Investor’s Business Daily
Axe du mal : Notre meilleure arme contre un Iran de plus en plus belliqueux pourrait être son nouveau dirigeant radical qui fait fuir les investisseurs étrangers et fait sombrer léconomie.
Le président Mahmoud Ahmadinejad, qui a juré de « rayer Israël de la carte » a besoin dun capital important pour financer son programme nucléaire ambitieux.
Cependant, léconomie iranienne connaît de graves difficultés, en dépit de ses revenus du pétrole considérables. De plus, la population iranienne, souffrant du chômage et dune inflation écrasante, pourrait bientôt en avoir assez que son gouvernement sacrifie son beurre pour des armes.
Les Nations Unies doivent en tenir compte. Imposer des sanctions économiques contre lIran lisolerait davantage et ferait peut-être naître un mouvement interne suffisamment puissant pour forcer Téhéran à se soumettre aux exigences internationales et à stopper lenrichissement de luranium.
Depuis lélection dAhmadinejad lannée dernière, une fuite massive des capitaux dIran a eu lieu. Un grand nombre dinvestisseurs sont inquiets à propos du programme nucléaire du pays et choisissent de réinvestir leurs fonds dans des marchés plus stables tels que celui des Emirats Arabes Unis tout proches.
Des milliers de sociétés détenues par des Iraniens font désormais des affaires à Dubaï et partout ailleurs en-dehors de lIran. Même le marché de limmobilier à Téhéran, dordinaire actif, a ralenti. Hoover Institution estime que plus de 200 milliards de dollars ont déjà quitté lIran. Téhéran, en manque de capitaux, a commencé à retirer ses actifs des banques européennes plus tôt cette année.
La crise nucléaire nest pas la seule préoccupation des investisseurs. Ils sont également inquiets à propos de la politique anti-marché dAhmadinejad.
Il a par exemple mis fin aux mesures précédentes de privatisation de léconomie. Téhéran détient déjà presque 80% de léconomie, Ahmadinejad ayant redirigé les investissements vers le secteur public. Son premier budget, approuvé par le parlement iranien le mois dernier, élève les dépenses du gouvernement de 25%.
Le secteur de la banque privée traverse une période de crise sévère, selon Hoover. Depuis que le président a décrété que lEtat avait le monopole sur les banques, les taux dintérêts ont diminué à Téhéran. On craint que linflation, qui a déjà atteint 14%, ne monte en flèche.
On dit quAhmadinejad veut déclarer illégal le prélèvement de taux dintérêt en accord avec la loi islamique qui proscrit lusure. Certains directeurs de banque orthodoxes ont déjà annoncé un moratoire sur le prêt.
Le président suggère également que la bourse est une sorte de jeu de pari et donc quelle est « non islamique ». Sans surprise, lindice boursier a perdu presque un quart de sa valeur depuis quAhmadinejad a été élu en juin dernier.
Le taux de chômage extrêmement élevé en Iran na fait quempirer depuis larrivée dAhmadinejad. Il sélève désormais à un taux stupéfiant de 30%. Au moins 70% de la population iranienne est âgée de moins de 29 ans et essuie le plus fort de cette crise de lemploi. Dans une étude récente réalisée par lOrganisation nationale des jeunes et dirigée par lEtat, les jeunes citent le chômage comme lun des plus grands problèmes auxquels ils font face. Leurs perspectives davenir sont si sombres que 55% des jeunes Iraniens ont envisagé de mettre fin à leurs jours au moins une fois, selon lenquête.
Cette situation pourrait bien devenir une poudrière de mécontentement susceptible dexploser à la face du régime. Des sanctions économiques, dont des restrictions sur les voyages, pourraient constituer lallumette qui va faire exploser les troubles civils.
LIranien moyen mettrait finalement en cause Ahmadinejad et les mollahs pour cette situation désastreuse. Si les choses ne saméliorent pas, les étudiants pourraient décider de se révolter comme ils lont fait dans les années 1970, mais cette fois en choisissant des réformes à loccidentale.
Washington doit faire pression sur les membres du Conseil de Sécurité qui font obstacle à des sanctions étendues, soit la Chine et la Russie. Le soutien national au régime dAhmadinejad et ses tentatives dintimidation va certainement décroître, en particulier parce que sa politique intérieure nuit déjà à léconomie et à la population iranienne.