mardi, mars 21, 2023
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Pourquoi l’ambassadeur de l’ONU en Irak ne fait-il pas respecter les valeurs de l’ONU ?

Par le Dr. Barry Morgan, archevêque du Pays de Galles

neurope.eu, 14 aout – Lorsque le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a désigné Martin Kobler pour être son ambassadeur spécial afin de tenter de résoudre une impasse majeure en Irak, il y a eu enfin l’espoir que quelque chose pouvait être réalisé. Malheureusement, au lieu de s’atteler à résoudre la situation impliquant 3400 opposants iraniens en Irak, l’ambassadeur Kobler a rendu pire encore leur situation désespérée.

Il est ironique que les fonctions de M. Kobler comportent aussi celle de diriger la MANUI, la Mission d’Assistance des Nations Unies en Irak, parce que l’on doit se demander qui il assiste. Dans sa mission de près d’une année, il n’a rien trouvé d’injuste dans les mesures du gouvernement de Nouri al-Maliki, même si ces mesures aident uniquement les mollahs en Iran.

L’ambassadeur de l’ONU aide par conséquent les Irakiens à écraser les opposants iraniens qui veulent libérer leur patrie tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU tente de mettre de la pression sur le gouvernement iranien contre lequel les dissidents s’opposent.

Ce qui est en cause c’est la situation désespérée de ces opposants iraniens, membres des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) qui ont vécu pacifiquement dans un lieu nommé camp d’Achraf, entre Bagdad et la frontière iranienne. Ils étaient en sécurité aussi longtemps que les troupes américaines étaient présentes en Irak, mais quand elles se sont retirées, les Irakiens sont intervenus pour faire ce que Téhéran demandait.

Par deux fois depuis 2009, les forces irakiennes ont attaqué le camp, faisant 49 morts et plus d’un millier de blessés. Ensuite, le gouvernement Maliki a exigé que les résidents quittent l’Irak, et enfin face à une campagne humanitaire internationale massive, il a accepté de les transférer dans une ancienne base américaine plus proche de Bagdad, le camp Liberty, où on était cens évaluer leur dossier de réfugiés avant de les transférer dans d’autres pays.

Parce que l’ONU et la Secrétaire d’État Hillary Clinton ont promis de les protéger, la dirigeante de la Résistance iranienne Mme Maryam Radjavi a convaincu les opposants d’accepter le transfert. Jusqu’à présent, environ 2000 ont fait le déplacement, mais ils n’ont assurément pas trouvé ce qu’ils comptaient.

Les conditions sont sordides. Il y a peu d’eau courante ou d’air conditionné alors que les températures dépassent les 57° Celsius ; il n’y a pas d’infrastructures pour les handicapés et ils sont encerclés de forces irakiennes.

Et pas une seule personne n’a été évaluée pour être transférée.

L’ambassadeur Kobler a accepté tout ce que les Irakiens lui ont dit. Tout va bien dans le camp Liberty, selon lui. Ce sont les opposants iraniens qui posent problème. Ce sont eux qui ne coopéreront pas, a-t-il dit au Conseil de sécurité la semaine dernière. Ces affirmations étaient en nette contradiction avec le rapport du Secrétaire général daté du 11 juillet ainsi que les précédents rapports de M. Kobler lui-même.

L’ambassadeur blâme tout le monde sauf ceux qui sont responsables.

Il ferme les yeux sur la tragédie humanitaire grandissante tout en parlant des complications et des problèmes dans le « dialogue entre la MANUI et les résidents et entre les résidents et le gouvernement de l’Irak ». M. Kobler est parfaitement conscient que les résidents d’Achraf et de Liberty ne causent pas de problème ni de complication dans les réunions avec la MANUI ou les responsables irakiens.

Il prend également pour cible les soutiens des opposants iraniens à travers le monde : « La responsabilité incombe également aux nombreux soutiens internationaux. Il est d’une grande importance qu’ils contribuent favorablement pour influencer la position des résidents. »

M. Kobler est contrarié par les initiatives de la communauté internationale pour empêcher le complot du gouvernement irakien et du régime iranien visant à forcer les résidents du camp à capituler.

Bien qu’il refuse d’honorer les valeurs universelles des droits humains qui sont les fondations de l’ONU, nous les défenseurs des résidents du camp d’Achraf ferons tout notre possible pour soutenir et défendre leurs droits. Leurs demandes sont très raisonnables et facilement réalisables, malheureusement, les actions partiales de M. Kobler ont contribué au refus du gouvernement irakien de satisfaire ces demandes légitimes.

Dr. Barry Morgan
Le Révérendissime Dr. Barry Morgan est archevêque du Pays de Galles.