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Le génie nucléaire de l’Iran est sorti de la bouteille

Les Nouvelles négociations avec Téhéran sont injustifiées, l’Amérique devrait soutenir l’opposition iranienne
Par Alireza Jafarzadeh
Baltimore Sun – 16 Avril 2012 – Après une année entière de sanctions économiques internationales en escalade, le régime en Iran est enfin venu  à susciter l’espérance qu’il fera quelques pas constructifs pour maîtriser ses ambitions d’armements nucléaires. Mais ce cycle de menace et d’accommodation avait déjà été joué dans le passé et son résultat aurait dû être prévisible.
Selon les informations fournies par les dissidents iraniens obtenues de leurs sources à l’intérieur du régime, ainsi que les information de  l’AIEA, le génie nucléaire est sorti de la bouteille en Iran, et l’ingéniosité du régime pour gagner du temps et recourir à des subterfuge ne fera que lui donner le temps pour achever sa Bombe.
Chaque effort majeur des Etats-Unis pour négocier avec l’Iran depuis la révolution de 1979 a échoué. Le régime a toujours reçu sa rançon : les armes du Président Ronald Reagan, l’inscription sur la liste des organisations terroristes du groupe d’opposition démocratique, les Moudjahidines du peuple (OMPI), par le Président Bill Clinton, en donnant une vacillante lueur d’espoir et en ne livrant ensuite rien en retour.
Ce cycle continue avec l’administration Obama. L’envoyé nucléaire iranien a exprimé sa confiance concernant une offre mise sur la table par l’Occident en octobre 2009 comme une étape en direction de la résolution de la question nucléaire. Puis, après que le soulèvement en Iran a été violemment réprimé en 2009, l’Iran a annoncé que l’accord nucléaire était inacceptable. Pendant ce temps, l’Iran avait enrichi l’uranium de 20 %, un saut scientifique significatif vers l’acquisition de matières  fissiles pour la bombe.

Le régime est motivé par l’ardeur fanatique et par un sens de mégalomanie dans la région. L’acquisition d’armes nucléaires est combinée à ces motifs et c’est pourquoi aucune quantité de concessions politiques et aucunes incitations économiques ne peuvent arrêter cet élan.
 Les Informations obtenues par les réseaux de l’OMPI à l’intérieur de l’Iran rendent parfaitement clair qu’il y a eu une extension de l’Organisation responsable du développement de l‘arme nucléaire en Iran. Elles révèlent une structure de recherche complète, élaborée et très secrète, ainsi qu’un réseau pour l’approvisionnement des pièces et équipements nécessaires pour construire des armes nucléaires.

Les identités de 60 directeurs et experts travaillant dans les diverses parties de cette organisation (SPAND, abréviation en farsi) et 11 institutions et sociétés affiliées,  ont été détaillées.
Le site nucléaire souterrain basé près de la ville sainte de Qom connu sous le nom de Fordow, impliqué dans l’enrichissement de l’uranium à 20 % (doublé par Téhéran comme combustible nécessaire pour sa recherche médicale) est en réalité dirigé par le SPAND et contrôlé par le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (Pasdaran).
Ces informations contredisent sérieusement l’estimation de certains dans l’administration que l’Iran n’a pas encore pris la décision d’aller de l’avant avec le programme d’armement, aussi bien que l’observation d’autres qui insinuent que le Leader Suprême Ali Khamenei a interdit le développement d’une bombe nucléaire.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, avant le début des négociations, suggéra que les négociations soient utilisées seulement pour bâtir la confiance, faisant ainsi claire que les leaders iraniens avaient décidé d’utiliser les pourparlers pour gagner un peu plus de temps, sans faire de concession.
Avec chaque tentative de négociation avec l’Iran, l’Amérique a modelé un coup dans son propre dos. Il est temps de retourner un de ces coups contre le régime. Comme une majorité de membres du Congrès l’ont exposé, le groupe dissident, OMPI, qui a exposé les principaux sites nucléaires iraniens, a été placé injustement sur la liste des organisations terroristes comme autant d’efforts des américains pour apaiser Téhéran. Ceci est un groupe désarmé, laïc qui se consacre à un Iran démocratique et non nucléaire. Le régime le craint à juste titre, le déteste et consacre ses ressources à le détruire ou à le diaboliser.

Le président Barack Obama devrait retirer le groupe immédiatement de la liste, ainsi qu’une Cour d’appel américaine lui a vivement  recommandé de le faire sur la base d’un manque de preuve contre les dissidents. C’est une mesure raisonnable qui intervient entre des sanctions insuffisantes et une guerre inimaginable.
Cela est cohérent avec les efforts américains d’être du côté des millions en Iran, qui ont montré au monde qu’ils voulaient que la théocratie dirigeante soit renversée. C’est le temps pour l’Amérique de changer de cap.

Alireza Jafarzadeh est l’auteur de « Iran Threat: President Ahmadinejad and the Coming Nuclear Crisis  » Il a exposé les sites nucléaires de Natanz et d’Arak en 2002, ce qui a déclenché les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique des sites nucléaires iraniens. Son adresse mail est [email protected].