vendredi, mars 29, 2024
AccueilActualitésActualités: AchrafLe président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec...

Le président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak demande à l’ONU d’enquêter sur un massacre du camp d’Achraf

AFP- Le député européen britannique Struan Stevenson, président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak, a demandé jeudi l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur le « massacre » survenu dimanche dans un camp de réfugiés iraniens en Irak. « L’ONU doit ouvrir une enquête exhaustive et indépendante sur cette atrocité afin que les responsables rendent des comptes et puissent être inculpés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre », a affirmé l’eurodéputé conservateur au cours d’une conférence de presse dans l’enceinte du Parlement européen à Bruxelles.

M. Stevenson a accusé « les forces irakiennes » d’avoir conduit l’assaut contre le camp d’Achraf, qui accueille des réfugiés iraniens hostiles au régime de Téhéran. L’attaque a fait au moins 52 morts, selon des observateurs de l’ONU.

L’attaque a été condamnée par l’UE et de nombreuses capitales occidentales mais, à l’instar du chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, les responsables occidentaux se sont abstenus de tout commentaire sur les circonstances du drame. Mme Ashton a demandé aux autorités irakiennes de faire la lumière sur cette tuerie et l’ONU a demandé au gouvernement de Bagdad une enquête « impartiale » et « sans délai ».

M. Stevenson s’est dit « consterné » par cette attitude. « C’est comme si nous demandions à (Bachar al-) Assad d’enquêter sur son utilisation de gaz chimiques contre son propre peuple », a-t-il dit.
Il a demandé aux pays de l’UE, au Canada, aux Etats-Unis et à d’autres capitales occidentales d’accueilir les réfugiés iraniens qui se trouvent en Irak « dès que possible ». D’ici là, a-t-il ajouté, « des Casques bleus ou au moins des observateurs de l’ONU doivent rester dans les camps de réfugiés pour empêcher toute nouvelle agression ».

Les Moudjahidine du peuple, un groupe opposé au régime de Téhéran dont une centaine de membres habitaient le camp d’Achraf, au nord-est de Bagdad, ont accusé les forces de sécurité irakiennes du massacre, ce que dément Bagdad qui affirme que ses forces ont riposté à une attaque des exilés.

Les exilés iraniens, qui avaient été accueillis en Irak par Saddam Hussein dans les années 1980, ont été désarmés après l’intervention américaine en Irak en 2003, et le gouvernement irakien à majorité chiite, qui s’est rapproché de Téhéran, cherche depuis lors à se débarrasser de leur présence, jugée encombrante.