mercredi, février 19, 2025
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L’Onu donne 30 jours à l’Iran pour suspendre l’enrichissement d’uranium

Agence France Presse – Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné mercredi 30 jours à l’Iran pour suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, dans une déclaration adoptée à l’unanimité de ses quinze membres.

Dans cette déclaration, le Conseil appelle l’Iran a "prendre les mesures requises par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) (…) qui sont essentielles pour établir la confiance (de la communauté internationale) dans le caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire".

Il "souligne, à cet égard, l’importance particulière d’un rétablissement complet et durable de la suspension (par l’Iran) de toute activité liée à l’enrichissement d’uranium, y compris dans un cadre de recherche et développement, et que cette suspension soit vérifiée par l’AIEA".

Il réclame d’ici la fin avril un rapport du directeur de l’AIEA sur la manière dont l’Iran se sera conformé à ces dispositions.

Le texte a été lu au nom du Conseil par son président pour le mois de mars, l’ambassadeur d’Argentine à l’Onu, César Mayoral.

Co-écrit par la France et la Grande-Bretagne avec l’appui des Etats-Unis, ce texte est le fruit de trois semaines de négociations intenses entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).

Amendé plusieurs fois, il est finalement beaucoup moins fort que sa version originale car la Russie et la Chine ont bataillé pied à pied pour en éliminer des passages qui leur déplaisaient, notamment un paragraphe indiquant –d’abord explicitement, puis implicitement– que le programme nucléaire iranien constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales.

Moscou et Pékin ne voulaient pas en entendre parler car aux termes de la Charte des Nations unies, une telle mention pouvait ouvrir la voie, dans une seconde étape, à des mesures punitives, des sanctions notamment.

Malgré ces édulcorations, les trois Occidentaux se sont accordés pour affirmer que la déclaration du Conseil constituait un "message fort" à l’Iran qu’il devait se plier aux exigences de l’AIEA.

Si l’Iran ne s’y conforme pas, "le Conseil de sécurité prendra ses responsabilités, la balle est maintenant dans le camp de l’Iran", a déclaré à la presse l’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-Marc de La Sablière.

"Dans 30 jours, le Conseil de sécurité sera compétent et prêt à agir", a affirmé son collègue américain, John Bolton.

Ni l’un ni l’autre n’a voulu évoquer ce que le Conseil pourrait décider si fin avril, le rapport de l’AIEA devait établir que Téhéran ne s’est pas plié à ses exigences. M. de La Sablière a exprimé l’espoir que l’Iran obtempérerait.

Les ministres des affaires étrangères des cinq permanents du Conseil et de l’Allemagne doivent se réunir jeudi à Berlin pour discuter d’une stratégie à long terme face au problème posé par les ambitions nucléaires iraniennes.

L’Iran insiste sur les fins pacifiques de son programme nucléaire civil, mais les Etats-Unis et leurs alliés le soupçonnent de vouloir se doter de la bombe atomique.