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Syrie – Le chef de la diplomatie française entame mercredi une tournée dans la région

13 Août 2012 – AFP – Le chef de la diplomatie française entame mercredi une tournée en Jordanie, au Liban et en Turquie, voisins de la Syrie, alors que les divisions de la communauté internationale entravent toutes les tentatives de trouver une issue au conflit qui déchire ce pays.

Ce voyage de Laurent Fabius intervient au moment où François Hollande, confronté à l’un des dossiers diplomatiques les plus délicats des cent premiers jours de sa présidence, est sous le feu des critiques de l’ancienne équipe au pouvoir qui l’accuse de manquer d’initiative sur la Syrie.

Officiellement, la visite de trois jours de Laurent Fabius en Jordanie, au Liban et en Turquie, qui accueille de nombreux réfugiés syriens fuyant les violences, est d’abord humanitaire. Elle « sera l’occasion pour le ministre d’exprimer le soutien » de la France aux réfugiés, a expliqué le Quai d’Orsay.

« Elle permettra aussi au ministre de s’entretenir avec les autorités de ces trois pays et de leur renouveler l’appui de la France dans leurs efforts pour accueillir les réfugiés », a-t-il ajouté.

La France a déployé ces derniers jours un hôpital de campagne dans le camp de Zaatari, en plein désert jordanien près de la frontière syrienne, qui a commencé à être opérationnel.

Avec l’extension des combats à l’intérieur de la Syrie, notamment à Damas et Alep, l’afflux de réfugiés dans les pays voisins ne cesse de croître, évalués par l’ONU à 140.000 personnes tandis que plus d’un million sont déplacées à l’intérieur des frontières de leur pays.

La France, qui préside le Conseil de sécurité de l’ONU pendant le mois d’août, organisera une réunion ministérielle de cet organisme le 30 août « essentiellement consacrée à l’examen de la situation humanitaire en Syrie et dans les pays voisins » selon le Quai d’Orsay.

Au cours de sa tournée M. Fabius aura aussi « des entretiens politiques de haut niveau dans le cadre des efforts de la France pour promouvoir une transition politique crédible et rapide en Syrie », a-t-on fait valoir de même source.

M. Hollande, répondant implicitement aux accusations d’attentisme portées contre lui par le camp de l’ancien président Nicolas Sarkozy, a assuré samedi que Paris recherchait de façon « obstinée » une solution politique en Syrie.

« La France est fortement mobilisée en appui du peuple syrien dans sa lutte pour décider librement de son avenir, face au régime de Bachar Al Assad qui accroît encore ses exactions », a déclaré lundi le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay Vincent Floréani, rappelant l’organisation début juillet à Paris de la conférence des amis du peuple syrien, qui a réuni 107 pays et organisations internationales.

Le ministre français entamera son voyage au lendemain d’un sommet extraordinaire de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) à La Mecque à l’initiative de l’Arabie Saoudite avec comme priorité le dossier syrien.

Cette réunion des pays musulmans, en l’absence d’un représentant du gouvernement syrien, risque de buter sur les divergences entre l’Arabie saoudite, en première ligne avec le Qatar dans la bataille diplomatique contre le régime de Damas, et l’Iran, fidèle allié de M. Assad.

Téhéran a organisé jeudi sa propre conférence à laquelle ont notamment participé la Russie et la Chine, deux autres soutiens de Damas, et qui a appelé à un « dialogue national » entre opposition et gouvernement.

Le rôle de plus en plus actif de l’Iran dans le conflit inquiète la diplomatie occidentale. En visite samedi à Ankara, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a souligné que l’Iran, de même que le Hezbollah, mouvement chiite libanais lié à l’Iran, « prolongent la vie du régime » de Bachar Al-Assad.

Concernant la Russie, l’ancien Premier ministre français François Fillon a pressé François Hollande de lancer une initiative en sa direction.

« Si j’étais François Hollande je prendrais l’avion maintenant pour Moscou, si possible avec Angela Merkel » la chancelière allemande, pour convaincre Vladimir Poutine de faire plier Assad, écrit M. Fillon dans une tribune au Figaro lundi.