U.S. Alliance for Democratic Iran : C’est devenu un passe-temps national pour les Iraniens de ridiculiser les slogans politiques exotiques, souvent ampoulé, du pouvoir. Récemment, des versions modifiées de slogans d’Etat comme la puissance nucléaire est notre droit inaliénable font merveille dans les manifestations des femmes, des étudiants, des manoeuvres et des enseignants. Les phrases sur beaucoup de pancartes de ces protestations disent : La liberté est notre droit inaliénable, ou la sécurité de l’emploi est notre droit inaliénable et l’assurance-maladie et un salaire égal sont nos droits inaliénables.
La plus expressive des re-inventions d’une autre politique d’Etat s’est passée récemment lors dun rassemblement d’étudiants opposés au régime à l’Ecole Polytechnique de Téhéran, le berceau des mouvements étudiants épris de démocratie depuis plusieurs décennies.
En février dernier, Mahmoud Ahmadinejad, le président choisi par le guide suprême Khamenei, a déclaré dans un discours belliqueux que le programme nucléaire de l’Iran était comme un train sans frein ni marche arrière. Des étudiants de Polytechnique ont repris l’idée dans les manifestations du mois dernier, tenant les pancartes disant le mouvement étudiant iranien n’a pas de frein.
Tandis que pour les mollahs au pouvoir le train nucléaire" et le projet irakien restent les piliers de leur stratégie pour prolonger la durée de la théocratie pendant environ une autre décennie, c’est le train pour le changement démocratique qui est leur talon d’Achille.
En effet, c’est le train que les gouvernements occidentaux devraient autoriser pour avoir une chance réaliste de faire dérailler le train nucléaire de l’Iran, tout en travaillant pour le ralentir en poursuivant une diplomatie robuste à multiples facettes et une série de sanctions.
Étonnamment, le train pour le changement démocratique a disparu de la carte de tout le monde à Washington et loin est l’époque d’un éloge verbal même occasionnel pour le mouvement de la démocratie en Iran qui continue, malgré le coût démesuré, de se tenir debout pour la liberté. On remarque à peine un soutien du bout des lèvres des manifestations récentes dans les déclarations publiques du gouvernement et du reste des capitales occidentales.
C’est une scène désolante que tant "d’experts" d’Iran continuent de tomber du wagon plein à craquer d’apologistes de la complaisance de Washington, alors que dautres cherchent "une opportunité de bombarder l’Iran".
Avec de telles formules de génie politique, pourquoi quelqu’un devrait-il blâmer Khamenei et son protégé Ahmadinejad pour la paralysie politique actuelle?
Entre-temps, le débat sur l’une ou l’autre option politique a alimenté la manoeuvre de Téhéran de se peindre comme une superpuissance régionale montante avec qui il faut négocier sinon elle deviendra une victime du bellicisme du Grand Satan.
Comme les mollahs exploitent habilement cette paralysie, un regard sur la dynamique interne de l’Iran, sur la série de manifestations depuis avril, montre des signes d’une tyrannie qui craint son propre peuple et son train pour le changement démocratique sans frein ni marche arrière.
En reflétant la crainte des mollahs de l’ennemi de l’intérieur, Newsweek rapportait le mois dernier que au nom de la sécurité nationale et ce qu’ils appellent l’ordre public, les radicaux iraniens fustigent frénétiquement ceux dont ils imaginent quils pourraient d’une façon ou d’une autre s’opposer à leur pouvoir de plus en plus impopulaire. Il a ajouté que les mollahs craignent particulièrement les féministes, les syndicalistes et dautres de ce genre … La grande crainte est une répétition des soulèvements de la population qui ont renversé des régimes antidémocratiques il y a quelques années dans les anciennes républiques soviétiques de la Géorgie et l’Ukraine … (USADI)