De Katrin Bennhold Extraits
International Herald Tribune, Bruxelles Mercredi, lIran a reporté une réunion cruciale avec lUnion Européenne à propos des activités nucléaires de Téhéran, provoquant limpatience de Javier Solana, chef de la politique étrangère de lUnion, et poussant les Etats-Unis à émettre un avertissement sévère.
Les hauts responsables européens ont déclaré que les Iraniens avaient retardé les pourparlers de 24 heures apparemment en raison de la colère provoquée par les activités des groupes dopposition iraniens au sein de lUnion. Le leader de léminente organisation exilée iranienne était en visite au Parlement européen à Strasbourg mercredi.
Solana, qui a été informé mardi soir que le négociateur nucléaire en chef iranien, Ali Laridjani, reportait les pourparlers prévus à plus tard, sest dit surpris par cette décision.
« Javais bien fait comprendre aux Iraniens et au Dr Laridjani que nous voulions agir rapidement pour examiner ensemble les idées que je lui ai proposées le mois dernier », a affirmé Solana dans une déclaration. Il faisait référence au paquet de mesures incitatives proposé par six grandes puissances mondiales afin de convaincre lIran dabandonner son programme denrichissement duranium.
Les Etats-Unis désirent une réponse de lIran avant mercredi prochain, trois jours avant le sommet du Groupe des Huit à St Pétersbourg, selon le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow.
« Si lIran tente effectivement de gagner du temps, cela ne va pas marcher », a déclaré la secrétaire dEtat américaine Condoleezza Rice lors dune conférence de presse à Washington mercredi. « La communauté internationale a dit quelle avait besoin dune réponse, une indication de la position de lIran à ce sujet. Nous devons savoir si la voie de la négociation est ouverte ou non. »
Laridjani a dabord tenté de reporter les discussions dune semaine, mais a accepté de rencontrer Solana pour un dîner informel jeudi et de fixer les pourparlers officiels à Bruxelles à mardi prochain, selon Cristina Gallach, porte-parole de Solana.
Mais lIran a affirmé quil ne donnerait pas de réponse officielle à loffre internationale avant le 22 août. Lundi, Laridjani aurait dit que lIran ne considérait pas la suspension de lenrichissement duranium comme une « proposition raisonnable ».
Les six nations qui ont offert ces avantages (les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France , la Grande-Bretagne et lAllemagne) ont exigé que lIran donne une réponse claire et substantive à Solana.
« Ce dont nous avons besoin, et besoin rapidement, cest un signe concret de la part de Téhéran, une indication de sa volonté ou non daccepter notre offre de coopération », a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de lAllemagne, Martin Jaeger, mercredi.
Ces propositions, qui ont été soumises il y a presque un mois, offrent à Téhéran des discussions directes avec les Etats-Unis pour la première fois depuis 1979 et de la technologie nucléaire dernier cri en échange de la suspension de toutes ses activités nucléaires pouvant être utilisées dans un programme darmes.
Gallach a affirmé que la venue mercredi à Strasbourg de Maryam Radjavi, leader du Conseil national de la Résistance iranienne, semble avoir joué un rôle dans la décision de Téhéran de reporter la réunion de Laridjani avec Solana. LIran considère le conseil comme un groupe terroriste.
Gallach a fait remarquer, cependant, que Radjavi avait été invitée par plusieurs députés européens à leur propre initiative, ajoutant : « Il ne sagissait pas dune invitation institutionnelle et ne pouvait donc pas constituer une excuse pour reporter les négociations à la semaine prochaine ».