jeudi, mars 30, 2023
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Mes parents sont en danger en Iran – Shaqayeq Azimi

CNRI – Lors de la conférence sur la situation des droits de l’Homme en Iran qui a eu lieu le mardi 27 octobre au siège de l’Assemblée nationale à Paris, Shaqayeq Azimi, dissidente iranienne âgée de 22 ans, a pris la parole. Elle a témoigné sur la situation de ses parents, actuellement emprisonnés en Iran en raison de leur sympathie à l’égard du principal mouvement d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).

Vous trouverez ci-dessous la traduction du témoignage de Shaqayeq Azimi lors de la réunion qui a eu lieu le mardi 27 octobre, au siège de l’Assemblée nationale à Paris.

Mesdames et Messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs, chère Mme Maryam Radjavi,

Je tiens à remercier le « Comité parlementaire pour un Iran démocratique » qui m’a donné l’occasion de vous parler aujourd’hui.

Je m’appelle Shaqayeq Azimi, j’ai 22 ans et je suis membre de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).

Aujourd’hui, je suis ici pour parler de mes parents qui sont actuellement emprisonnés en Iran.

Le 14 octobre, j’ai été informée que quelques jours plus tôt, mes parents avaient été arrêtés, uniquement en raison des activités de ma sœur et moi et parce qu’ils sont sympathisants de l’OMPI.

Mes parents sont tous les deux d’anciens prisonniers politiques. Ma mère a passé environ 10 ans de sa vie en prison et actuellement, elle souffre de la maladie de sclérose en plaques. De

1981 à 1986, elle a été détenue dans une sinistre section de la prison d’Evine à Téhéran, appelée « unité d’habitation », où les femmes prisonnières étaient soumises à d’intenses pressions.

La plupart des femmes qui ont été détenus dans cette prison n’ont pas survécu ou elles ont perdu leur santé mentale.

Ma mère a été emprisonnée encore une fois, de 2009 à 2011, parce qu’elle avait rendu visite à moi et à ma sœur Niloufar au camp d’Achraf. Depuis 2012, elle est de nouveau emprisonnée alors qu’elle est gravement malade.

Mon père qui est actuellement emprisonné en Iran souffre d’une maladie cardiaque. Il a été prisonnier politique à l’époque du régime du Chah et a été de nouveaux emprisonné à plusieurs reprises sous le régime des mollahs.

Malgré toutes ces pressions, mes parents nous ont dit : « Nous ne cesserons pas nos activités contre les mollahs et votre lutte nous inspire de l’espoir. »

Mes parents et des milliers de prisonniers politiques continuent à résister dans les prisons de ce régime tyrannique et je suis fière d’avoir de tels parents.

Le prix payé pour la liberté ne se limite pas l’emprisonnement. Dans la lutte contre ce régime tyrannique, beaucoup de gens ont payé de leur vie, notamment ma chère cousine, Nastaran Azimi, avec qui nous avions grandi ensemble. Elle était diplômée en informatique à l’Université de Téhéran et par ailleurs elle était artiste.

Malheureusement, elle a été tuée lors de l’attaque meurtrière que les forces irakiennes ont lancée le 8 avril 2011 contre le camp d’Achraf.

Alors que les membres de ma famille et d’autres dissidents iraniens souffrent sous la torture dans les prisons des mollahs, certains en Europe continuent à chercher des « modérés » au sein du régime iranien.

C’est douloureux pour nous de voir des ministres européens se précipiter vers l’Iran pour serrer la main avec ceux qui sont responsables de la répression du peuple iranien, tout en restant

silencieux les atrocités commises par le régime des mollahs. Lors de la récente visite à Téhéran du ministre allemand des Affaires étrangères, un groupe de prisonniers politiques, en prenant

d’importants risques, lui ont envoyé une lettre dans laquelle ils ont déclaré : « Nous les prisonniers politiques ne saluons pas votre visite à Téhéran et vos rencontres avec les responsables du

régime iranien. Cependant, si vous décidez de faire cette visite, nous souhaitons vous inviter à effectuer une visite dans les prisons afin d’écouter nos témoignages sur la nature de ce

régime. »

Aujourd’hui, je suis ici pour être la voix des sans voix, la voix de mes parents et de tous les prisonniers politiques qui souffrent dans les prisons moyenâgeuses du régime des mollahs, la voix des jeunes qui ont perdu leurs parents, la voix des personnes innocentes qui sont pendus à des grues dans des rues.

Je voudrais vous transmettre le message suivant : Rohani est un meurtrier et il doit être traduit devant la Cour pénale internationale.

Enfin, je voudrais transmettre à mes parents et à tous les prisonniers politiques innocents le message suivant : Nous sommes fiers de votre résistance. Un jour, ce régime va disparaître. Un jour, un Etat libre et démocratique sera instauré en Iran. Gardons l’espoir et continuions la lutte jusqu’à la victoire.
Je vous remercie.