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Maryam Radjavi : régime de l’Iran s’engage dans une voie plus extrémiste – Quotidien allemand

CNRI – Dans une interview avec le quotidien allemand Stuttgarter Zeitung publié le 28 avril, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, met en garde contre la menace grandissante du régime iranien.

CNRI – Dans une interview avec le quotidien allemand Stuttgarter Zeitung publié le 28 avril, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, met en garde contre la menace grandissante du régime iranien.

Elle appelle les pays européens à opter pour une politique ferme et cohérente vis-à-vis du régime iranien et à retirer les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) de la liste du terrorisme de l’UE.

Stuttgarter Zeitung, le 28 avril 2008

« Le régime des mollahs adopte une voie plus extrémiste »

La dirigeante de l’opposition iranienne Maryam Radjavi parle des élections dans son pays et du rôle de Téhéran dans le bras de fer nucléaire avec l’occident

Maryam Radjavi, la présidente élue du mouvement de l’opposition iranien, met en garde contre l’escalade de la violence au Moyen-Orient sous la présidence d’Ahmadinejad. Dans une interview avec Gack Thomas, elle appelle à davantage de soutien pour les opposants au régime dans son pays.

Q: Les élections en Iran, malgré quelques gains pour les critiques, ont apparemment renforcé la position de Mahmoud Ahmadinejad  à la tête de l’Etat et du gouvernement. Le régime peut-il maintenant s’ouvrir davantage? Ou prendra-t-il la voie opposée ?

Maryam Radjavi : Ahmadinejad est seulement au service de Khamenei. Le régime iranien est devenu plus faible dans sa totalité. Ainsi, le régime intégriste adoptera une attitude plus radicale et extrémiste contre le peuple iranien et le monde extérieur. Cela signifie que les mollahs ne pourront rester au pouvoir qu’en recourant à des mesures répressives et violentes, y compris les exécutions, la flagellation et les châtiments moyenâgeux.

En fait en boycottant les élections, une majorité d’Iraniens a voté contre le régime intégriste. À Téhéran seuls 5 % de la population ont participé au scrutin. Il y a eu aussi des centaines de manifestations contre la dictature religieuse et pour la liberté.

Q: Malgré tout, le régime est fermement en place.

Maryam Radjavi : La réaction de Khamenei et d’Ahmadinejad montre clairement le degré de fragilité du régime. Le régime a même supprimé de postes clés ses alliés les plus loyaux qui ne suivent pas Khamenei aveuglément. Parmi eux on trouvait le négociateur nucléaire Ali Larijani, un certain nombre de hauts responsables et même le commandant du corps des gardiens de la révolution, Rahim Safavi.

Q: Cette radicalisation a-t-elle un impact sur la politique étrangère de l’Iran, par exemple, en Irak ?

Maryam Radjavi : Certainement. Il a des conséquences dangereuses pour l’Irak et la région toute entière. Pourquoi ? Une dictature religieuse comme le régime des mollahs est un phénomène dangereux pour le 21e siècle. Le guide religieux suprême, actuellement Khamenei, conformément à la constitution du régime, prétend être le leader du monde musulman. Son but est d’établir un grand empire "islamique" sous la direction iranienne. Et le régime à Téhéran est décidé à utiliser les moyens militaires pour y parvenir – en Irak, au Liban, dans les territoires palestiniens et en Afghanistan. Il soutient les groupes les plus extrémistes et radicaux en leur fournissant des armes, un entrainement  et le personnel. L’Iran poursuivra son ingérence en Irak, une sorte "d’occupation cachée" de ce pays. Le seul moyen pour le régime de Téhéran de contenir les problèmes internes massifs en Iran, c’est de s’engager dans des conflits extérieurs.

Q: C’est pourquoi il soutient le Hezbollah au Liban et les forces les plus radicales dans les territoires palestiniens ?

Maryam Radjavi : Exactement. C’est l’Iran qui est derrière la guerre civile au Liban. Ces dernières années, Téhéran a fourni 14 milliards de dollars au Hezbollah.

Q: Plus inquiétant encore pour l’occident, c’est le soupçon comme quoi l’Iran fabrique en secret des armes nucléaires. Croyez-vous que cette crainte soit fondée, ou croyez-vous que l’Iran veuille des centrales nucléaires seulement pour une utilisation civile ?

Maryam Radjavi : Toutes les informations que nous avons reçues d’Iran, montrent que l’Iran est décidé à produire la bombe atomique. Ils ont gardé secret leur projet nucléaire pendant 18 ans. C’est la Résistance iranienne qui a révélé cette recherche dangereuse. Si l’on revient en 1988, à la fin de la guerre Iran-Irak, Khomeiny avait souligné que non seulement l’Iran avait besoin de posséder l’expertise nucléaire civile, mais aussi la bombe atomique.

Q: Jusqu’ici, l’occident a toléré le jeu du chat et de la souris par le gouvernement d’Ahmadinejad sur le programme nucléaire de l’Iran, espérant dans un changement d’attitude de Téhéran. Qu’est-ce que les Etats-Unis et l’UE auraient dû faire autrement ?

Maryam Radjavi : Nous croyons que la "politique de complaisance" des pays occidentaux est dangereuse. Elle ne donnera rien. Le régime des mollahs ne fera que gagner du temps. Les gouvernements occidentaux devraient adopter une approche claire, cohérente et déterminée envers la dictature des mollahs. Ils ne devraient pas rester silencieux et accepter l’injustice en Iran. Ils ne devraient pas fermer les yeux sur les dangers et les risques que cela implique. Nous souhaitons, cependant, que l’opposition iranienne soit reconnue en Europe. Les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), le plus grand groupe d’opposition, doit être retiré de la liste du terrorisme de l’UE. Plusieurs tribunaux y ont déjà appelé. Cette étiquette est fausse et injustifié. Les mollahs en sont heureux parce qu’ils considèrent l’opposition iranienne comme la plus grande menace politique.

Q: L’opposition réprimée en Iran a-t-elle une chance de pousser à un changement ?

Maryam Radjavi : Oui. Si la politique de complaisance de l’occident cesse et qu’aucun obstacle n’est placé sur le chemin de l’opposition iranienne en exil, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) et les Moudjahidine du peuple d’Iran sont les seuls mouvements organisés capables de mobiliser le mécontentement contre le régime en Iran. Si ce n’est pas le cas, il y a un danger croissant que l’Iran déclenche un jour un conflit nucléaire qui provoquera une troisième guerre mondiale.

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NDLR : L’organisation des Moudjahidine du peuple est un membre du Conseil national de la Résistance iranienne.