samedi, juillet 27, 2024
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Les dissensions s’accroissent entre les factions du régime iranien

Les dissensions s’accroissent entre les factions du régime iranien

CNRI – Avec le simulacre d’élection qui a pris fin en Iran et le Guide Suprême Ali Khamenei qui revendique la victoire – sur la base d’un nombre de votes truqués estimé à plusieurs millions – les dissensions dans les hautes sphères du régime s’atténueront elles ?

Amir Mohebian, politicien et théoricien de la faction de Khamenei, affirme que les résultats de l’élection prouvent qu’il n’y a aucune fracture au sein de l’élite dirigeante et la population iranienne. « Toutes les puissances et tous les opposants continuent de miser sur les dissensions entre le pouvoir et la population. Plus il y aura de désaccords, plus ils seront en mesure de passer à l’action et plus l’élite dirigeante aura à s’appuyer sur les étrangers pour se maintenir au pouvoir, comme je l’ai mentionné. Mais ce qui importe, c’est que cette élection a prouvé qu’une telle division n’existe pas en Iran », a-t-il déclaré à la station de télévision officielle iranienne IRIB, le 21 mai.

Khamenei lui-même, dans son premier discours après la présidentielle, s’est littéralement abstenu de féliciter Rohani. Cela pourrait être une indication.

Rohani s’est également servi de ses premiers propos après le simulacre d’élection pour poursuivre ses propres visées. « Hier, vous avez dit non à ceux qui nous invitent au passé et au statu quo », a-t-il déclaré à la chaine IRIB, le 20 mai.

Avec cette phrase précise, Rohani a pointé que les désaccords iront grandissant.

Hossein Shariatmadari, rédacteur en chef du quotidien Kayhan, connu pour refléter les opinions de la faction de Khamenei, a fait entendre son point de vue. « On peut facilement parvenir à la conclusion que le vote de M. Raïssi était au moins le double des statistiques annoncées, soit près de 30 millions. La raison en est qu’il a pu obtenir 16 millions de voix dans un délai très limité de 40 jours. Certainement, s’il avait eu la période de quatre ans de M. Rohani, il n’y aurait littéralement pas eu beaucoup de voix pour ses rivaux », a-t-il écrit dans l’éditorial du Kayhan, le 21 mai.

À travers des propos visant à déclencher des attaques futures, le quotidien Javan, affilié à la branche paramilitaire Basij des Gardiens de la révolution, a fait des observations sévères à l’égard de Rohani. « Il devrait savoir que près de la moitié des électeurs ont voté contre lui », a insisté l’article.

Raïssi a également fait monté les enjeux, affirmant que la population obtiendra ce qu’elle revendique, et a accusé la faction de Rohani de fraude électorale. « Diverses mesures irréfléchies pendant l’élection, ainsi que des violations évidentes avant et pendant l’élection faisaient partie des heures sombres, faisant dérailler ce processus de sa voie légale. Nous ferons un suivi à cet égard », le quotidien Keyhan, le 21 mai.

Mohammad Sadegh Kushaki, un autre membre de la faction de Khamenei, a reconnu la peur du régime de la poudrière de la société et une possible répétition des soulèvements de 2009. « En 2009, après l’annonce des résultats de l’élection, ceux qui prétendaient être des populistes se sont révoltés contre la république, ils ont violé les lois et sont descendus dans les rues au lieu de recourir à des manifestations légales. Adoptant ces méthodes, qui ont été avancées par les éléments de l’ennemi sur le terrain, notamment les Moudjahidine (OMPI) et d’autres dissidents afin de renverser les institutions. Pendant neuf mois, ils ont plongé le pays dans des tensions et des troubles », a-t-il déclaré.

Il est clair que non seulement les dissensions n’ont pas diminué, mais aussi que les mesures prises accroitront les dissensions, comme l’a écrit l’éditorial du 21 mai du quotidien « Hemayat ». Les développements futurs permettront de mieux juger du délitement du régime.