vendredi, mars 29, 2024
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Les rebelles sunnites irakiens avançant vers Bagdad, dit un porte-parole

Bagdad (Asharq Al-Awsat) – En Irak, les forces anti-gouvernementales appartenant aux tribus sunnites avancent vers  Bagdad avec l’objectif de renverser le Premier ministre Nouri Al-Maliki et la formation d’un gouvernement de « salut national », a déclaré un porte-parole de ces tribus à Asharq Al-Awsat.

Abu Abed Al-Naïmi, porte-parole des tribaux rebelles irakiens, a déclaré : « Notre objectif est de renverser le gouvernement de Maliki, mettre fin aux ingérences de l’Iran [en Irak] et former un gouvernement de salut national. »

« Plusieurs groupes, notamment des officiers militaires irakiens à Bagdad, nous soutiennent et sont prêts à se joindre à nos combattants lorsque nous entrons dans la capitale », a-t-il ajouté.

Les déclarations de Naïmi interviennent après que le Premier ministre assiégé, Nouri al-Maliki, a refusé d’abandonner son plan controversé de se maintenir au poste du Premier ministre pour un troisième mandat.

 « Je n’abandonnerai jamais ma candidature pour le poste de Premier ministre. Je vais rester un soldat défendant les intérêts de l’Irak et de son peuple », a dit Maliki dans un communiqué publié vendredi, en réaction à une proposition de son rival sunnite, Oussama Al-Nujaifi.

Al-Nujaifi, le leader de la coalition Mutahidoun (« Alliés »), avait dit qu’il accepterait de ne pas postuler à nouveau pour le poste de Président du Parlement si Maliki acceptait de ne pas postuler à nouveau pour le poste de Premier ministre.

 « Tribus rebelles irakiens » est le nom d’une coalition composé des arabes sunnites irakiens habitant principalement à Anbar, Diyala, Karbala, Ninive, Salah-Al-Din et Kirkuk. Les habitants de ces provinces, sont très mécontents des politiques conduites par le gouvernement de Nouri Al-Maliki.

Les observateurs ne sont pas claires sur la nature exacte des relations entre les Tribus rebelles irakiens  et le groupe sunnite appelé « État islamique en Irak et en Syrie » (EIIL). Celui-ci a annoncé la semaine dernière la création d’un califat islamique incluant des territoires dans l’est de la Syrie et l’ouest de l’Irak.

Tous ces deux groupes s’opposent au gouvernement de Maliki et aux politiques sectaires menés par ce dernier. On ne sait pas précisément si les Tribus rebelles irakiens luttent directement aux côtés des forces d’EIIL contre le gouvernement de Maliki ou bien s’ils exploitent la présence de ce groupe militant islamiste pour lancer une insurrection distincte.

Dans son interview avec Asharq Al-Awsat, Naïmi a déclaré à démenti les affirmations selon lesquelles la ville de Tikrit est sous le contrôle d’EIIL. Il a précisé que cette ville est aux mains des tribus arabes sunnites d’Irak.

« Ce sont les tribus rebelles irakiens qui contrôlent la ville de Tikrit et sa banlieue, à l’exception de [la ville voisine de] Samarra », a déclaré Naïmi.

Il a affirmé que les médias liés au gouvernement de Maliki exagèrent sur l’importance d’EIIL afin d’obtenir un soutien régional et international. Il a démenti les allégations selon lesquelles les tribaux rebelles irakiens soutiendraient ce groupe militant.

« Nous sommes irakiens et nous sommes aux côtés de nos concitoyens, qu’ils soient chiites ou sunnites, qu’ils soient Arabes, Kurdes, turkmènes ou chrétiens. Nous ne voulons pas d’instaurer un régime sectaire comme celui de Maliki et sa bande. »

« Après avoir atteint notre objectif de nous débarrasser de Maliki, nous chercherons à éliminer EIIL», a ajouté le porte-parole des tribus rebelles irakiens.