Reuters, Paris, 25 juin – L’élection d’un ultraconservateur comme prochain président de l’Iran conduira à davantage de répression dans le pays et accélèrera les efforts de Téhéran pour se doter de l’arme nucléaire, a déclaré samedi une dirigeante de l’opposition en exil.
Maryam Radjavi, basée en France, élue présidente par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a affirmé qu’il y avait eu des fraudes dans l’élection et que le scrutin avait été largement boycotté.
Le CNRI qui veut évincer les dirigeants religieux de l’Iran, a par le passé donné des informations exactes sur les sites nucléaires de l’Iran et forcé Téhéran à lever le voile sur son programme nucléaire.
« Il ne fait aucun doute que le régime des mollahs sortira bien plus faible » de l’élection, a dit Maryam Radjavi, dont le CNRI est la branche politique des Moudjahidine, un mouvement de guérilla armé figurant dans la liste des groupes terroristes des Etats-Unis.
« Il va donc augmenter la répression dans le pays, et accroître le terrorisme et l’intégrisme religieux à l’étranger », a-t-elle précisé.
Maryam Radjavi a taxé le président élu Mahmoud Ahmadinejad, maire de Téhéran, de « terroriste et assassin » dont l’appel à la réconciliation nationale est aussi truqué que le résultat de l’élection.
« Les Iraniens ne se font aucune illusion quand Ahmadinejad appelle à l’unité », a-t-elle dit par le biais d’un interprète dans une interview téléphonique.
« Ce qu’il veut dire c’est que les autres factions du régime devraient le rejoindre lui et son guide suprême dans la répression du peuple iranien, les aider à exporter le terrorisme à l’étranger et produire la puissance nucléaire aussi vite que possible. »
Téhéran a gelé son programme d’enrichissement d’uranium, qui pouvait produire du combustible pour des centrales nucléaires ou des armes, dans un accord en novembre avec la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Ils avaient offert à l’Iran des avantages pour arrêter et démanteler le programme.
Radjavi a dit que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter des résolutions contraignantes condamnant le programme nucléaire de l’Iran et son bilan terroriste. Elle a demandé la fin de la « complaisance » occidentale avec l’Iran.
« La consolidation complète du pouvoir dans les mains des factions les plus extrémistes du régime des mollahs est le résultat de la politique d’apaisement que certains gouvernements ont adopté avec le régime des mollahs, espérant encouragé et promouvoir les soi-disant modérés au sein du régime.
« Ça c’est terminé avec un officier des gardiens de la révolution et un terroriste à la tête de l’exécutif », a conclu Radjavi.