Guy Faulconbridge
Reuters Les Etats-Unis vont insister mardi pour que les autres principales puissances mondiales envisagent des sanctions ciblées contre lIran tandis que la date limite du 30 avril fixée par lONU est imminente pour Téhéran et son programme nucléaire.
Les prix mondiaux du pétrole brut ont atteint 70$ le baril lundi, le plus haut niveau depuis ces huit derniers mois, alors que la poursuite du programme nucléaire iranien intensifie la crainte sur les marchés que Washington entreprenne une action militaire contre la République Islamique, pays producteur de pétrole.
Mais les arguments des Etats-Unis concernant la possibilité dutiliser la force ne devraient pas être entendus lors de la réunion des cinq membres permanents détenant un pouvoir de veto du Conseil de Sécurité de lONU (les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie) et de lAllemagne.
La Russie et la Chine sopposent fermement à des sanctions et à lusage de la force. Hormis les Etats-Unis, les autres (y compris la Grande-Bretagne, proche allié des USA) sopposent à une action militaire.
LIran a annoncé la semaine dernière avoir enrichi de luranium pour alimenter ses centrales électriques, amplifiant ainsi les tensions dans ce conflit avec lOccident qui suspecte Téhéran de tenter de développer la bombe atomique. Téhéran affirme que son programme nucléaire est destiné uniquement à la génération délectricité.
Les Etats-Unis, qui appliquent déjà un large éventail de sanctions contre lIran, désirent que le Conseil de Sécurité soit prêt à entreprendre une action diplomatique ferme, dont des mesures ciblées telles que le gel dactifs et la réduction du nombre de visas accordés.
Les Etats-Unis disent ne pas avoir lintention dimposer des restrictions sur les secteurs du pétrole et du gaz iraniens car ils ne veulent pas nuire à la population iranienne. LIran est le quatrième plus grand exportateur de pétrole dans le monde.
Echéance du 30 avril
Le Conseil de Sécurité demande à lIran de stopper toutes activités atomiques sensibles et a chargé le 29 mars son organe de surveillance nucléaire, lAgence Internationale de lEnergie Atomique basée à Vienne, de remettre dans un délai de 30 jours un rapport sur la coopération de lIran.
McCormack a déclaré à la presse quil ne sattendait pas à ce quune quelconque décision majeure soit prise au meeting de Moscou.
« Nous espérons, lorsque le Conseil de Sécurité se réunira la prochaine fois afin daborder la question iranienne à la lumière du dernier rapport de lAIEA, quils seront prêts à entreprendre une action diplomatique ferme », a affirmé McCormack.
LIran a déclaré lundi quils ne se laisseraient pas intimider ou menacer par les Etats-Unis pour quils mettent fin à lenrichissement duranium mais quils coopéreraient avec lAIEA.
Jusquà maintenant, après trois années denquêtes, lAIEA se dit incapable de déterminer si le programme nucléaire de lIran est entièrement pacifique mais na trouvé aucune preuve indiquant que le pays produit des armes atomiques.
Un haut responsable iranien a reproché à la secrétaire dEtat américaine Condoleezza Rice davoir dit la semaine dernière que les Nations Unies devaient envisager une action ferme contre lIran, telle quune résolution pouvant mener à des sanctions ou à lusage de la force.
« Selon moi, lère des menaces et de lintimidation est révolue. En aucun cas ces menaces ne porteront leurs fruits », aurait dit le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Larijani, selon lagence de presse officielle iranienne IRNA.
« Nous avons toujours fait savoir notre volonté de permettre aux inspecteurs de lAIEA de venir en Iran et dinspecter nos sites nucléaires. »
Inspection de l’ONU
Les hauts responsables de lAIEA ont annoncé après la visite du secrétaire de lagence, Mohamed ElBaradei, à Téhéran la semaine dernière que les inspecteurs de lONU arriveraient en Iran cette semaine.
Les Etats-Unis affirment que la déclaration dAhmadinejad la semaine dernière selon laquelle lIran menait des recherches sur la centrifugeuse P-2, qui peut enrichir de luranium rapidement, était une source grave dinquiétude.
« Des travaux cachés sur des centrifugeuses P-2 constitueraient une violation supplémentaire des obligations de sauvegarde de lIran, en plus de celles déjà découvertes par le conseil (de lAIEA) », a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan.
« De telles violations et le refus par le régime de respecter ses obligations internationales sont contraires aux déclarations du régime selon lesquelles son programme nucléaire est purement pacifique », selon Scott McClellan.
LIran avait précédemment déclaré mener des recherches et développer des centrifugeuses P-2, qui sont plus rapides que le modèle P-1 que le pays utilise pour enrichir de luranium.
« Le statut incertain des travaux sur les P-2 en Iran constitue un véritable obstacle dans les enquêtes de lAIEA », selon un diplomate basé à Vienne familier avec les enquêtes de lAIEA. Il a refusé que son nom soit divulgué.