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Shell retarde à nouveau sa décision sur un projet en Iran

The Daily Telegraph, le 29 décembre – Par Russell Hotten – La Royal Dutch Shell a de nouveau retardé la décision concernant des investissements controversés en Iran ; la plus grande compagnie de pétrole et de gaz européenne évaluant les coûts croissants du projet et l’opposition politique des Etats-Unis au projet.

Le géant anglo-hollandais ne se décidera pas maintenant sur un projet de 10 milliards de dollars visant à exploiter une partie du vaste champ gazier de Pars Sud en Iran pour au moins une année. Shell risque de voir des rivaux frapper aussi à la porte de Téhéran vu un premier refus à certains des nombreux contrats lucratifs.

Téhéran a demandé que les sociétés intéressées par Pars Sud et d’autres projets énergétiques soumettent des plans avant juin, bien que quelques analystes pensent que le dernier délai puisse être prolongé.

En janvier, Shell et la Repsol d’Espagne ont signé un accord commun préliminaire avec Téhéran  pour développer deux phases de Pars Sud. À l’époque Shell avait dit que cela pourrait prendre une année avant de savoir s’il est possible d’opérer ou non, un délai que le directeur exécutif de Shell Jeroen Vire a répété six mois plus tard.

Aujourd’hui, les personnes les plus au fait de la société disent que Shell est "toujours à 12 mois de distance d’une décision". L’élaboration d’un plan final d’investissement, quand le travail et les coûts d’équipement dans l’industrie montent en flèche, se sont avérés plus difficiles que prévus, a dit une source.

Shell risque aussi d’indisposer Washington, où l’administration Bush fait pression sur les sociétés pour qu’elles ne traitent pas avec l’Iran à cause de son programme nucléaire. Retarder la décision jusqu’à la fin 2008 a l’avantage de se placer après les élections américaines en novembre, quand un nouveau président pourrait adoucir la rhétorique contre Téhéran.

Mais les analystes estiment qu’il serait faux de penser que le dernier délai de juin posé par l’Iran ne serait pas un engagement ferme. Le 9 décembre, Gholam Hossein Nozari, le ministre iranien du pétrole, a mis en garde les compagnies comme quoi elles risquaient de rater les contrats.

"Si d’autres sociétés qui voudraient investir dans le pétrole et le gaz hésitent, elles perdront des occasions", a-t-il dit.

Ces propos faisaient suite à la signature d’un contrat de 2 milliards de dollars entre l’Iran et la Sinopec chinoise pour développer le gisement de pétrole Yadavaran. Gazprom de Russie serait en pourparlers avec Téhéran pour investir dans Pars Sud et il est peu probable qu’elle se laisse influencer par des plaintes de Washington.

L’Iran possède les deuxièmes plus grandes réserves du monde de gaz et de pétrole, mais a besoin d’investissement extérieur et de la technologie pour les exploiter. On estime que Pars Sud serait le plus grand champ gazier du monde.

Un porte-parole de Shell a dit qu’une décision finale était toujours "en perspective, peut-être dans un an", parce que les questions comme des coûts de construction et la chute du dollar avaient un impact sur le coût du projet. Il a dit que toutes les considérations politiques seraient prises en compte.