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Attaque médiatique contre un ancien responsable du Renseignement iranien au sujet du Hezbollah

Attaque médiatique contre un ancien responsable du Renseignement iranien au sujet du Hezbollah

Les médias d’État iraniens ont mis à nu la crise croissante entre les dirigeants de Téhéran et le Hezbollah, soulignant les divisions internes au sein même du régime. La controverse porte sur les commentaires de Mohammad Sadegh Koushki, un ancien interrogateur des services de renseignements et loyaliste du régime, qui a affirmé que le chef assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait critiqué le régime iranien pour ne pas avoir réagi de manière décisive à l’assassinat du commandant du Hezbollah Fouad Shukur.

Le 11 janvier, dans un article publié par Farhikhtegan, Koushki a été accusé d’avoir fabriqué des déclarations pour porter atteinte au régime. Le journal a déclaré : « Koushki a affirmé que Nasrallah avait dit : « Nos amis nous ont abandonnés », suggérant ainsi que l’Iran avait trahi le Hezbollah. Ce faux récit était déjà diffusé par des médias hostiles, mais Koushki l’introduit désormais dans le pays, érodant la confiance parmi les révolutionnaires.»

Mohammad Sadegh Koushki, ancien interrogateur des services de renseignement, a joué un rôle important dans la torture et l’interrogatoire de prisonniers politiques, en particulier de membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), commettant de nombreuses atrocités. Ces dernières années, il a été présenté comme un activiste médiatique, poursuivant sa propagande et ses analyses controversées.

Un autre journal, Khorasan, a également condamné Koushki, qualifiant ses propos de « sans fondement et dénués de toute compréhension réelle de la dynamique politique et sécuritaire ». La publication a mis en garde contre les dommages causés par de telles allégations : « Cette rhétorique sape la confiance du public dans les dirigeants militaires et politiques de l’Iran, s’alignant sur les récits mêmes propagés par les médias sionistes pour créer des divisions au sein de la résistance. »

Dans ses derniers discours publics, le guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a ordonné des mesures strictes pour préserver le moral des forces du régime, exhortant les responsables à contrer la « propagande ennemie » et à éviter toute rhétorique qui sème le doute ou le désespoir. Il a souligné la nécessité de promouvoir l’optimisme et de « détruire l’illusion de la puissance de l’ennemi », soulignant la dépendance du régime à l’égard de son armée et des forces Basij pour sa survie.

Pendant ce temps, Khorasan a accusé Koushki d’alimenter la méfiance entre Téhéran et son mandataire le plus critique. « Le but de ces déclarations est de semer la méfiance entre les principaux piliers de la résistance. Ce qui est encore plus dommageable, c’est que de tels récits sont désormais repris par des personnalités qui prétendent être des révolutionnaires», écrit le journal.

La controverse reflète des problèmes plus larges qui affligent le régime. Les récentes critiques du CGRI à l’encontre de Bachar al-Assad et de l’armée syrienne pour la chute de Damas ont souligné l’incapacité de Téhéran à gérer ses alliances régionales défaillantes. Farhikhtegan a averti que de tels récits internes font directement le jeu des ennemis du régime, appelant à une réponse stratégique : « Rétablir la confiance nécessite de communiquer par le biais de personnalités largement acceptées par le public, et non d’amplifier les voix de personnes comme Koushki. »

Indépendamment des guerres narratives, qui contrairement aux affirmations de Khamenei s’intensifient non seulement à l’extérieur du régime mais aussi en son sein, les propos de Koushki mettent en évidence la profondeur des crises internes. Koushki a ouvertement agi contre les directives strictes de Khamenei et, selon les médias d’État, a créé une menace pour la sécurité.

Si ses déclarations sont vraies, elles révèlent que le régime clérical connaît de graves tensions avec le Hezbollah, son mandataire le plus critique. Associées aux récentes remarques des commandants du CGRI exprimant leur mécontentement envers Bachar al-Assad et son armée pour la chute de Damas, tout indique que le régime est pris au piège de crises profondes et insolubles.