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Les Irakiens reçoivent un entraînement en Iran

Les Irakiens reçoivent un entraînement en IranThe Washington Times, 9 janvier – De Sharon Behn – Les religieux chiites recrutent de jeunes Irakiens pour se rendre dans l’Iran voisin et y subir un endoctrinement politique et un entraînement militaire, d’après l’oncle d’un jeune homme récemment rentré d’une session d’un mois.

Au retour du jeune homme, dont le nom ne sera pas révélé dans cet article pour protéger sa famille, son oncle a affirmé qu’il avait été recruté par la branche armée pro-Iran du parti politique, l’Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak (ASRII).

Ces allégations vont dans le sens des remarques de l’ambassadeur américain en Irak, Zalmay Khalilzad, qui a mis en garde à plusieurs reprises contre l’intervention iranienne dans les affaires de l’Irak.

Le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), groupe d’opposition en exil, accuse également Téhéran de former dans des garnisons situées partout en Iran des Irakiens et d’autres hommes à la collecte de renseignements et à des opérations terroristes.

L’oncle, qui a accepté d’être identifié sous le prénom de Mohammad, dit que le jeune homme et un certain nombre d’autres ont été recrutés dans la mosquée d’Husseiniya, une grande mosquée chiite à Bagdad. Le jeune homme a dit à son père qu’il allait visiter un site religieux en Iran.

Mais, selon Mohammad « Ils les ont emmenés dans un camp et les ont informés de ce qui se passait en Irak et de ce que l’Iran essayait de faire : soutenir les Chiites et les aider à prendre le pouvoir… »

« Ils leur ont fournis un entraînement milicien : comment patrouiller, faire sortir les gens de chez eux, les exécuter et les laisser dans la rue », a-t-il décrit, ajoutant que son neveu s’était vanté de sa formation devant sa famille lorsqu’il est rentré début décembre.

« On lui a fait un lavage de cerveau ; il était très fier lorsqu’il nous en parlait. Il nous a donné tous les détails pour essayer de nous faire peur. Il avait un AK-47. Il n’a pas dit qui s’est occupé de son passeport, mais il reçoit ses ordres d’un imam de Badr », a affirmé Muhammad.

La Brigade Badr est une milice chiite majeure affiliée à l’ASRII.

Karim al-Musawi, porte-parole de l’ASRII à Washington, a qualifié ces accusations de propagande.

La frontière orientale de l’Irak avec l’Iran « est gardée par l’armée irakienne et les troupes de la coalition, donc je ne pense pas qu’il soit facile pour ces jeunes hommes d’y aller et de revenir. Cela fait partie de la propagande contre l’Alliance Irakienne Unifiée, pas uniquement contre l’ASRII », a affirmé M. al-Musawi.

D’après les résultats préliminaires, l’Alliance Irakienne Unifiée, dont l’ASRII fait partie, a remporté la majorité aux élections du 15 décembre et prendra le contrôle de la plus grande partie des sièges de la nouvelle assemblée nationale.

M. Khalilzad faisait allusion à l’entraînement d’Irakiens en Iran en décembre lorsqu’il a dit à la presse qu’il y avait dans la région « des États prédateurs… qui aspirent à une hégémonie régionale, des États tels que l’Iran ».

« Nous ne voulons pas que l’Iran intervienne dans les affaires nationales irakiennes », a ajouté l’ambassadeur. « Nous ne voulons pas que des armes iraniennes arrivent en Irak, ni que des Irakiens reçoivent un entraînement. »

La Brigade Badr a été déployée en Iran avant même la chute de Saddam Hussein. Désormais à Bagdad, la milice a des liens avec le ministère de l’Intérieur et ses commandos. Les hauts responsables américains ont exprimé leurs craintes que ces unités soient responsables des violations des droits humains qui ont eu lieu dans des prisons secrètes découvertes dans la capitale.

« L’Iran a eu des contacts avec la Brigade Badr et il est possible que l’entraînement ait toujours lieu », a déclaré Jim Dobbins, directeur de la sécurité internationale et de la politique de défense à la Rand Corporation.

« Je pense que c’est plausible. Il m’est impossible de le confirmer, mais cela semble coïncider avec ce qu’on entend sur le soutien de l’Iran à la milice et les milices de partis », a déclaré M. Dobbins.

Les Sunnites à Bagdad se sont plaints à plusieurs occasions des commandos dirigés par la Brigade Badr qui prennent pour cible les leaders sunnites et les membres de l’ancienne armée de Saddam.

Le CNRI, coalition de plusieurs groupes déterminée à renverser les dirigeants religieux en Iran, affirme que la force Qods, branche du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique de Téhéran, « possède des dizaines de garnisons à travers l’Iran où elle forme des agents non iraniens ».

La base d’entraînement Khomeiny en fait partie, située sur la route nationale reliant Khavaran et Semman près de Pakdacht, au sud-est de Téhéran, « où des forces étrangères irakiennes, libanaises et palestiniennes reçoivent actuellement un entraînement », affirme le groupe.

Le CNRI est tenu en haute estime par certains membres du Congrès pour ses informations sur Téhéran provenant de sources sur place, mais figure sur la liste des groupes terroristes du département d’État.

Mohammad, assis dans son bureau à Bagdad, buvant du thé et fumant cigarette sur cigarette, nous apprend que c’est la Garde Républicaine iranienne qui était chargée de l’entraînement de son neveu.
Le jeune homme a été payé l’équivalent de 75 cents par jour pour un mois de formation, mais il venait de recevoir 330$ de la part de la Brigade Badr pour une prochaine période de quatre mois dans la milice.

« Toute la formation qu’il a reçu était la formation exigée pour la milice. Ils ont eu aussi des cours politiques, ou sur comment enlever des gens opposés aux Islamiques d’Irak et d’Iran », a expliqué Mohammad.