De récents rapports publiés par divers médias d’État ont révélé une corruption généralisée et une mauvaise gestion économique au sein de la dictature des mollahs iraniens, suscitant l’indignation du public.
Selon l’agence de presse Tasnim, plus de 485 biens essentiels ont été retirés du taux de change de 28 500 rials depuis l’année dernière, et la tendance s’est accélérée cette année. Cette évolution n’est pas sans rappeler la désastreuse suppression du taux de change de 42 000 rials en mai 2021, qui a entraîné une flambée des prix, affectant de manière disproportionnée la majorité des Iraniens tout en bénéficiant à une minorité privilégiée.
Dans un article distinct, le journal officiel Ham Mihan a révélé une corruption importante au sein l’administration municipal de Téhéran, mettant en avant la vente de postes officiels. Le rapport faisait référence à une vidéo virale sur les réseaux sociaux dans laquelle un individu détaillait le processus de corruption qu’il avait subi pour obtenir le poste de chef adjoint du développement urbain du district 1. Selon la vidéo, il avait eu plusieurs réunions avec de hauts fonctionnaires, notamment un consultant du le maire de Téhéran, et on lui a finalement demandé de payer 400 pièces d’or et 450 000 dollars pour obtenir une villa à Alanya, en Turquie, en guise de pot-de-vin.
L’ancien ministre de l’Économie Ali Tayyebnia a récemment reconnu des faits de corruption dans le domaine des ventes de devises. Le 11 juillet, il a reconnu que des taux de change préférentiels étaient vendus aux membres du régime, leur permettant d’acquérir d’immenses richesses du jour au lendemain. Tayyebnia a remis en question l’incitation des individus à s’engager dans un travail productif et créatif alors qu’ils pourraient facilement amasser des fortunes grâce à l’accès à des devises bon marché.
Factions Close to Khamenei Clash After #Iran’s Sham Electionhttps://t.co/BDEcFQUGOM
— NCRI-FAC (@iran_policy) 8 juillet 2024
Ajoutant à la controverse, le journal officiel Rajanews a rapporté le 13 juillet que l’affaire de corruption Crescent continue de faire la une des journaux, même une semaine après la simulation d’élection présidentielle. Dans un tweet, le député et membre de la Commission de l’énergie Malek Shariati Niasar a révélé les noms des accusés impliqués dans l’affaire Crescent, fournissant de nouveaux détails sur le scandale de corruption. Shariati a révélé que les procédures judiciaires dans l’affaire de corruption Crescent remontent à 2012, la branche 80 du tribunal pénal ayant déclaré coupables plusieurs membres du conseil d’administration de la National Iranian Oil Company. Ces condamnations ont été confirmées par la Cour d’appel et la Cour suprême.
Shariati a en outre révélé qu’après l’incapacité de Crescent à fournir une garantie bancaire, le contrat allait être annulé. Cependant, Bijan Zangeneh, alors ministre du Pétrole, aurait facilité des réunions entre le PDG de Crescent et d’autres responsables après avoir reçu un pot-de-vin de 1,8 million de dollars, ce qui a conduit à la signature d’un addendum préjudiciable aux intérêts de l’Iran. Ce processus judiciaire était presque terminé et la plainte internationale était sur le point d’être jugée en faveur du régime lorsque Hassan Rohani est devenu président en 2013, réintégrant Zangeneh au poste de ministre du Pétrole et annulant les progrès antérieurs. En conséquence, l’Iran a été condamné à payer une amende de 2,4 milliards de dollars.
Les révélations persistantes sur la corruption et la mauvaise gestion économique mettent en lumière des problèmes profondément enracinés et l’escalade des luttes de pouvoir au sein du régime. Ces scandales, révélés par les représentants de l’État et les médias, alimentent la colère et l’indignation du public. Alors que la majorité de la population peine à joindre les deux bouts, les révélations quotidiennes ne font qu’intensifier sa fureur.