vendredi, mars 29, 2024
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Le régime iranien est hypocrite concernant la censure d’internet

Le régime iranien est hypocrite concernant la censure d'internet

CNRI – Le président du régime iranien, Hassan Rohani, a critiqué la censure d’Internet le même jour que le ministère des Renseignements et de la Sécurité (VEVAK) de son régime a ordonné que les séquences audio qui prouvent l’implication de hauts responsables iraniens dans le massacre de 1988 de prisonniers politiques soient retirées du site.

Le 10 août, l’agence de presse Fars News affiliée au régime a cité Rohani : « Peut-on dire que le cyberespace, le monde numérique, et les réseaux sociaux sont interdits et doivent être filtrés ? Peut-on vivre avec filtrage et interdictions dans le monde d’aujourd’hui ? »

Le même jour, le ministère des Renseignements de son gouvernement a ordonné aux parents d’Hossein-Ali Montazeri de supprimer un fichier audio nouvellement publié sur son site dans lequel l’ancien héritier de Khomeiny reconnaît que les hauts responsables du régime des mollahs ont pris part à la grande criminalité « contre humanité. » Plus de 30 000 prisonniers politiques, principalement affiliés à la principale opposition de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI ou MEK), ont été sommairement exécutés et sans procès en l’espace de quelques semaines pendant l’été 1988.

L’Iran est soumis à un « filtrage d’internet, » qui est de la censure avec un autre nom. Ironiquement, cependant, de nombreux membres du régime en Iran, y compris Rohani et le guide suprême Ali Khamenei du régime, utilisent le réseau social Twitter, brisant leur propre loi.

La politique de la censure en ligne a été adoptée à la suite du grand soulèvement national de 2009. Les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et YouTube sont fortement filtrés afin d’éviter que les voix de l’opposition soient partagées.

Freedom House, dans son plus récent rapport sur la liberté de la presse, a déclaré que la liberté de la presse diminue dans les pays avec des dirigeants oppressifs et que l’Iran est dans le top dix des pires pays pour la liberté de la presse.

En mai, le procureur général du régime iranien a exprimé sa préoccupation à propos de l’impact des réseaux sociaux en ligne, avertissant que l’intention derrière ces réseaux est de nuire au régime.

Mohammad-Jafar Montazeri, tristement célèbre procureur général des mollahs, lors d’une réunion le 29 mai avec les membres des médias d’État a exprimé sa préoccupation à propos de la propagation des réseaux sociaux.

« Malheureusement, la situation actuelle est causée par les activités de personnes immorales qui sont aussi l’ennemi de l’humanité. Ces personnes ont fixé des objectifs et un plan pour nuire à la République islamique d’Iran », a déclaré Mohammad-Jafar Montazeri, qui n’est pas parent avec Hossein-Ali Montazeri. Ses remarques ont été portées par le site officiel de l’État, IRIB.

Il a ajouté : « Malheureusement, le cyberespace est tellement empoisonné et infecté. Nous surveillons cela constamment, et chaque semaine, nous devons nous attaquer à des centaines et peut-être même des milliers de centres de corruption. »

« Il y a beaucoup à dire en ce qui concerne le cyberespace. Le Guide Suprême [Ali Khamenei] dans ses récentes remarques a critiqué le Conseil suprême du cyberespace et le ministère des Communications. Heureusement, ses avertissements ont été rendus publics et portent leurs fruits. Hier, lors d’une rencontre avec le Conseil suprême du cyberespace, des suggestions ont été faites afin de trier et d’organiser les systèmes sociaux et nous espérons que les changements seront prochainement mis en œuvre. »

Jeter les bases d’une nouvelle répression sur les sites de réseaux sociaux, a ajouté le procureur général des mollahs : « Comme le Bureau du Procureur général est responsable de la commission chargée de clarifier ce qui constitue une activité criminelle, nous tiendrons tous les quinze jours des réunions avec les organes compétents en cette matière. »

Un jour plus tôt, le régime fondamentaliste iranien a fixé un délai d’un an aux médias sociaux internationaux, en particulier Telegram, pour remettre des données sur leurs utilisateurs iraniens.

La décision a été prise lors d’une session du Conseil suprême du cyberespace, un comité sur l’utilisation du cyberespace dirigé par le président des mollahs, Hassan Rohani, qui officie en tant que régulateur des Technologies de l’Information au sein du régime.

L’agence de presse The Mehr affiliée au sinistre ministère du Renseignement du régime, a rapporté le 29 mai : « Lors d’une réunion du Conseil suprême du cyberespace, présidé par le président Hassan Rohani, il a été décidé que tous les médias sociaux étrangers actifs dans le pays doivent, dans un délai d’un an transférer à l’Iran toutes les données qu’ils détiennent [sur les citoyens iraniens]. »

Dans un rapport distinct, Mehr affirme que Telegram, une application de messagerie instantanée avec plus de 20 millions d’utilisateurs en Iran, devra fournir toutes les données sur ses utilisateurs iraniens si elle veut continuer à opérer en Iran.

« Sur la base d’une directive approuvée hier soir au Conseil suprême du cyberespace, les médias sociaux étrangers actifs dans le pays doivent transférer à l’Iran toutes les données qu’ils détiennent sur les citoyens iraniens afin de pouvoir poursuivre leurs activités. Par conséquent, Telegram doit remettre à l’Iran ses données sur les utilisateurs iraniens, » a-t-il affirmé.

Le rapport a ajouté que plus de 80 pour cent des utilisateurs de Telegram au monde sont basés en Iran.

L’agence de presse officielle IRNA a déclaré que le comité avait également décidé de plancher sur des applications de médias sociaux développées sur le plan national afin de rivaliser avec les réseaux étrangers.

Les autorités de l’Iran, où Facebook et Twitter sont officiellement interdits bien que les utilisateurs peuvent y avoir accès grâce à des logiciels facilement disponibles, ont pendant des années, essayé d’imposer des limites aux Iraniens qui se servent des médias sociaux.