécessite moins de soutien militaire et sécuritaire par rapport à la période où le régime Assad luttait pour sa survie. Il est également noté que les mercenaires du régime en Syrie n’ont plus la même liberté d’action qu’auparavant, soulignant la nécessité d’un plan élaboré à ce sujet. En outre, la lettre indique qu’il n’y a aucune perspective d’investissement en Syrie en raison des immenses besoins de reconstruction du régime syrien qui nécessitent des centaines de milliards de dollars.
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Dans une autre partie de la lettre de Mokhber à Khamenei, il affirme :
« Avec respect et salutations, comme vous l’avez mentionné, la République islamique d’Iran avait une importante présence militaire et sécuritaire en Syrie pendant la crise de dix ans. Cette présence était conforme aux ordres de Son Excellence [Khamenei] et visait à assurer la sécurité nationale et à respecter des considérations idéologiques. Les effets de cette présence sont clairement visibles et sont considérés comme un modèle dans la politique mondiale. Cependant, maintenant que la phase militaire et sécuritaire de la crise est passée et que la stabilité a été établie dans de nombreuses régions de la Syrie, la présence de l’Iran en Syrie doit être réévaluée en fonction des besoins actuels. Compte tenu de l’importance croissante des facteurs civils, il est crucial de se concentrer sur les programmes politiques, économiques, sociaux et culturels pour maintenir et stabiliser la présence de notre pays en Syrie. La complexité des acteurs et de leurs intérêts en Syrie nécessite des changements de comportement. »
Dans une partie de sa lettre, Mokhber fait référence à un protocole d’accord sur la coopération dans le domaine des petits et moyens projets. Ce protocole d’entente a deux considérations :
a) « Le renforcement de l’État syrien et la stabilité du pays dans cette nouvelle phase nécessitent moins de soutien militaire et sécuritaire par rapport à la période de crise. Les groupes de résistance soutenus par l’Iran en Syrie opèrent principalement en fonction des besoins, des objectifs et des missions définis par l’État syrien, et leurs actions ne sont plus aussi illimitées qu’auparavant. Par conséquent, il est nécessaire de reconsidérer le rôle des groupes de résistance en Syrie en fonction des nouvelles conditions. »
b) « En termes d’économie et de reconstruction d’après-guerre en Syrie, plusieurs centaines de milliards de dollars sont nécessaires en ressources et en capitaux. L’investissement économique de l’Iran dans ce domaine, en particulier compte tenu des ressources financières insuffisantes du gouvernement, n’offre pas une perspective appropriée pour participer à la reconstruction et aux tendances économiques de la Syrie. Ainsi, il est nécessaire de prévoir l’intervention de tiers dans ce domaine. »
Dans une interview du 20 mai 2020 avec le site Web Etemad Online, Heshmatollah Falahatpisheh, un ancien député, a ouvertement reconnu le gaspillage des ressources nationales par le régime des mollahs pour soutenir le dictateur syrien. Au cours de son mandat de président de la Commission de sécurité nationale, Falahatpisheh a dirigé une délégation parlementaire en Syrie, où il a eu des entretiens avec Emad Khamis, le Premier ministre du régime Assad.
« Quand je suis allé en Syrie, certains se sont plaints que j’avais causé des dépenses, mais je le répète : nous avons donné (que) 20 à 30 milliards de dollars à la Syrie. L’argent de notre peuple a été dépensé là-bas », a déclaré Felahatpisheh.
Suite à la visite inattendue de Bashar Assad à Téhéran l’année dernière et sa rencontre avec Khamenei et Raïssi, Mahmoud Sadeghi, un ancien député, s’est interrogé dans un tweet : « N’est-il pas temps de fournir à la nation un rapport sur les importantes dépenses financières et humaines consacrées au maintien du régime de Bachar al-Assad ? »
Selon les informations divulguées le 6 décembre 2017 par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) et obtenues de l’intérieur du régime par le réseau de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), le régime des mollahs en Iran a conclu un accord avec la Syrie le 17 janvier 2017. L’accord visait à rembourser au régime ses dépenses encourues en Syrie sur une période de 25 ans, avec possibilité de prolongation jusqu’à 40 ans. Le Premier ministre syrien de l’époque, Emad Khamis, a signé l’accord avec Eshaq Jahangiri, le vice-président du régime iranien. Ce projet stratégique était d’une grande importance pour le régime iranien.
Selon les informations publiées par le CNRI, ces projets, qui ont été planifiés et exécutés par le CGRI sous la supervision de Khamenei, étaient évalués à plus de 20 milliards de dollars.
Dans sa lettre à Khamenei récemment divulguée, Mokhber confirme ce que la Résistance iranienne avait affirmé il y a des années.
« Après avoir obtenu l’approbation du gouvernement syrien concernant les demandes de notre pays et finalisé les projets de compensation pour l’annulation de la dette du gouvernement syrien, le document décrivant le règlement des demandes entre les deux pays sera finalisé. Cela devrait se produire lors de la visite du Premier ministre syrien dans notre pays pour la 15e réunion du Haut Comité économique conjoint, qui devrait avoir lieu au deuxième trimestre de 2022. »
« En ce qui concerne l’accord économique de 2015 entre l’Iran et la Syrie et nos projets visant à régler une partie des revendications jusqu’à présent, les contrats suivants ont été approuvés par le Parlement syrien et approuvés par le président syrien comme loi :
« Contrats d’extraction de phosphate d’une capacité de 1,8 milliard de tonnes de phosphate.
« Opérations d’exploration et d’extraction de pétrole à partir de 21 blocs dans la province de Homs et de 12 régions pétrolières à Al-Bukamal Deir Ezzor, chacune contenant au moins 100 millions de barils de pétrole.
« Lancement et exploitation du troisième opérateur de téléphonie mobile, avec un coût estimé à 2 milliards de dollars sur 20 ans.
« Un plan de paiement sur cinq ans pour une partie du terminal à conteneurs du port normal de Lattaquié à l’Iran, suivi de la passation de la gestion et de l’exploitation dudit port, qui est actuellement en cours.
« L’accord économique de 2015 permet la présence économique à long terme de l’Iran en Syrie pour des durées de 20, 30 et 50 ans dans des projets essentiels. L’investissement estimé requis pour mettre en œuvre nos projets est de 1 561 millions de dollars. »