dimanche, juin 11, 2023
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L’ex-conseiller de l’ONU sur Achraf : Le camp Liberty en grave danger de nouvelles attaques

CNRI – Les résidents « extrêmement vulnérables » du camp Liberty sont en grave danger d’une autre attaque et doivent être renvoyés à Achraf aussitôt que possible, a déclaré l’ancien conseiller
du représentant spécial de l’ONU en Irak.

Tahar Boumedra a affirmé que la sécurité à Liberty est « nulle » et qu’il était certain qu’il y aurait d’autres tentatives de bombarder le camp.

Après avoir travaillé pendant trois ans et demi comme conseiller du représentant spécial sur les questions du camp d’Achraf, il a donné sa démission en mai 2012 en signe de protestation contre les actions du chef de la MANUI Martin Kobler.

Les toits des bâtiments à Liberty étaient si fragiles qu’un soldat pouvait le transpercer d’un coup de poing – ne donnant aux résidents aucune protection contre des attaques aériennes, a affirmé M. Boumedra.

Il a déclaré lors d’une cérémonie à Auvers-sur-Oise le 11 février pour salue la mémoire de six martyrs de Liberty, tués lors de l’attaque à la roquette du 9 février. Il explique comment il a été le premier à évaluer la sécurité au camp Liberty avec un expert de la Mission des Nations Unies en Irak. Le chef de la MANUI Martin Kobler a prétendu transférer les résidents d’Achraf à Liberty pour leur sauver la vie, mais en réalité le but était de dissoudre le leadership des dissidents iraniens pour « couper la tête du corps ».

Et dès lors, ils étaient confinés avec des murs « T-walls » en béton surmontés de fils barbelés, des caméras de surveillance et des appareils d’écoute destinés à contenir et à contrôler la population surchargée, a-t-il affirmé.

M. Boumedra a ajouté : « Beaucoup de personnes demandent pourquoi Kobler était plus empressé que les autres de fermer le camp d’Achraf et de transférer les gens au camp Liberty, plus que les Irakiens eux-mêmes ? Je vais vous le dire : c’est un homme en mission, et cette mission consiste à instaurer une sorte de ‘‘relation amoureuse’’ entre la MANUI et le premier ministre al-Maliki. C’est bon pour le premier ministre al-Maliki parce que cela signifie qu’il tient alors la MANUI comme otage. La MANUI a été hypothéquée. Et Kobler paie cette hypothèque. C’est la réalité, et les Nations Unies à New York approuvent cela. »

La ridicule comparaison de Martin Kobler
M. Boumedra a tourné en ridicule les propos de Martin Kobler comme quoi sa propre maison dans la Zone Verte à Bagdad ressemblait au camp Liberty. « Il leur dit qu’il vit dans un lieu comme le leur avec des T-walls. Laissez-moi vous dire exactement où il vit. La toiture dans l’enceinte de la MANUI dans la Zone Verte est impossible à pénétrer. Vous avez des sacs de sable d’un mètre sur le toit, ensuite de l’acier, puis un mètre d’espace, et après une autre couche de sacs de sable, ce qui rend impossible à un missile de pénétrer.

« Mais au camp Liberty, les bâtiments ont un revêtement mou. Un soldat fort pourrait les casser d’un coup de poing. Mais le pire est la haute densité de la population dans seulement un demi-kilomètre carré, ce qui la rend si vulnérable. Si vous jetez une pierre du côté externe du mur, vous serez certain de toucher quelqu’un.

« Ce ne sont pas des secrets pour les Nations Unies, ils ont été rapportés à New York. Et pourtant, nous avons dit aux Achrafiens que nous les emmenions dans un endroit où leurs vies seraient en sécurité. Si c’est ça sauver des vies, cela me dépasse, et également cela rend difficile de voir comment le contribuable américain, le contribuable français, le contribuable allemand pourrait être en train de contribuer à un système qui persécute les Achrafiens et permet de telles atrocités à Achraf et dans le camp Liberty. »

L’ONU doit remanier la MANUI et lancer une commission d’enquête sur l’attaque contre Liberty

Tant que ceux qui sont en charge continuent d’induire en erreur la communauté internationale, d’autres attaques auront lieu – et la seule manière d’empêcher cela est de changer la façon dont la MANUI opère, a déclaré M. Boumedra.

« Tant que le format actuel de la MANUI est en place, il y aura des massacres, et il y aura des dissimulations. Le rapport des droits de l’homme (sur les conditions à Liberty) a été trafiqué. Nous préparons des rapports destinés à ne pas contrarier al-Maliki. Ils sont remaniés à Genève et à New York, et toute chose susceptible de contrarier al-Maliki est supprimée. C’est la manière dont nous fonctionnions à la MANUI. De même, le bureau d’information publique de la MANUI est chargé de publier toute l’information négative qu’elle peut recueillir sur l’OMPI et les Achrafiens, que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Irak. Cela est présenté aux Nations Unies et intentionnellement fait pour nuire aux Achrafiens. »

L’impartialité de l’ONU

M. Boumedra a comparé Liberty aux conditions d’un autre camp en Irak qui abrite 11 000 membres du PKK – le parti travailliste du Kurdistan.

« Ils vivent dans le camp Mahmour et ils sont armés. Il s’agit d’un groupe armé qui combat la Turquie. Ce groupe circule ouvertement dans le camp avec des armes à la main. Personne ne les importune. Lorsque les Nations Unies ont voulu prendre soin d’eux, en l’espace de trois mois le HCR les a enregistrés, a régularisé leur situation et leur a donné des documents de voyage. Ils leur ont donné le droit de circuler en Irak. Ils leur ont donné le droit d’entreprendre des activités générant des revenus. Ils ont également des documents de voyage leur permettant de se rendre à l’étranger pour ceux qui veulent étudier ou s’y rendre en tant que touristes.
Pourquoi ces deux poids, deux mesures ? Nous avons dans le camp d’Achraf une population qui a été désarmée il y a dix ans, contrôlés par les Américains et les Irakiens, et désormais c’est une population civile désarmée. De l’autre côté, nous avons un groupe portant ouvertement des armes. Ceux qui bénéficient de protection et dont le camp Mahmour est déclaré camp de réfugié. »

Appel à une enquête

M. Boumedra a appelé l’ONU à lancer une commission d’enquête immédiate sur l’attaque contre Liberty. « L’autre option serait de considérer ce que je dis comme une diffamation à l’encontre des Nations Unies et de me faire un procès. Mais garder le silence n’est pas une solution. Par conséquent, faites-moi un procès ou bien envoyer une commission d’enquête. Mais rester silencieux est inacceptable. »